Genesis Vol.10 : Critiques

A l'image de Wolf qui vient de se dégotter une femelle, Taiga et ses amis, désormais bien intégrés parmi les homo-sapiens, ne souhaitent qu'une chose: pouvoir vivre heureux dans la paix. Dans cette optique, chacun(e)e s'attelle à son échelle: Rikako confectionne des vêtements de meilleure facture pour tout le monde, Riku tâche d'améliorer les armes avec ses talents de forgeron, Yuka reste dorlotée par Nakum, sa femme et ses enfants, et Chihiro (que l'on sera heureux de voir enfin un tout petit peu plus sur le devant, même si ce n'est que sur quelques pages) a même l'idée de noces afin de sceller certaines unions. C'est alors dans un contexte assez positif que l'on voit nos héros prendre d'autant plus conscience de la valeur de certaines choses dans leur vie, tandis que Kouji Mori s'offre aussi la possibilité d'évoquer quelques nouveaux thèmes comme celui de la religion, encore inexistante à cette époque (les homo sapiens s'adonnant à un animisme primitif largement suffisant)... tout du moins, s'il n'y avait pas la présence allemande dans le camp des néandertaliens, ceux-ci semblant précisément vouloir ériger la notion de Dieu parmi leurs ambitions, en cristallisant alors la façon dont la religion peut vite être instrumentalisée à des fins de guerre et autres luttes de pouvoir (on en a l'exemple en permanence dans notre réalité).

En conséquence, la menace des néandertaliens et des allemands derrière eux reste donc bien présente, bien sûr, au fil de ce tome où, au bout d'un moment, un nouveau conflit est inévitable, surtout dans un contexte de prémisses d'ère glaciaire poussant les néandertaliens à vouloir se diriger vers le sud. Face à ces adversaires qui semblent vouloir se battre pour des raisons incompréhensibles, Taiga et les siens seront bien obligés de riposter, la différence étant qu'eux se battent pour protéger celles et ceux en qui ils tiennent. A l'heure où une troupe allemande cherche à s'emparer par la force d'une forteresse d'avant-garde homo-sapiens, nos héros réagissent, mais pour quel résultat ? D'un côté le stratège ennemi met en place une tactique pour diviser les forces homo-sapiens en isolant Taiga et Tiari, et de l'autre côté l'absence de nombreux guerriers au village homo-sapiens enclenche une nouvelle infiltration ennemie avec, à la clé, une Yuka qui se retrouve dans une situation assez indéchiffrable pour le moment...

A part ça, l'action bat son plein sous des visuels à la mise en scène classique mais limpide, on reste intéressé par certains cas comme celui de Ren qui se décide enfin à ne plus fuir, le camp de nos héros peut toujours compter sur l'habileté de Taiga (notamment dans l'obscurité), sur la force de Nakum ou sur les interventions de Wolf, notre héros a même l'occasion d'affirmer ici son désir de protéger celle qu'il est désormais certain d'aimer... et à l'arrivée, l'auteur nous laisse même sur un suspense dramatique assez fort dans les toutes dernières pages.