Gakuen Heaven Vol.2 : Critiques

Pour ceux qui n’auraient pas pris la peine de se renseigner quelque peu sur le fonctionnement de la série, il est inévitable que ce deuxième tome prenne des allures de n’importe quoi … Keita nous jure que c’est Hidéaki qui l’a sauvé, le protège, l’a fait resté dans l’école et sort avec lui. Bon, une fois les premières pages et la surprise initiale passée, on comprend bien que l’auteur met en place une histoire de fond dans le temps (la compétition sur le premier volume, ici le budget extraordinaire) mais qu’elle change certains évènements. Si « Hidé » a bel et bien agressé Keita, allant à la limite du viol, il est maintenant son petit ami officiel … Mis à part ce détail quelque peu dérangeant, on doit dire que ce tome est plus satisfaisant que le premier … mais ne le dépasse pas de beaucoup. Deuxième tome, deuxième copain. Comment voulez vous prendre les sentiments de Keita au sérieux dans ces petites histoires totalement déphasées, qui comblent juste le plaisir de la mangaka à voir son héros se faire prendre par tous les garçons du lycée … Aucun suivi, donc. Keita est alors de plus en plus plat et insipide, ses émotions n’étant pas crédibles une seule seconde, surtout envers Hidéaki qui n’est pas vraiment le prince charmant qui conviendrait à notre héros.

Il fallait choisir entre une personnalité pour Keita ou un scénario déjanté et bien défoulant … You Higuri a opté pour la deuxième option, faisant de son manga un pur moment de délire sans grand intérêt. Nakajima est pourtant le plus intéressant des trois compagnons de Keita que l’on connait, car son aspect un peu sadique rend Keita un tantinet moins romantique (et encore …), mais donne surtout un minimum d’intérêt au deuxième protagoniste principal. Par contre, ne soyons pas surpris qu’il y ait une seconde scène de harcèlement sexuel, cela semble devenir coutumier dans le manga. C’est vrai que Keita donne envie d’être violé : son air soumis, les larmes qu’il verse par torrents, sa beauté, na niaiserie et son total manque de force donnent à certains l’envie de le faire souffrir … Ce qu’on apprécie particulièrement par rapport au reste, c’est la fin du tome qui reste ouverte sans verser dans le sentimentalisme pour Hidéaki, totalement incapable d’avouer ses sentiments. Cela reste donc dans la logique précédente de la narration, seul bon point de cet opus. Bref, Gakuen Heaven verse dans le n’importe quoi le plus total, n’ayant que son dessin pour plaire. Il ne faut pas espérer la moindre réflexion tant on ne peut prendre au sérieux les histoires d’un tome que vit Keita. La trame se limite à une logique chronologique, et les rebondissements sont bien trop prévisibles (peut on encore appeler ça ainsi ?), et le tout n’est fait que pour permettre aux lectrices (lecteurs ?) d’être satisfaite, sûre que le petit Keita passera forcément un jour dans les mains de leur poulain préféré …

NiDNiM