Gouttes de Dieu (les) Vol.16 : Critiques

Dans la cave d'une vieille demeure reposent des vins abandonnés. Leurs étiquettes, rongés par le temps et l'humidité, ne permettent plus de les identifier. C'est alors que nos héros sont envoyés pour estimer cette collection et retrouver d'éventuels grands crus oubliés. Le facétieux maître Robert décide alors, pour cette mission exceptionnelle, de modifier les binômes ! Shizuku et Loulan sont chargés de révéler les saveurs grâce à leurs palais, tandis qu'Issei et Miyabi doivent retrouver les noms par leurs grandes connaissances. Que donneront ces alliances d'un jour ?

Cette redistribution inattendue du casting fait naître de nouvelles relations dans le quatuor principal, et pourrait bien rompre l'ordre établi et l'opposition vorace entre les adversaires. Outre l'efficacité des deux équipes quant à la mission, nous nous intéressons d'avantage à un rapprochement sentimental des plus accrocheurs . Issei, dont la réputation de bourreau des cœurs n'est plus à faire, n'hésite pas à faire des avances franches à Miyabi, en l'emmenant dans une danse enivrante, et en lui proposant même un poste ! Pour Shizuku et Loulan, l'affinité et plus subtile, plus complice, tant leur approche gustative du vin est identique, et partageant également quelques blessure de jeunesse. La physionomie des prochains duels en sera-t-elle bouleversée ?

Après cette paix éphémère entre les deux partis, le récit principal reprend ses droits avec la présentation du cinquième apôtre, se déroulant, une fois n'est pas coutume, hors du domaine des Kanzaki mais dans une résidence secondaire au pied du mont Fuji. La (très) longue description du nouveau cru a pour thème l'alpinisme (rappelant ainsi les sensations vertigineuses du récent Ascension ou de la réédition du Sommet des Dieux). Pour ce vin, les deux adversaires devront aller jusqu'à risquer leur vie : nous les imaginons déjà en train de franchir différents sommets escarpés à la recherche d'une réponse... Espérons que le récit n'aille pas dans la surenchère. Mais du côté de Shizuku, c'est (hélas !) la rengaine habituelle , faisant la rencontre d'une femme à la recherche d'un vin rappelant un mont précis.

Il est vraiment dommage que les auteurs n'arrivent pas à sortir de ce cadre habituel, où une histoire parallèle viendra apporter la solution indirectement. Ce rythme ronronnant permet certes d'améliorer la forme avec un certain sensationnalisme, mais pourrait aussi finir par lasser. Le début du volume montre pourtant qu'ils peuvent sortir de ce canevas s'ils le veulent ! Il faudra donc rester encore patient pour atteindre des sommets...

Tianjun