New Love, New Life Vol.1 : Critiques

Gozen 3-ji no Muhôchitai

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 12 Janvier 2022

Après nous avoir séduits, courant 2020, avec la série en 4 tomes First Job, New Life ! qui offrait une incursion réussie dans le monde du travail japonais via une héroïne attachante, la talentueuse Yôko Nemu est de retour dans la collection Life des éditions Kana en ce tout début d'année 2022 avec New Love, New Life !. Il s’agit, en quelque sorte, du préquel de First Job, New Life !, dessiné au Japon en 2008-2009, pour le magazine Feel Young de Shôdensha, et bouclé en 3 volumes. Mais si l'on veut être plus précis, il faut dire que New Love, New Life ! est en réalité le premier volet d'une trilogie, composée de l'oeuvre dont il est question ici, puis de Gozen Sanji no Kiken Chitai/First Job, New Life !, et enfin de Gozen Sanji no Fukyouwaon (2011-2012, one-shot que l'on espère donc fortement voir aussi édité en France par Kana plus tard).

First Job, New Life ! et New Love, New Life ! se déroulant dans la même entreprise et mettant en scène les mêmes personnages, il convient de préciser une chose: les deux oeuvres peuvent malgré se lire de façon totalement indépendante. Simplement, si vous avez déjà lu First Job, New Life ! auparavant, vous serez "spoilé" (c'est un grand mot) sur la tournure de certains événements abordés dans New Love, New Life !.

Cette première série nous replonge donc dans la société d'illustrations pour salles de pachinko déjà vue dans First Job, New Life !, mais quelque temps plus tôt, bien avant que Tama n'y soit embauchée, et en prenant pour héroïne Momoko, l'une des collègues de Tama dans First Job, New Life !. Tout juste diplômée d'une école de design graphique, cette dernière, passionnée d'illustration, s'est faite embaucher au sein de l'agence P-design... sans savoir que celle-ci est spécialisée dans les affiches/pubs pour les salles de pachinko. Et en prime, son cadre de travail est loin d'être comme elle l'imaginait ou le rêvait: elle doit travailler dans une atmosphère saturée de fumée de cigarettes, ne comprend pas tout à l'univers du pachinko, doit aussi composer avec des collègues certes sympathiques mais qui n'ont pas toujours une façon d'être très rigoureuse (à l'image de notre cher Taki qui travaille en caleçon quand il fait chaud)... tant et si bien qu'elle se demande déjà ce qu'elle fait là. Elle a le sentiment de se noyer dans ce premier travail, de s'éloigner de ses rêves en se tuant jour après jour à la tâche avec un paquet d'heures supp' l'obligeant à dormir sur place... Et alors que son petit ami Tamotsu, qu'elle essaie de voir assez régulièrement, lui semble être sa bouffée d'air frais, même sur point-là elle devra bientôt faire face à une mauvaise surprise...

La série nous replonge donc dans cet univers du travail japonais assez éreintant, que l'autrice avait déjà su présenter efficacement dans First Job, New Life !: collègues gentils mais parfois un peu spéciaux, exigences de la boîte obligeant à faire souvent des heures supp' voire à dormir sur place sur un matelas de fortune, sensation d'épuisement et d'étouffement qui peut en découler... Mais cette fois-ci, Yôko Nemu met en avant la façon dont ce milieu du travail très chronophage peut être un handicap pour une relation amoureuse épanouie: bientôt Momoko ne semble plus aller chez Tamotsu que pour se reposer tandis que le jeune homme se rapproche d'une autre fille de sa fac, et ce qui doit arriver arriver, sans que ça semble choquer plus que ça notre héroïne.

Le portrait de ce milieu épuisant pourrait alors être simplement critique et plombant, mais la mangaka est plus maligne que ça: tout comme dans First Job, New Life !, l'ensemble se veut certes assez réaliste, mais jamais trop lourd, notamment parce qu'il y a toujours le côté bien vivant de ces collègues que l'on a déjà appris à connaître via l'autre série de l'autrice. Entre le comportement de Taki, la mauvaise humeur régulière du directeur commercial Wajima, ou encore les demandes de Dômoto, tout n'est certes pas toujours facile, et pourtant notre héroïne ressent peu à peu une sorte d'alchimie entre ce joyeux petit monde. Et les désirs de démission qu'elle a parfois pourraient bien s'estomper de plus belle dès lors qu'elle se rapproche de Tagaya, un homme doux, travaillant lui aussi dans le coin, et qui pourrait bien s'installer peu à peu comme un nouvel amour.

A l'arrivée, on ne va pas se mentir: il y a régulièrement un petit parfum de "redite" de First Job, New Life ! (mais en vrai, c'est plutôt First Job, new Life qui est un peu une redite, puisque cette dernière série date d'après New Love, New Life au Japon), essentiellement dans la peinture du milieu du travail. Mais le fait est qu'il est plaisant de retrouver ce petit monde, de profiter à nouveau du dessin fin et vivant de Yôko Nemu ainsi que de son ambiance, et de suivre l'intéressante Momoko dans ses premiers pas dans la vie active, au gré de ses petites désillusions, remises en question et avancées professionnelle et sentimentales.

Cette chronique ayant été faite à partir d'une épreuve numérique fournie par l'éditeur, pas d'avis sur l'édition.
  

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
14.75 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs