Goblin Slayer Vol.12 : Critiques

En temps normal, le Crève-gobelins ne se serait peut-être pas spécialement intéressé à l'Apprenti Magicien avide de vivre sa première quête... à ceci près que ce jeune garçon semble lui aussi obnubilé par l'annihilation des gobelins, si bien que notre héros a accepté de le prendre temporairement sous son aile pour la prochaine mission du groupe. Mais cette nouvelle quête, qui doit conduire nos héros dans un tombeau pour éradiquer des gobelins et peut-être retrouver des survivants parmi les précédents aventuriers qui ne sont jamais revenus, a également un autre enjeu majeur puisque la Prêtresse va prendre temporairement la tête du groupe en vue d'obtenir un nouveau rang ! Entre ce changement de leader et la présence d'un novice dans ses rangs, le petit groupe s'en sortira-t-il ?

Autant le dire clairement, ce double-enjeu autour de l'Apprenti Magicien et de la Prêtresse ne va pas bousculer beaucoup les habitudes de la série, avec une extermination de gobelins qui se résume globalement aux mêmes choses que d'habitude: précédents aventuriers qui se font massacrer, aventurière qui va passer de très mauvais moments en tant que prisonnière jusqu'à ce qu'on la libère ou non, charcutage en règles des sales bêtes par le Crève-gobelins et consorts avec toujours les mêmes techniques et sorts dans l'ensemble... Et même la présence d'un colossal troll et de techniques empoisonnées chez l'ennemi ne changera pas grand chose, tant ces facteurs sont finalement peu exploités.

Toutefois, il faut avouer qu'il y a un certain plaisir à voir l'attachante Prêtresse essayer de prouver sa valeur dans son rôle temporaire de leader: elle a encore tout à démontrer pour prouver à la Guilde qu'elle mérite une promotion, mais a en même temps peur de voir ses camarades mourir à cause d'elle si jamais elle n'est pas à la hauteur, si bien que c'est à son rythme et par étapes qu'elle progressera: établir bonnes relations avec les locaux et le nains qui a émis la quête pour pouvoir compter sur leur soutien, bien se renseigner sur qu'ils risquent d'y trouver, économiser les sorts une fois sur place, réfléchir sur l'exploitation du terrain, repérer les pièges... sont des choses que, pour la plupart, on connaît déjà bien dans le schéma routinier de l'oeuvre, mais les retrouver sous l'oeil de la jeune fille a son petit effet. Quant au cas de l'Apprenti magicien, il faut bien avouer que, pendant toute la première partie du volume, il agace encore, tant il n'en fait parfois qu'à sa tête, est trop impulsif et commet alors un peu tout ce qu'il ne faut pas de façon exagérée, mais au moins à l'arrivée ça lui sert un peu de leçon et il prend conscience de son immaturité ainsi que de son côté trop sûr de lui et arrogant, malgré son obstination idiote à ne as vouloir reconnaître le talent du Crève-gobelins. Reste que l'élément le plus intéressant sur lui vient de ce que l'on apprend de son passé, de la raison pour laquelle il est ainsi et souhaite tant dégommer les gobelins, une vérité qui a impact fort sur le Crève-gobelins et qui lie de plus près la destinée de ces deux-là.

Enfin, malgré la tendance de Kousuke Kurose à sous-exploiter les possibilités (comme la présence du troll que l'on a déjà évoquée) et à prendre quelques raccourcis dans le découpage de l'action, il faut avouer qu'ici il parvient tout de même à entretenir une atmosphère oppressante, entre le rendu efficace de l'obscurité dans le tombeau, les ennemis pouvant surgir de nulle part dans cette obscurité, les élans de violence sanglante, ou même quelques idées de mise en scène pas forcément novatrices mais prenantes (à l'image de cette scène de début de tome où l'agression de la pauvre aventurière, évitant tout voyeurisme, est vécue à travers la victime le temps de 2-3 cases, le résultat ayant forcément quelque chose de flippant et malsain).

A l'arrivée, on reste globalement sur du très classique dans la série malgré les quelques nouveaux éléments et les quelques petites idées. Goblin Slayer peine encore et toujours à se sortir de ses habitudes et à vraiment raconter quelque chose sur la longueur, mais le minimum syndical est rempli.