Gurren Lagann Vol.9 : Critiques

La menace des Antispirales étant devenue une priorité absolue, Simon et le Dai Gurren partent à la conquête de l’espace, dans le but de vaincre leurs ennemis. Grâce à l’alliance de Nia, Lord Genome parvient à localiser la planète Antispirale. C’est ainsi que commence l’ultime bataille du Dai Gurren, à travers l’infinité du cosmos…

Avec ce neuvième opus, nous entamons la phase finale de la série qui se décrit comme une grande épopée à travers l’espace, durant laquelle les rebondissements sont légion et les batailles plus spectaculaires que jamais. Ainsi, cet ultime chapitre de Gurren Lagann après un passage autour de Rossiu, permettant de redorer quelque peu le blason du personnage devenu détestable depuis le début du second cycle de l’histoire.

Avec cet ultime arc, c’est un Gurren Lagann comme nous ne l’avions jamais vu qui s’offre à nous. Alors que l’intrigue s’était concentrée jusqu’à présent exclusivement sur Terre, le champ de bataille se déplace à présent dans l’espace. Nouveau cadre, nouvelles entités en guise d’ennemis, et un grand périple par-delà l’univers qui s’offre à nos héros, voici comment résumer l’action de cet opus. Nous entrons dans la science-fiction pure et le concept se retrouve exagéré jusqu’à la moelle, de manière assurée afin de rester dans cette dérision propre à la série. Univers de poches, failles temporelles, énergie spirale, condensation de l’espace… Tant de situations et d’éléments qui composent cette dernière intrigue pour donner dans le grand spectacle improbable aux retournements de situation incessants. Les explications sur les évènements sont souvent incompréhensibles, de manière assumée, mais on se laisse prendre au jeu de cette exploration farfelue au possible.
Néanmoins, ce qui marque la transition entre les deux parties de la saga, c’est bien cette noirceur scénaristique qui caractérise ce deuxième arc. L’histoire se trouve maintenant cohérente mais c’est une bataille plus sérieuse, pour l’avenir de tous les univers, qui s’offre à nos héros. Les batailles spatiales se multiplient et s’avèrent riches en intensité. Loin de la guerre dans le cosmos classique et vue dans de nombreuses œuvres japonaises, le Dai Gurren affronte des entités difficilement définissables, des ennemis éternels des « Spirales » dont les troupes se caractérise par des méchas à l’apparence de gigantesque visages. Il n’en faut pas plus pour donner à cette grande guerre une dimension très étrange, appuyant l’identité de cette partie du scénario.

Mais ce neuvième volume est un tome mémorable en tous points. Page après page, il ne cesse de faire vibrer, fait bouillonner le sang du lecteur tel un membre du Dai Gurren qui ferait jaillir toute son énergie spirale. De manière simple, c’est cette intensité permanente de l’action qui nous scotche devant le bouquin, et nous la devons d’une part au trait de Kotaro Mori qui, bien qu’il subsiste quelques confusions dans la lisibilité de l’action, nous propose des planches respectant le style graphique de l’anime, des dessins qu’on pourrait contempler des minutes durant. Aussi, la particularité de ce tome est de raconter la bataille finale d’une autre manière que l’anime en incluant de nouveaux éléments inédits, permettant au fan de la production de Gainax de savourer son lot de surprises. La fin du volume est le passage le plus bouleversant de la série car de manière inattendue, alors que la série savait se montrer optimiste, de nombreux personnages font leurs adieux, subitement, au milieu d’un affrontement titanesque qui ne laisse pas au lecteur le temps de souffler. « Tous ces instants resteront à jamais gravés dans ma mémoire » est le titre du dernier chapitre de ce tome, un titre qui caractérise l’état d’esprit du Dai Gurren comme celui du lecteur. Car face à tous ces sacrifices héroïques, aucune mort n’étant inutile, le lecteur ne peut s’empêcher de saluer le dernier acte de chacun de ces guerriers de légende, aussi secondaires soient les personnages.

Ce tome 9 de Gurren Lagann serait extraordinaire sans les quelques problèmes de lisibilité de l’action et le dessin parfois approximatif sur certains personnages lors des séquences plus calmes. Néanmoins, nous avons là une lecture de grande qualité qui retranscrit avec brio toute la noirceur et toute la dimension épique du combat final de Gurren Lagann. Assurément un grand volume, et le prochain risque d’être plus incroyable encore… Bientôt la fin, mais quelle fin !