Goldfish Vol.3 - Actualité manga

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 15 Avril 2020

Morrey, Shelly et Zaka font route pour rentrer chez Mahalia, non sans de bonnes nouvelles en stock: le nouvelle invention bricolée par Shelly permet enfin à Morrey de toucher les objets et les gens sans les changer en or, et un artefact a pu être trouvé pour l'esprit guérisseur Sobo Kessou en échange du rétablissement de Spencer. Mais une fois rentrés, c'est l'effroi qui attend le trio: la mère de Zaka a été brutalement tuée par l'agent Sharp aux ordres du Marchand d'art, Loutra a disparu, et Morrey craint le pire en ouvrant un sachet poubelle ensanglanté...

Le deuxième volume de Goldfish s'achevait sur des dernières pages sombres et tragiques, et il aura fallu un petit peu plus d'un pour en découvrir les conséquences, dans un troisième et dernier tome se voulant à la fois riche et dense, en plus d'un un peu plus épais que ses prédécesseurs avec ses 230 pages.

Les conséquences, elles ne se font donc pas attendre, face à l'ampleur du drame, à la perte de la mère de Zaka, à la disparition de Loutra, Morrey se tourmente et, persuadé qu'il n'apporte que le malheur à ses deux amis, décide de poursuivre sa quête seul... ou presque, puisque l'étrange agent Stalker décide de le suivre. Le but de notre héros est désormais simple: avec Stalker et sa nymphe, débarquer jusque chez le Marchand d'art pour tout régler.

Et concrètement, Nana Yaa n'oubliera rien dans les derniers rebondissements de son intrigue, puisque tout ou presque trouve des réponses et une issue: la réaction de Shelly et Zaka concernant le départ seul de leur ami, la relation de ces deux-là qui évolue beaucoup, la recherche de Loutra, l'opposition au Marchand d'art, la découverte plus précise des desseins de ce dernier, les objectifs de l'intrigant Stalker... et, bien sûr, la question du sauvetage de Spencer et celle de la découverte du père de Morrey, deux éléments cruciaux qui finissent ici par se rejoindre. Concrètement, donc, pas de frustration à l'issue de la lecture... mais pas d'emballement non plus, malheureusement, car une constatation s'impose: qu'est-ce que ça va vite ! Nana Yaa et son assistante le disent elles-mêmes dans leur postface: la série a été un calvaire à achever, pour différentes raisons: soucis de santé, manque de temps et de place... La jeune autrice allemande a quand même pu offrir ici un tome plus épais pour pouvoir tout boucler, mais on ressent quand même très souvent que les choses sont précipitées, et il en ressort nombre de moments qui ne dégagent tout compte fait pas grand chose alors qu'ils auraient dû être forts, à l'image de la mort de la mort de Mahalia ou de certains rebondissements autour de Spencer dans la dernière ligne droite. La narration en souffre aussi: le tome est très bavard, parfois pour rien, ce qui rend la lecture un peu lourde et peu limpide, d'autant plus que la traduction souffre de régulières coquilles de relecture ainsi que de tournures de phrase parfois étranges, comme si les personnages ne se répondaient pas par exemple. Et sur le plan visuel, malgré des planches qui restent vraiment riches et appliquées autant dans les designs que dans les décors, là aussi on sent que Nana Yaa a dû tout condenser, et ce sont notamment les petits moments d'action qui en pâtissent un peu: ils restent certes clairs, mais ne dégagent pas d'ampleur.

Au bout du compte, impossible de ne pas reconnaître toute l'application de l'autrice pour mener à bien ce récit qui lui tenait à coeur, mais impossible également de ne pas ressentir les différentes limites. Nana Yaa le dit elle-même dans sa postface: cette première série s'est faite dans la douleur, surtout pour le tome 3, mais elle affirme y avoir beaucoup appris. Au vu de son application et de ses qualités visuelles, on ne peut alors que lui souhaiter le meilleur pour la suite !

A part ça, on appréciera le rendu métallique toujours aussi joli de la jaquette, ainsi que les pages couleurs et la petite galerie d'illustrations à l'intérieur du livre.
   

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
12 20
Note de la rédaction