Critique du volume manga
Publiée le Lundi, 21 Novembre 2011
C’est un grand moment pour Cisse : il peut enfin affronter Petit en apnée. Les deux compétiteurs doivent devant un grand public descendre le plus bas possible et récupérer des plaquettes indicatives prouvant leur record.
L’auteur a pris l’étrange parti d’expédier rapidement ce duel, moteur des trois tomes précédents. Même si ce moment est intéressant de par son dénouement imprévisible, on y perd un peu le fil. Visiblement, Tanaka a décidé, en guise de conclusion, de passer à autre chose…
Cisse a été pris en charge par le patron d’Erebos, en vue d’établir un record en plongée no limit, une pratique très dangereuse, au désespoir d’Haruka et de Claude qui n’ont pas eu leur mot à dire. Un an plus tard, ils le retrouvent complètement métamorphosé.
Soyons honnêtes, cet arc final laisse un goût amer au lecteur. Et cette déception réside en partie dans la transformation psychique et interrelationnelle des personnages. Jusque là, la psychologie des personnages était un sans faute et sans aucun doute la plus grande force du manga. Pour ne pas trop dévoiler la fin de l’histoire, disons simplement que deux des personnages principaux, bien que très liés depuis le début de l’histoire, auront une liaison amoureuse. C’est assez difficile à concevoir tant l’auteur ne nous a pas préparé à cela, et cette liaison apparait un peu comme un cheveu sur la soupe. Pire, cette relation peut paraitre plus dérangeante du fait que le lecteur pouvait voir entre eux un lien du type parent-enfant, car bien que n’ayant pas de liens de parenté, l’un protégeait l’autre, tel un parent.
Et après cette séquence, le lecteur constatera lors de la dernière scène de cette plongée et lors de l’épilogue que Tanaka reprend plusieurs éléments scénaristiques importants du Grand Bleu, le film qui lui a servit d’inspiration. Pour le coup, cela dépasse l’inspiration, on peut parler de copie, tout simplement. Cela ne fait tout simplement qu’éclipser l’intensité de ces scènes, qui possèdent pourtant le potentiel de tenir le lecteur en haleine.
Enfin, dernière note noire au tableau, Claude, qui nous est apparu comme un personnage attachant grâce à sa personnalité et sa force de caractère, perd toute son éclat lors de l’épilogue, visiblement très marqué par la tournure qu’ont pris les évènements.
Bref, l’hommage au film de Luc Besson en est devenu un recopiage sur sa fin, on ne peut que le regretter. Et ce n’est pas la courte interview de l’auteur à la fin du tome qui va nous faire changer d’avis, puisqu’il n’y a pas de justification sur le choix de cette fin. Glaucos demeure un manga plaisant, mais il s’ajoute à la liste des séries qui ont une fin qui prête à discussion.