Grand Blue Vol.1 - Actualité manga
Grand Blue Vol.1 - Manga

Grand Blue Vol.1 : Critiques

Grand Blue

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 14 Mai 2021

Chronique 2 :

Les années 2019 et 2020 furent plutôt rudes pour les éditeurs du côté des réseaux sociaux. Une tendance s'est en effet observée, celle des demandes de lecteurs de titres largement espérés dans nos contrées. Parmi les sollicitations, on notait Kaguya-sama : Love is War ou encore Blue Lock, mais un autre titre se voyait largement demandé : Grand Blue.

Lancé en 2014 dans le magazine good ! Afternoon des éditions Kôdansha, le titre a aujourd'hui atteint les 16 volumes. A sa barre, le scénariste Kenji Inoue, bien connu pour Baka to Test notamment. Le dessin, lui, est assuré par Kimitake Yoshioka, un artiste qui a signé une poigné d'oeuvre depuis les années 2010.

Si Grand Blue a acquis une petite notoriété chez nous en amont de la parution du manga chez Meian, c'est sans doute grâce à son adaptation animée réalisée par Shinji Takamatsu au sein du studio Zero-G, rendue disponible dans nos contrées via Amazon Prime Video. Projet plus méconnu de notre côté, signalons tout de même le film live réalisé par Tsutomu Hanabusa (le même qui dirige les versions live de Galbming School et qui œuvre actuellement sur le film en prise de vue réelle Tokyo Revengers) et paru le 7 août 2020 sur les grands écrans du Japon.

Grand Blue, c'est l'histoire d'Iori Kitahara, un jeune étudiant qui emménage chez de la famille, dans la ville balnéaire d'Izu, afin de poursuivre ses études universitaires. A priori calme, le garçon ne s'attendait pas à un tel spectacle dès son arrivée : Grand Blue, la boutique de plongée tenue par son oncle, est aussi le lieu de réunion de club universitaire de plongée, cadre de débauche totale entre ses membres masculins. Ces derniers vouent une passion aux soirées alcoolisées autant qu'à l'exploration des fonds marins, et Iori ne tardera pas à faire les frais de leurs activités. Cherchant tant bien que mal à suivre ses études, il ne résiste finalement pas à l'appel des festivités, ce qui ne sera pas forcément perçu d'un très bon œil par ses cousines. Pourtant, le garçon ne tient pas spécialement à intégrer le club de plongée. Mais peut-être que ses expériences d'étudiant le feront changer d'avis...

Grand Blue est un manga assez traître sur son premier volume. Le pitch du début d'histoire semblent faire le compromis entre l'aspect humoristique du titre et son thème principal, celui de la plongée sous-marine. Pourtant les deux auteurs font clairement un choix sur cette amorce, et mettent surtout en avant la portée comique de leur œuvre. Car sur 80% de sa composition, ce tome de départ a surtout à cœur de dépeindre la vie étudiante festive d'Iori, ainsi que les premières relations qu'il se créera dans son contexte. L'optique est assez évidente, les auteurs ne se prenant jamais au sérieux et dépeignant avec énormément d'absurde et d’exagération le quotidien du jeune adulte, jonglant entre ses cours et les soirées festives, en se confrontant régulièrement à des situations saugrenues. Dans toute cette dimension de l'opus, difficile de voir le rapport avec la plongée qui ne semble être qu'un décor et un prétexte pour réunir les protagonistes de l'histoire dans leurs frasques. Et pourtant, la recette fonctionne, ce parce que les idées scénaristiques de Kenji Inoue sont réussies en terme d'humour, et parce que Kimitake Yoshioka sait parfaitement croquer cet absurde dans son dessin, quitte à en faire des caisses. Difficile de s'imaginer au sein des soirées vécues par Iori et les siens dans l’exagération est totale, et c'est ce qui rend cette patte humoristique efficace, à condition que le lecteur aime aussi le côté parfois graveleux des gags. Car les protagonistes masculins sont des jeunes adultes dans la fleur de l'âge, aux comportement volontairement beaufs par instants, des éléments assumés qui servent un comique qui transpire l'insouciance de la jeunesse.

Pourtant, on ne peut résumer Grand Blue à cette aspect comique, puisque la thématique de la plongée s'installe doucement jusqu'à se trouver une petite place plus prononcée en fin de tome. Dans cette dimension du terme, plus solennelle et merveilleuse, une place plus importante est aussi donnée aux rapports entre personnages. On comprend alors que la série pourra probablement évoluer sur ces deux facettes, d'une part l'humour délirant et exagéré, et de l'autre le côté sportif d'un titre qui sait proposer un sérieux convaincant dans ces instants. L'alchimie est assez efficace et permet de pallier à quelques rapports entre personnages assez classique, bien qu'il soit encore trop tôt pour confirmer ces qualités de l’œuvre. En tout cas, Grand Blue a un certain potentiel dans ses différents aspects, en tant que comédie mais aussi en tant que tranche de vie sportive. Meian a justement eu la bonne idée de publier les deux premiers tomes en simultanée, de quoi se faire une bonne idée du récit lors de son lancement francophone.

Du côté de l'édition, Meian propose une copie de bonne facture en terme de fabrication, comme à son accoutumée. Un papier épais, une page couleur en amorce de lecture, et une couverture proposant de subtils effets de vernis sélectif sur un papier mât appréciable. La traduction est signée Célia Chinarro, qui livre un texte vivant et pertinent par rapport à la double facette de ce début d’œuvre.


Chronique 1 :

Il s'agissait sûrement de l'un des mangas les plus réclamés en France sur les réseaux sociaux depuis plusieurs mois (années ?), et le voici enfin: grand Blue débarque en ce début d'année 2021, et c'est aux éditions Meian que ça se passe ! Pas mal popularisée en 2018 avec son adaptation en série animée (qui fut diffusée en France sur Amazon Prime Vidéo), cette tranche de vie très (très très) humoristique compte actuellement 16 tomes au Japon, où elle est en cours de parution depuis 2014 au sein du magazine Good! Afternoon des éditions Kôdansha, magazine accueillant aussi les séries Ajin, Magus of the Library ou encore Witchcraft Works, entre autres. Celle-ci est scénarisée par Kenji Inoue, bien connu pour être le créateur de la saga Baka to Test to Shôkanjû mais aussi pour avoir travaillé sur l'histoire de l'anime Fate/kaleid liner Prisma Illya. Quant aux dessins, ils sont assurés par Kimitake Yoshioka, mangaka jusque-là inédit en France, mais actif au japon depuis la deuxième moitié des années 2000, et à qui l'on doit notamment les mangas Amagi Brilliant Park et Rinne no Lagrange.

C'est une toute nouvelle vie qui commence pour le jeune Iori Kitahara. Quittant ses terres natales pour suivre une formation en génie mécanique dans l'université d'Izu en bord de mer, il va désormais vivre chez son oncle qui habite sur place , qu'il n'avait pas vu depuis plusieurs années, et qui tient une boutique de plongée, "Grand Blue". Après avoir suivi sa scolarité dans un lycée pour garçons, il compte bien profiter de la vie... mais il ne s'attendait pas forcément à ce que son quotidien soit d'emblée si éprouvant ! En effet, après avoir observé une beauté en tenue de plongée, sortant de l'eau et lui esquissant un ravissant sourire, il ne tarde pas à apprendre qu'elle est en réalité sa cousine Nanaka, et qu'il va désormais vivre sous le même toit qu'elle et que sa petite soeur Chisa, jeune fille entrant elle aussi à l'université cette année. Mais surtout, sa première incursion dans le Grand Blue est loin d'être celle qu'il attendait, puisqu'il tombe nez à nez sur une bande de rustres, en caleçons voire à pois, en train de picoler comme des trous en faisant la fête ! Emmenés par les dénommés Kotobuki (qui entre en 3e année de génie mécanique) et Tokita, ces hurluberlus forment le club de plongée "Peek-a-Boo" de l'université, et le Grand Blue est forcément leur QG. Alors autant dire qu'Iori n'a pas fini de les avoir sur le dos... d'autant que, d'emblée, ces gaillards se montrent fermement décidés à faire venir le nouvel étudiant dans le club de plongée, en ne lui laissant pas vraiment le choix !

Grand Blue nous conte donc les années universitaires d'un jeune garçon qui va avoir fort à faire jour après jour au vu de la personnalité des autres étudiantes qui l'entourent, et c'est quelque chose que les auteurs installent d'emblée avec une redoutable efficacité, avec une scène de découverte du Grand Blue (et, surtout, de ses occupants) qui donne parfaitement le ton ! Car l'oeuvre d'Inoue et de Yoshioka s'annonce comme une comédie complètement frappée, tout à tour désinhibée (les gars du club ratent rarement une occasion de finir à poil), loufoque, grotesque, déjantée... et où les gags fusent à chaque pages, les auteurs dévoilant même d'emblée une vraie science de l'humour, en profitant d'un élément comique pour rebondir sur un autre, puis encore un autre. Ca s'enchaîne à un rythme très soutenu, et c'est en grande partie dû à la personnalité jamais très sérieuse des personnages. On découvre alors, avec presque un sentiment d'euphorie parfois, les gars du club qui passent beaucoup plus de temps à se déshabiller et à picoler qu'autre chose, le dénommé Kôhei Imamura (un gars de la promo d'Iori) qui cache un pur comportement d'otaku derrière son allure de beau gosse, le patron/tonton qui accueille les énergumènes avec légèreté, puis Iori lui-même qui se laisse porter par l'ambiance plus d'une fois... Quant aux deux seules figurines féminines principales (pour le moment) que sont Nanaka et Chisa, elles viennent contrebalancer un peu l'idiotie de ces messieurs, même si elles aussi peuvent faire sourire, surtout quand la douce et compréhensive Nanaka se montre totalement gaga de sa petite soeur, ou que Chisa, l'air toujours sérieux, se désespère des situations, voire surprend Iori dans des situations plutôt embêtantes.

C'est donc en étant entouré de personnages hauts en couleurs que démarre, pour Iori, une vie universitaire qui s'annonce déjà très mouvementée: un premier jour loin d'être idéal (pas mal de vivre ses débuts à la fac en caleçon, pour finir traqué par la police à force de quiproquos), un recrutement de nouveaux au club qui se faire selon des critères plus alcooliques qu'autre choses, une décoration de chambre qui tourne au n'importe quoi... et surtout beaucoup, beaucoup de picole (aaaah, les années étudiantes)... Exagérant le ton comme il se doit pour encore faire plus rire, y compris visuellement avec des visages parfois caricaturaux très drôles, les auteurs s'en donnent à coeur joie... mais, au bout de ce volume d'intro très porté par l'humour, n'oublient pas non plus de laisser entrevoir quelques développements. Ainsi en apprend-on déjà un petit peu plus sur certaines activités de Chisa qui aime profondément l'univers sous-marin, et a-t-on quand même l'occasion d'assister aux vrais premiers pas d'Iori dans le club de plongée... lui qui a pourtant un gros problème de ce côté-là puisqu'il ne sait tout bonnement pas nager ! Mais comme le dit Kotobuki : "T'iras jamais nulle part si tu te contentes de ce que tu sais déjà faire", et c'est sans doute l'une des choses qui pourra aiguiller notre héros dans sa nouvelle vie. Dès lors, on a déjà droit à quelques petites informations sur des bases de la plongée: le fait que cela ne nécessite pas forcément de savoir nager car les aptitudes demandées sont différentes, savoir porter l'oxygène, ouvrir les yeux sous l'eau, contrôler sa respiration et donc être habitué à être immergé... Le parcours du jeune garçon s'annonce alors intéressant aussi de ce côté-là.

La mission est donc pleinement réussie pour Grand Blue. En terme d'humour, ce premier volume place déjà la barre très haute, en enchaînant les situations excellente non-stop. Cette vie universitaire et marine s'annonce haute en couleurs et hilarante, ce qui fait dire que l'oeuvre n'a sans doute pas volé sa réputation.

Qui plus est, on a droit à une édition au top, en premier lieu pour la traduction de Célia Chinarro, un nom que l'on est plus habitué à croiser dans la traduction de certains animes. En plus d'offrir un parler très naturel et collant très bien au caractère des différents personnages, celle-ci se surpasse pour faire honneur à l'humour de la série, en offrant des tournures très bien trouvées. Le papier et l'impression sont de bonne facture, les quatre premières pages en couleurs sont un plaisir, et le travail de lettrage de Mickaël Ponsard est tout aussi soigné.
  

Critique 2 : L'avis du chroniqueur
Takato

15 20
Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
17 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs