Goût du melon (le) Vol.2 - Actualité manga

Goût du melon (le) Vol.2 : Critiques

Melon no Aji

Critique du volume manga

Publiée le Lundi, 27 Novembre 2023

Voici désormais quelque temps que Nakajô a commencé soudainement à héberger Kiuchi après que ce dernier a été largué par sa petite amie. Et depuis, les deux hommes apprennent petit à petit à se connaître. Kiuchi n'est pas le playboy frivole que Nakajô imaginait au départ, et ce dernier doit bien constater que la vie avec son nouveau locataire est facile et agréable. Tous deux affichent même une certaine ambiguïté dans leur relation: depuis que Nakajô a quitté son petit ami qui le trompait, il dort avec Kiuchi sans la moindre gêne, et a même l'occasion de tenter avec lui certaines choses au lit puisque Kiuchi semble d'un naturel très ouvert. Mais à l'heure où Nakajô doit faire face au divorce de ses parents en devant bientôt mettre fin à son quotidien dans l'appartement payé par sa mère, il doit s'interroger au sujet de sa vie avec Kiuchi: pourquoi se sent-il agacé en voyant celui-ci dormir ailleurs pendant une nuit ? Dans le fond, qu'est-il pour Kiuchi ? Et surtout, qu'est-ce que celui-ci continue de lui cacher ? En effet, en plus de ses rêves de musique mis à mal et de sa maladie, le blondinet pourrait bien cacher un mal-être encore plus profond, si l'on en croit certains médicaments que Nakajô découvre dans ses affaires...

Avec ce deuxième et dernier tome, c'est déjà la fin pour Le goût du melon, une tranche de vie où, ici, etsuko confirme une certaine maturité, ne serait-ce que dans sa narration très posée qui laisse suffisamment le temps d'apprécier le lien à-part qui s'est bâti entre Nakajô et Kiuchi. Cependant, cette narration est surtout au service de sujets un peu plus graves, comme on pouvait le deviner dans le tome 1, où la mangaka met surtout le point sur le délicat sujet de la dépression à travers Kiuchi, dépression que l'on devine en lien avec ses rêves abandonnés et sa maladie en premier lieu. Le talent d'etsuko est de parvenir à nous faire sentir le mal-être de Kiuchi sans avoir besoin d'en faire des caisses: on comprend mieux l'importance pour lui de dormir avec quelqu'un à ses côtés, on cerne assez facilement ses régulières envies de mourir qu'il cache derrière son premier abord joyeux... et surtout, on cerne de mieux en mieux ce que représente pour lui un Nakajô qui l'accepte ainsi, qui ne tente pas de trop belles paroles vides de sens, en donnant alors lieu ici à une relation assez intéressant et légèrement en dehors de la norme entre les deux hommes. Et on devine que si etsuko évoque avec tant de soin la dépression et une façon d'en sortir qui est loin des sentiers battus (juste attendre de guérir petit à petit), c'est parce qu'elle-même est visiblement passée par-là, comme elle l'avoue à demi-mot dans sa courte postface.

Il y a quand même certaines choses légèrement regrettables dans ce dernier tome, par exemple le peu d'importance de certains personnages que l'on pensait revoir plus (le petit Taiki en tête, en tant qu'enfant délaissé par une mère indigne). mais dans l'ensemble, etsuko nous offre un récit intéressant, où la narration assez mûre permet d'évoquer en filigranes certains sujets profonds.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
15 20
Note de la rédaction