Grande Jahy ne perd jamais (la) Vol.1 : Critiques

Jahy-sama wa Kujikenai!

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 18 Novembre 2022

Adapté en fin d'année dernière en un anime diffusé en France sur Crunchyroll, le manga La grande Jahy ne perd jamais ! arrive donc en France dans le catalogue de Noeve Grafx ce mois-ci en ayant déjà sa petite popularité. Comptant 7 tomes à ce jour, cette comédie a été lancée au Japon en 2017 dans le magazine Gangan Joker de Square Enix sous le nom Jahy-sama wa Kujikenai! et est la toute première publication française de Wakame Konbu, une mangaka très active dans son pays depuis ses débuts professionnels en 2016.

Dans cette oeuvre on découvre la démone Jahy, numéro 2 du monde démoniaque, crainte et respectée de tous... enfin ça, c'était avant. En effet, suite à la destruction par une magical girl de la pierre occulte qui servait de source de magie aux démons, le Roi Démon a été vaincu et tué, en entrainant dans sa chute le monde démoniaque. Quant à sa numéro 2, la destruction de la pierre lui a fait perdre ses pouvoirs au point de la changer en fillette, et elle s'est retrouvée dans le monde des humains sans pouvoir y faire quoi que ce soit. Grâce à une petite pierre en sa possession, elle peut quand même encore retrouver sa forme adulte d'origine à une heure précise, et dans ces moments-là la petite fille hautaine mais plus choupi qu'autre chose redevient alors une adulte plutôt sexy tant elle est peu vêtue. Mais malheureusement pour elle ça ne dure jamais longtemps ! Cependant, elle s'en est fait la promesse: un jour, elle trouvera des pierres occultes, restaurera le monde démoniaque et retrouvera toute sa grandeur, car l'orgueilleuse numéro 2 du monde démoniaque ne peut pas perdre ainsi !

La première chose à noter sur ce premier tome est son schéma plutôt étrange, puisque les trois premiers chapitres (65 pages, quand même) sont en réalité les "chapitres 0" de l'oeuvre, dessinés par l'autrice à titre personnel. une fois ces 65 pages passées, c'est le retour au point dé départ avec le vrai lancement du récit, avec les chapitres tels qu'ils ont été révisés pour la prépublication en magazine. A l'arrivée, même si pas mal de choses ont changé entre les deux versions, on se retrouve donc avec beaucoup d'éléments répétitifs, sans compter que revenir ainsi au point de départ après 65 pages et sans prévenir casse forcément le rythme et l'immersion. Habituellement, ce genre de "chapitres 0", c'est le genre de chose que l'on propose en bonus à la fin des tomes...

Néanmoins, cette petite étrangeté ne va pas suffire à vraiment ruiner le plaisir de lecture que l'on trouve facilement en suivant les premières péripéties de Jahy dans le monde humain. Elle qui, avant, avait tant de pouvoir, avait une belle allure adulte, était crainte et respectée de tous, la voici qui doit vivoter dans un appartement vieux de 40 ans, faire le ménage, travailler en tant que serveuse, faire attention à ses sous, payer le loyer à sa proprio, s'assurer difficilement d'avoir de quoi se nourrir correctement... soit autant de choses auxquelles elle a forcément du mal à s'habituer, la majeure partie de l'humour venant alors de ce contraste entre sa situation actuelle et la personnalité hautaine, très fière, orgueilleuse et capricieuse qu'elle a gardée de ses années de grandeur dans le monde démoniaque. Même si les choses ne vont pas chercher loin, on s'amuse plutôt facilement face à cette situation, plus encore au vu du design enfantin de Jahy, qui est bourré de bonnes bouilles (comme le laisse bien deviner la jaquette) et qui constitue le contraste le plus frappant avec son caractère démoniaque d'autrefois.

Bien que le schéma soit très standard sur ce premier volume, Wakame Konbu parvient tout de même à déjà esquisser quelques petits enrichissements, tout d'abord avec l'installation de premiers personnages secondaires avec les deux soeurs patronne et proprio de Jahy, puis avec la quête de notre héroïne qui veut forcément rechercher des pierres mais qui n'en a jamais l'occasion autant qu'elle le voudrait. Sur ces bases, suivre l'évolution de la démone déchue devrait s'avérer sympathique sur la longueur, d'autant que l'on sent déjà par moments que sous sa carapace d'orgueil il y a des bons côtés, son désir de sauver un oisillon en étant une bonne preuve.

Enfin, au niveau de l'édition française, Noeve Grafx régale, comme très souvent. Les habituels carte et bandeau typiques de l'éditeur sont au rendez-vous, tout comme les jolis effets donnés à la jaquette avec embossage, vernis sélectif et logo-titre joliment travaillé. On trouve également une première page en couleurs sur papier glacé, une traduction claire et bien vivante de Jasmine Bretcha, et un lettrage très soigné de la part d'Anaïs Fourny.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
14 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs