Freaks Café Vol.6 - Actualité manga

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 02 Juin 2021

Bien que toujours collé et convoité par Takayama qui s'est un peu imposée en serveuse, Sen'nichi continue, au sein de son café Statice, d'accueillir les paraphiles qui le souhaitent, de les écouter, et de leur servir à chacun(e) une infusion adaptée à leurs tourments.

Un jeune garçon excité quand sa copine mange et en imaginant que ce qu'elle mâche devient tout visqueux, entre autres joyeusetés. Un homme d'âge mûr sexuellement excité par les larmes et les pleurs mais qui, face à l'état de sa femme atteinte de démence, n'éprouve pourtant aucun plaisir à la voir pleurer dans cet état. Une jeune femme ne trouvant pas l'équilibre dans son désir d'être insultée sincèrement par ses petits copains, si bien qu'à chaque fois ils la laissent tomber. Et, enfin, un jeune homme excité par les actes illégaux ou criminels à commencer par les meurtres, qui ne ressent pas forcément le besoin qu'on comprenne son penchant, mais qui semble bien décidé à mettre son nez dans les affaires du gérant.

La sitophilie, la dacryphilie, la coprolalie (par extension) et l'hybristophilie sont donc au programme de ce sixième volume de Freaks' Café, volume ou pendant un bon moment la recette habituelle ne change pas: tandis que Sen'nichi écoute ses client(e)s et leur sert des infusions personnalisés autant pour leurs vertus que pour leur symbolique dans la langage des fleurs, Meika Arisaki continue de présenter différentes attirances sexuelles minoritaires et parfois méconnues, sous son angle de vue bien particulier où, sans idéaliser les choses, elle tâche de sonder quelque peu l'humain se trouvant derrière chacun de ces paraphiles. Il y a ceux qui s'en sortent de façon positive en testant de manière positive leur relation amoureuse en osant en parler (première histoire). Ceux qui touchent facilement par leurs tourments tout à fait humains face à l'être aimé, amour allant au-delà de leur paraphilie (deuxième histoire). Ceux qui connaissent des difficultés pour vivre leur penchant sans mettre en péril leur relation (troisième histoire). Et au fil de chacun de ces cas, Arisaki n'oublie pas de continuer à entretenir le fil rouge autour de Sen'nichi, via une Takayama toujours aussi désireuse de le percer à jour pour mieux se rapprocher de lui... Ce qui accentue assez bien les attentes jusqu'à la dernière partie du volume.

Car cette dernière partie, consacrée à l'excité des meurtres, fait passer un petit cap dans le fil conducteur de la série, le "client" étant intrigué de très près par la situation de notre héros... mais pour quel résultat ? Takayama risque de ne pas voir d'un bon oeil cet homme tourner autour de "son" Sen'nichi... et pendant ce temps, c'est le petit background de notre cher gérant qui s'accentue autour autour de ses mutilations, de sa soeur Karin qu'il voulait protéger, des meurtres qu'elle a commis, du désir qu'il avait de la comprendre en créant son café pour paraphiles...

Sans changer foncièrement sa recette, et tout en proposant ici des cas rapides mais variés et assez bien campés, Meika Arisaki accentue donc le fil conducteur de son oeuvre, en vue de la conclusion qui arrivera avec le prochain volume. Le résultat est là: on attendra avec curiosité l'ultime opus de Freaks' Café.
  

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
14.25 20
Note de la rédaction