Fée des neiges (La) - Actualité manga

Fée des neiges (La) : Critiques

Yuki no Yousei

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 17 Mai 2023

Les éditions Hana ont profité de la saison hivernale pour publier en France, en février dernier, un manga boy's love de circonstance: La fée des neiges, toute première publication française de la mangaka Tomo Serizawa, une autrice qui a déjà à son actif quelques récits yaoi depuis ses débuts professionnels en 2019. De son nom original Yuki no Yousei (dont le titre français est une traduction littérale), ce récit a vu ses six chapitres êtres initialement prépubliés au Japon en 2021 dans les pages du magazine Canna de l'éditeur Printemps Shuppan, avant d'être regroupés en février 2022 en un unique volume broché agrémenté d'un petit chapitre bonus, pour un total atteignant un petit peu plus de 200 pages.

Ce récit nous immisce sur les terres enneigées de Hokkaidô, l'île tout au nord du Japon, qui plus est alors que l'hiver est en train de s'installer. C'est là que Haruki, un jeune fermier local qui vit seul, vient un jour à la rescousse de Narumi, un beau photographe animalier assez réputé dans son domaine et venu là avec un but précis: parvenir à photographier des "fées de neiges" typiques du coin et insaisissables. Alors que Narumi a eu un souci de logement puisque sa réservation d'hôtel n'a pas été prise en compte, Haruki l'invite tout simplement à venir loger chez lui le temps qu'il faudra pour parvenir à faire ses photos rêvées, c'est-à-dire jusqu'à la fin de l'hiver. A cet instant, aucun des deux hommes ne se doute encore que cette courte période de cohabitation, dans le froid hivernal de Hokkaidô, va changer leur vie...

Si l'intrigue de ce manga est, dans le fond, on ne peut plus simple avec le doux rapprochement entre les deux personnages principaux, cela n'empêche pas l'autrice de nous offrir une oeuvre particulièrement belle et immersive, grâce à un paquet de qualités dont la première n'est autre que sa narration impeccable: en ne bousculant jamais trop vite son récit et en offrant une écriture soignée, Serizawa, en un nombre pourtant limité de pages, parvient à bien nous faire ressentir le lien qui se crée peu à peu entre ces deux hommes pourtant bien différents à la base, entre Narumi qui est un citadin avenant, beau et élégant, et Hiroki qui est un garçon plus replié sur lui-même, en particulier parce qu'il a été amené à vivre seul après certains drames que l'on va rapidement découvrir.
Dans ce cadre hivernal, c'est aussi la chaleur humaine des personnages qui séduit beaucoup, que ce via soit nos héros s'accordant une belle attention, les personnages secondaires conviviaux et s'inquiétant avec bienveillance pour un Hiroki jusque-là trop seul, et des événements naturellement chaleureux comme Noël et le Nouvel An.
Le sujet de la photographie a également une jolie place, permettant à la mangaka de régaler à la fois dans nombre de très beaux moments de mise en scène (les cadrages d'appareil-photo, les reflets des personnages dans l'objectif, la beauté de la nature et des animaux pris sur le vif et très bien mis en valeur...), dans l'ouverture à de nouveaux horizons que cet art permet à Hiroki, ou dans la symbolique qu finit par prend le but de Narumi, ce dernier risquant bien de trouver une tout autre "fée" dans sa vie à travers son objectif.
Enfin, l'atmosphère si douce et chaleureuse ne serait rien sans le dessin en lui-même de la mangaka, réellement ravissant: non contente d'offrir des décors extérieurs et intérieurs immersifs à souhait en jouant sur différents plans (ils peuvent être à la fois au premier plan, au second plan et au même plan que les personnages, en donnant vraiment la sensation que ces derniers en font pleinement partie), Serizawa les croque avec beaucoup de détails, de nuances et de profondeur. Et à cela, il faut ajouter des designs de personnages ayant eux aussi beaucoup de douceur et de nuances, en particulier Hiroki et Narumi bien sûr, entre l'un qui est mignon/adorable tout plein (comme le remarque bien Narumi) et l'autre qui est plus classe.

A l'arrivée, la fée des neiges séduit sans la moindre difficulté et nous emporte très facilement dans sa belle histoire. Celle-ci a beau rester simple, elle est correctement traitée, et jouit surtout d'un travail narratif, visuel et d'ambiance saisissant. Une excellente surprise, servie dans une édition satisfaisante avec une jaquette proche de l'originale nippone, quatre premières pages en couleurs, un papier d'honnête facture permettant une impression satisfaisante, un lettrage propre, et une excellente traduction d'Angélique Mariet qui colle vraiment bien à l'atmosphère douce du récit.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
16.25 20
Note de la rédaction