Goodbye, Red Beryl Vol.1 - Actualité manga
Goodbye, Red Beryl Vol.1 - Manga

Goodbye, Red Beryl Vol.1 : Critiques

Red Beryl ni Sayonara

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 20 Novembre 2019

Déjà connue en France pour le one-shot Viens là mon amour (paru aux éditions Boy's Love), mais également pour être à l'origine du manga décalé Fudanshi Kôkô Seikatsu qui a été adapté en anime (le manga est inédit en France, mais son anime a été diffusé sur la plateforme Crunchyroll), la mangaka Atami Michinoku est arrivée chez Taifu Comics en septembre avec Good bye, red beryl (Red Beryl ni Sayonara), une série en 3 tomes qu'elle a dessinée de 2016 à 2019, et qui est sa toute première oeuvre pour le compte du magazine Daria des éditions Frontier Works, un magazine que l'on connaît en France pour des boy's love comme Coyote, Blue Lust ou encore Pendulum. Ici, l'autrice se réapproprie un mythe bien connu et surexploité: celui des vampires.

Nous voici donc dans le Japon de 1968, où les dénommés Akihiko Kobayashi et Kazushige Tsuda semblent d'abord vivre ensemble un quotidien normal voire heureux... mais la vérité se révélera vite plus étonnante. Car Kazushige est un vampire, et voici seulement quelques jours qu'il a sauvé la vie d'Akihiko, alors au plus bas en ayant le sentiment de n'être utile à personne (il est orphelin, vient de perdre son travail...), et qui était proche de se faire aplatir par des poutres. Depuis, ce jeune homme s'invite dans la vie de son sauveur avec le désir de le remercier et de lui être utile, quitte à bientôt apprendre sa nature de vampire sans en faire grand cas.

En posant a priori les bases d'une relation pour l'instant amicale entre un vampire et un humain, l'autrice semble d'abord partir sur quelque chose de très standard, mais heureusement en sachant apporter assez vite ce qu'il faut d'approfondissement afin d'offrir un récit de plus en plus intéressant. Cela passe d'abord par un certain portrait de la condition de vampire, à travers ce que l'on découvre de Kazushige: buvant des poches de sang, prenant soin de ne jamais boire trop de sang sur les humains afin de ne pas risquer de les tuer et de la rendre vampires à leur tour... mais ce que l'on ressent le plus en lui est peut-être une pointe de douleur liée à son immortalité, une immortalité lui ayant déjà valu de vivre des situations forcément douloureuses, où il a pu voir partir des êtres chers dans un ordre des choses illogique. Et puis, sur cette même idée, il y a ces trois premières pages on ne peut plus intrigantes pour la suite, nous montrant un Kazushige près de 40 ans plus tard, en 2017, devant la tombe de la famille Kobayashi... Puis c'est à travers un autre personnage, Masakado, lui aussi vampire et connaissant bien Kazushige, que l'histoire s'intensifie un peu plus dans la dernière partie du tome. Cet homme a un lien de première importance avec Kazushige, et il pose nos deux héros face à un cruel dilemme dans les dernières pages de ce tome, rendant alors la suite assez intrigante.

La narration de la mangaka est très soignée. Elle est peut-être parfois un peu rapide et classique dans les développements, en laissant finalement peu de temps pour s'attacher à Akihiko (Kazushige étant plus développé, ça passe mieux de son côté), en revanche elle a un côté assez sobre et posé qui accompagne très bien certains jeux dans le temps.

Visuellement, la dessinatrice rend une copie assez plaisante. Si le côté "d'époque" se ressent finalement peu malgré le travail soigné sur les décors et les tenues, il y a en revanche une atmosphère sobre soignée où seules quelques brèves cases sanglantes et noires viennent dénoter, le contraste étant efficace. En étant un tout petit peu plus épuré que dans ses autres travaux (notamment au niveau des trames), le travail global se veut assez fin et élégant. il y a bien quelques visages un peu plus inégaux au détour de certaines pages, mais d'autres sont à tomber en jouissant d'une grande précision, jusque dans de très légères trames reproduisant l'ombre des mèches de cheveux sur les front des personnages.

Il s'agit donc d'un début de série assez prenant, où Atami Michinoku se réapproprie le mythe du vampire sans forcément montrer beaucoup d'originalité, mais en s'appliquant comme il se doit. Côté édition, Taifu livre une jolie copie, avec première page en couleur, papier souple et sans transparence, très bonne impression, et traduction claire d'Isabelle Eloy. Notons aussi l'assez longue et plutôt intéressante postface de la mangaka.
   

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
15 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs