God child Vol.2 - Actualité manga

God child Vol.2 : Critiques

Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 21 Mai 2009

« Tu as compris maintenant ? Tu ne peux sauver personne. N’oublie jamais ça. »

Deux parties très distinctes sont repérables dans ce deuxième tome de God Child. La première nous permet d’entrer directement dans l’intrigue de fond de la série. L’os de papillon, qui s’étale sur 4 chapitres, est une histoire d’une excellente facture. Elle mélange suspense, trame principale, sentiments passionnés, et surtout elle amène Alexis, le père de Cain, normalement mort quelques années plus tôt. La narration y est fluide, Yuki parvient à laisser planer un certain mystère sur le dénouement de cette affaire qui, si elle se révèle sombre et torturée, ajoute du charme au style de la mangaka, réputée pour cela. De plus, on voit clairement la part de manipulation et de sadisme qu’Alexis occupe et occupera tout le long de la série. Tout est lié, la narration est séduisante, les dessins superbes, les décors amenés aux bons moments, le découpage justement dosé … On y trouve une richesse des personnages surprenante : Lucia incarne la beauté et la pureté, Cain la suffisance et la nonchalance, Emile le chagrin et l’auto destruction … Et tout ceci dans le plus pur style gothique à l’anglaise. Tout est ici réuni pour faire de cette première partie de volume un moment intense, qui se lit sans une once d’hésitation. On découvre de plus un nouveau protagoniste, l’étrange mais réputé médium Dominique Cléhadore, qui permet de reparler du passé de Cain tout en participant à l’intrigue … Ainsi, le caractère du héros se dévoile, s’affirme au travers de son arrogance puis de ses faiblesses face aux douleurs oubliées. L’apparition de son père et son échec cuisant alors qu’il ne parvient pas à sauver celui auquel il s’identifiait lui confère son humanité touchante.

Dans un récit assez dur et aussi complexe que possible dans un nombre de pages si limité, on trouve néanmoins d’habiles petites touches de légèreté, amenées notamment par Mary et sa pureté, que Cain va vouloir préserver à tout prix. La jeune fille est également présente, sans toutefois jouer le rôle de figurant : les deux histoires courtes développent le désir de Cain de la protéger, en traitant aussi de la complexité des relations qu’un gosse perturbé peut avoir avec les autres … Dans la première, on appréciera que l’histoire se base sur la douceur d’un conte, et la deuxième n’est pas sans rappeler le caractère marginal de Cain et sa relation avec Riff … Ces deux nouvelles sont donc là pour soulager la tension visuelle du début de tome, ainsi que pour faire évoluer les personnages sans en avoir l’air. Et ce toujours dans la plus grande tendresse, perdue au milieu d’un univers sombre et macabre. Plus qu’un banal mélange des genres, une réussite ! En somme, on trouve dans ce manga une qualité de narration à toute épreuve, des sentiments forts, un graphisme souvent remarquable, des personnages novateurs et charismatiques … Kaori Yuki nous emmène loin, très loin dans la découverte d’une autre lecture, bien au dessus des shojos actuels. Un incontournable, qui s'approche de la perfection du genre.


NiDNiM


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
NiDNiM
20 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs