Goblin Slayer - Year One Vol.1 - Actualité manga

Goblin Slayer - Year One Vol.1 : Critiques

Goblin Slayer - Year One

Critique du volume manga

Publiée le Lundi, 30 Décembre 2019

Goblin Slayer est un titre qui aura fait parler de lui en 2018 et 2019, entre la sortie chez nous du light-novel, de l'anime, et du manga dessiné par Kôsuke Kurose. Bien conscient de ce succès, l'éditeur Kurokawa n'a pas trop tardé à publier l'un des quelques spin-offs de l’œuvre de Kumo Kagyu. Lancé au Japon en 2017, Goblin Slayer : Year One a d'abord vu le jour sous forme d'un manga scénarisé par l'écrivain d'origine, et dessiné par Kento Sakaeda. Le titre a ensuite été décliné en light-novel dès 2018, bien que celui-ci ne soit pas encore paru dans nos contrées.

Comme le titre de ce dérivé l'indique, Year One se déroule lors des jeunes années du Crève Gobelins. Alors jeune adolescent, celui-ci a vu son village dévasté par une horde de gobelins, et sa sœur assassinée par ces créatures. Après être parvenu à fuir tant mieux que mal et trouver un mentor plus que particulier, le rescapé, devenu un adulte d'une vingtaine d'année, se rendra en ville pour devenir un aventurier qui se destinera à un type de quête spécifique : la chasse aux gobelins.

Le pitch du spin-off n'est dont pas particulièrement audacieux, il est même hautement prévisible dès lors qu'on apprend le concept du manga. Mais ce premier tome est loin d'être dénué de qualités, mais il faudra peut-être passer par le manga ou le roman principal, dans un premier temps, afin de saisir concrètement ce qu'apporte ce préquel.
Car pour apprécier l'évolution du Crève Gobelins, il est plus judicieux de l'avoir connu dans l'aventure centrale, et d'avoir cerné son caractère si particulier. L'aventurier est plutôt associal et peu bavard, on sait qu'il a vu son village ravagé par les gobelins et qu'un désir de vengeance a germé en lui. Mais quel chemin a-t-il parcouru depuis sa survie, pour devenir ce massacreur de gobelins aguerri ? A termes, le spin-off semble vouloir nous donner cette réponse.

Alors, découvrir le jeune Crève Gobelins se révèle assez plaisant, ce premier volume narrant essentiellement la première mission de l'aventurier. Chose surprenante, son enfance est assez éludée pour le moment. Il semblerait que Kumo Kagyu cherche à développer cet aspect petit à petit, sans doute à travers des flashbacks, et nous en dit ici ni trop, ni pas assez. Quelques teasing et de petits éléments concrets viennent apporter des réponses, mais aussi donner l'envie d'en savoir plus sur ce que fut la fin de l'adolescence du protagoniste, notamment parce que le choix de son mentor est assez audacieux. Mais en attendant que le récit justifie cela, c'est surtout la mission première du jeune Crève Gobelins qui est assez appréciable, violente et rythmée, et dépeint habilement les maladresses et hésitations de l'aventurier, qui n'en n'était alors qu'à ses débuts.

Aussi, Kumo Kagyu n'oublie pas d'autres éléments du background du protagoniste. C'est notamment ses retrouvailles avec la Vachère, son ancienne voisine et amie d'enfance, qui sont passées au crible, de manière assez touchante d'ailleurs. Le personnage est déjà appréciable dans la série principal, et la présentation de ses sentiments pour cet ami qu'elle croyait mort a de quoi piquer notre compassion pour la jeune femme.

Le programme de ce premier volume de Year One est donc très enthousiasmant, d'une manière générale. Pourtant, quelques petits points noirs se profilent à la lecture, à commencer par l'envie du dessinateur Kento Sakaeda d'en faire trop. Son très, globalement efficace, est parfois noyé dans des détails qui entrave la narration et la bonne compréhension de séquences d'action. Puis, surtout, c'est avec un très mauvais goût que le mangaka montre les victimes féminines des gobelins, montrées dénudées sans tabou et violées dans une mise en scène qui dissimule difficilement la volonté voyeuriste malsaine du dessinateur. Si Kumo Kagyo a le talent de rendre clair ce genre de séquence dans le roman tout en faisant preuve de pudeur, Kento Sakaeda est à l'exact opposé, ce qui aura de quoi pousser certains à fermer l'ouvrage dès les premières pages.

Quant à l'édition, celle-ci est de bonne facture. On apprécie surtout le charte graphique des couvertures, pensée pour coller à celle de la série principale. Rien d'étonnant quand on sait que Kurokawa entretient toujours très bien l'uniformité de ses sagas.
La traduction, elle, est signée Fabien Nabhan, et semble sans fausse note tant elle retranscrit efficacement l'évolution du jeune Crève Gobelins.

Un premier tome efficace, donc, pour ce préquel de Gobelin Slayer. Si le synopsis paraît léger, ce début d'intrigue dépeint habilement les premières aventures du protagoniste, tout en promettant des développements plus intéressants pour plus tard. Reste alors le style de Kento Sakaeda, entre confusion et mauvais goût, qui pourra dérouter.
   

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato
14 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs