Critique du volume manga
Publiée le Vendredi, 30 Mai 2025
En exploration sur l'île céleste de Slania, nos héros se retrouvent à devoir en découdre avec de mystérieuses chimères, avant de tomber sur une ennemi encore plus redoutable en la personne de Zagulus, un overgin aux ambitions aussi opaques qu'inquiétantes. Ce surhumain, qui a choisi la voie des ténèbres, passe rapidement à l'offensive dans un but précis et a malheureusement vite fait d'acculer Dran: en souhaitant protéger ses compagnons, notre héros se retrouve piégé et englouti par l'ennemi, et ce dernier semble décidé à le confronter à son propre passé pour essayer d'ébranler sa confiance envers les humains...
Dans la mesure où Dran se retrouve rapidement en incapacité d'agir, l'affrontement qui se profile se présente naturellement comme l'un des plus compliqués pour ses compagnons et lui depuis le début de la série, si ce n'est le plus compliqué. Et tandis que notre héros doit faire face, dans le piège de Zagulus, à certains fantômes de son passé, il va de soi que ses partenaires vont tous s'activer pour chercher à le sauver, quitter à risquer de près leur propre vie, à se frotter à leurs propres doutes et limites, et à découvrir certaines vérités qu'il ne soupçonnaient pas encore sur leur ami. Le principal intérêt du tome vient sans doute de là: que ce soit Serina qui affirme son désir non pas d'être protégée par Dran mais bel et bien de se battre à ses côtés, Christine qui doit affronter le très lourd héritage de sa lignée après avoir appris que Dran était autrefois un dragon, ou Lenya qui se confronte à son propre sentiment de faiblesse et d'inutilité, chacun de ces personnages y gagne un peu, et par la même occasion ce sont leurs relations qui se renforcent derrières les épreuves et les tourments personnels. Et même si Edward, Elsa et les deux autres dragons ont un rôle un peu moins prégnant, ils agissent aussi et amènent également des informations concises sur le but des Overgin, de Zagulus et de son maître Bastrel.
Mine de rien, il y a alors un paquet de choses à retenir de ce volume sans aucun doute important, et où l'on regrettera alors surtout, une nouvelle fois, les difficultés de Kurono à être toujours limpides dans son adaptation. Son trait en lui-même a pourtant des qualités, mais son rendu des moments d'action reste décidément toujours un peu bouillon. Quant à sa narration, elle pèche par certaines transitions minimes voire inexistantes qui font que certaines phases de développement s'enchaînent sans que les points de repères soient bien établis. Par moments, il devient presque difficile de capter de quel personnage on parle et on n'apprécie pas à leur juste valeur certains approfondissements qui apparaissent rushés, or il s'agit du genre de lacune que l'on espérerait forcément voir disparaître après dix tomes.
Malgré ces limites, ce dixième opus n'en reste pas moins intéressant. L'univers bouge, les personnages avancent, les développements sont prometteurs... bref, il y a toujours largement ce qu'il faut pour nous maintenir accrochés.