Grand Blue Vol.14 : Critiques

Les quatre étudiants de première année ont entamé leur job d'été aux Palaos au sein de la boutique de plongée du Dolphin, où ils ont fait connaissance avec leurs collègues temporaires, et où Chisa a même retrouvé sa mère qui travaille sur place. Cependant, ce séjour risque bien de déraper à tout moment, la faute à un paquet d'imprévus !

En effet, qui aurait cru qu'un garçon comme Kôhei percerait à jour les sentiments secrets d'Aina pour Iori ? Depuis, notre cher otaku de service s'est mis en tête d'aider "pot de peinture" à vivre pleinement son amour en lui créant des occasions de se rapprocher d'Iori, mais le moins que l'on puisse dire est qu'il est tout sauf finaud et qu'il risque donc d'être beaucoup plus gênant qu'autre chose, pour un résultat efficace dans son running gag lors des premières dizaines de pages. Et l'humour bat d'autant plus son plein quand s'ajoute à cela un quiproquo enclenché par Maki auprès de Chisa et d'Aina: ces deux-là sont si novices sur les besoins masculins qu'elles se mettent en tête une très, très étrange et absurde idée au sujet d'Iori et de Kohei, amenant du comique une nouvelle fois en dessous de la ceinture mais brillant dans sa stupidité, pour un résultat typique de Grand Blue et que peut-être seul ce duo d'auteurs était capable d'aborder sans lourdeur.

Il y a alors de quoi beaucoup s'amuser sur ce tome, comme souvent avec cette série, évidemment si l'on est sensible à cet humour caractéristique. Et pourtant, ce sont encore bien d'autres choses qui, au-delà de l'habituel aspect comique de la série, vont retenir l'attention dans cet opus, que ce soit en filigranes ou de manière plus frontale. En filigranes, on appréciera assez la petite mise en avant des sentiments sincères d'Aina, sentiments qu'elle tâche de garder secrets par gêne et par manque de confiance en elle, ainsi que l'envie de Kôhei de lui filer un coup de main: ce dernier a beau être hyper lourd, ça dit quand même beaucoup sur son désir d'aider ses amis. Et frontalement, il y a surtout un élément qui va prendre de plus en plus d'importance au fil du volume, à savoir la relation difficile de Chisa avec sa mère, cette maman dont on regrettait justement qu'elle ne soit pas plus présente dans le tome précédent. Alors que la jeune étudiante a pour rêve de devenir monitrice de plongée, le fait est qu'elle commet des bourdes et ne se montre pas assez avenante/sociable, des défauts que sa mère semble lui reprocher vertement sans être encourageante, au point de faire profondément douter notre héroïne... mais en réalité, qu'en est-il ? Que cache ce comportement a priori froid de la mère envers la fille ? Il faudra attendre la dernière ligne droite du tome pour le découvrir, avec un petit twist bien pensé au vu des indices laissés au fil du volume. Et au final, la relation mère/fille se voit vite et bien développée.

A vrai-dire, on aurait presque envie de dire que l'humour est secondaire dans ce tome par rapport aux quelques développements de personnages. Les éléments comiques restent pourtant présents à quasiment chaque page en très étant souvent efficaces, mais par rapport à d'habitude il y a de quoi se laisser avoir encore plus par les instants touchants, avec peut-être un joli petit point culminant dans une scène où Chisa et Aina se confient mutuellement certains de leurs complexes. En particulier, voir Chisa douter d'elle comme jamais, retrouver confiance, être même très reconnaissante envers ce qu'Iori va faire pour elle, et finalement passer par un peu toutes les émotions, nous permet de la voir comme jamais auparavant.

Ajoutons à cela un peu de plongée avec quelques nouvelles vues très jolies, ainsi que le désir de ces quatre étudiants de se créer de beaux souvenirs aux Palaos, et on obtient un très bon volume, tant celui-ci allie bien l'humour ravageur typique de la série à des élans d'émotion servis par des personnages efficacement abordés.