Forget Me Not - Actualité manga

Forget Me Not : Critiques

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 06 Janvier 2010

Après Spirit of Wonder publié dans une édition assez médiocre par Casterman en 1999, c'est en 2004 que l'on retrouve l'auteur Kenji Tsuruta chez l'éditeur, dans la alors toute fraîche collection Sakka.

Domiciliée à Venise, Mariel Imari est une jeune détective de grand talent, mais paresseuse au possible. Héritière d’une riche famille, elle ne peut malheureusement pas hériter de cette fortune à cause d'une histoire de tableau disparu. En quête de ce tableau, notre héroïne voit surtout son temps partagé entre différentes enquêtes, son aventure amoureuse avec le brocanteur Veppo et sa poursuite de Vecchio, un insaisissable voleur d'objets d'art.

Kenji Tsuruta est réputé pour ses grands talents d'illustrateur, et le prouve à nouveau ici, en nous croquant une de ces héroïnes qui ont fait sa réputation: avec sa mine boudeuse, sa grande nonchalance, sa relative insouciance, son visage enjôleur et sa plastique de rêve, Mariel est une héroïne au charme certain, que Tsuruta n'hésite pas à mettre souvent en valeur sans jamais tomber dans la vulgarité, avec tout au plus une bonne dose de sensualité. Aux traits fins et expressifs des personnages viennent s'ajouter des décors somptueux et détaillés, ancrés dans une ville de Venise souvent fidèlement reproduite, et une ambiance résolument calme, qui confère, ici aussi, à la nonchalance et à la mélancolie.

Visuellement parlant, Forget Me Not est donc une réussite, dotée d'un charme envoûtant indéniable. Mais à force de privilégier la forme, Tsuruta semble avoir oublié le reste en route. Car malgré toute la beauté et tout le charme du trait de l'auteur, on a bien du mal à rester scotché au titre, qui nous propose une histoire anecdotique, bourrée d'incohérences et de passages inutiles. Pourquoi donc l'une des clientes de Mariel décide, du jour au lendemain, de devenir la domestique de notre héroïne ? Et à quoi servent donc les deux soeurs de Mariel qui débarquent un peu à l'improviste ? A force d'accumuler des passages de ce type, le fil rouge est noyé, la narration éclatée, le rythme général fortement alourdi. Les coups de théâtres de cette histoire décousue tombent à plat, et au final, on a bien du mal à comprendre où l'auteur a voulu en venir.

Au final, l'histoire de Forget Me Not ne semble être qu'un prétexte pour l'auteur pour montrer l'étendue de son talent, et peut-être bien que l'essentiel est là. Peut-être que Forget Me Not n'a pas d'autre but que de nous inviter à passer un instant de rêve, dans un décor de rêve, en compagnie d'une héroïne de rêve. Sur ce plan là, c'est plus que réussi, mais l'oeuvre ne se limite qu'à ça.

Si l'on excepte des fautes de frappes régulières, l'édition de Casterman est on ne peut plus satisfaisante. Ce qui frappe par dessus tout, ce sont les 7 premières pages en couleurs, absolument magnifiques, et dotées d'une colorisation tout en subtilité qui sublime le tout, est qui nous confirme une fois de plus que oui, Kenji Tsuruta est l'un des meilleurs illustrateurs de sa génération. En tant que mangaka, il semblerait que ce soit plus discutable.


koiwai


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
14 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs