Critique du volume manga
Publiée le Jeudi, 12 Septembre 2024
Après l'annulation des compétitions sportives dont Sakashita, entre autres, tâche de se relever, l'été s'installe avec,toujours, un lot de petits déceptions liées au COVID: les contacts et entraînements sont limités, les festivals et feux d'artifice sont annulés... Mais même dans ce contexte un petit peu morose, Kikuzato, soutenu par son entourage, compte ne rien lâcher: à la rentrée il pourra participer à son tout premier championnat de para-athlétisme, où il retrouvera son "idole" Dôjima et son potentiel futur rival Tsuchiya.
Dans cette optique, il compte bien s'entraîner à fond pendant la période estivale pour gagner en vitesse, et parvient même à finir un 100m avec sa nouvelle emboîture. Mais en lui, il reste toujours quelques doutes de diverses natures. Trouvera-t-il le moyen de se réconcilier avec son précieux meilleur ami Take ? Les restrictions du COVID l'obligeant à ne pouvoir choisir que deux personnes pour aller le voir à la compétition, qui choisira-t-il ? Parviendra-t-il à temps à passer outre sa peur de tomber qui l'empêche de se donner à fond ? Sera-t-il à la hauteur de Dôjima et de Tsuchiya lors de la compétition ? Et puis, tout simplement, quelle est sa raison de courir ? Est-ce parce qu'il ne peut rien faire d'autre, ou y a-t-il autre chose ?
L'un des grands mérites de Wataru Midori dans ce tome final de Fends le vent!, c'est de parvenir assez soigneusement à répondre à chacune de ces questions, qui plus est en donnant du sens à chacun de ces aspects: que ce soit le lien que Kikuzato a avec Take, la façon dont tous ses proches (famille comme amis et connaissances) le poussent en avant, le petit développement de Tsuchiya qui explique vite et bien son côté solitaire, ce que Kikuzato montre face à lui au moment le plus important, et la réponse que notre héros se trouve sur sa raison de courir tout en faisant face à lui-même pour s'extirper de celui qu'il était avant, chaque étape a des choses à véhiculer pour porter de l'avant le personnage principal et son entourage et pour, finalement, être très encourageant. Qui plus est, l'autrice parsème encore suffisamment son histoire de petits informations rapides mais bien présentes sur le handisport, les prothèses, les contraintes du COVID à l'époque... pour un résultat assez immersif.
Alors certes, le final est un peu rapide et reste inévitablement très ouvert (on ne s'attendait à rien d'autre pour une série courte sur ce thème), mais l'essentiel n'est pas là: une fois la dernière page tournée, on sent que Kikuzato s'est forgé positivement, qu'il a fait le point avec lui-même et avec ses proches, qu'un avenir optimiste s'ouvre devant lui, le message de l'autrice restant donc jusqu'au bout encourageant et essentiel sur un tel sujet. A l'arrivée, Fends le vent! est assurément une oeuvre qui vaut le coup pour sa thématique humaine, et qu'Akata a su publier au moment adéquat puisque cet ultime opus est sorti juste à temps pour accompagner la fin des Jeux Paralympiques de Paris.