Fake Vol.1 - Actualité manga

Critique du volume manga

Publiée le Mardi, 01 Décembre 2015

« Il est absolument regrettable que l’on m’ait pris pour un homo ! Je suis un homme normal. »

Tout juste sorti de l’école de police, Randy Mclane se présente au commissariat de New York, où il est affecté au département des recherches. Sur place, il rencontre son coéquipier, Dee Latener, qui ne semble pas prendre son travail au sérieux. Pire, une fois tous les deux, Randy (Ryo, de par son nom japonais), se rend compte que Dee est plus entreprenant qu’il ne devrait. C’est le début d’une chasse amoureuse entre les deux jeunes gens, sur fond d’enquêtes policières. D’ailleurs, dès la fin du premier tome, Ryo recueille déjà un orphelin un peu bagarreur, Vikky, qui causera bien du tord à Dee. Comme beaucoup de yaoi, on remarque rapidement que Fake ne se prend pas au sérieux, et qu’il n’est pas là pour rendre compte d’une réalité totale. Pourtant, à bien y regarder … L’intrigue n’est pas exagérée outre mesure, puisque la violence et le meurtre sont des problèmes bien réels, et pourtant elle est bel et bien présente, animant un peu la lecture d’un yaoi parmi tant d’autres.

Parmi tant d’autre ? Pas forcément. L’histoire est ici basée sur l’affection mais surtout l’humour, qui rend compte en grande partie de la volonté de l’auteur de ne pas tomber dans le cliché dramatique. La relation Dee / Ryo n’est pas le seul aspect développé de l’amour, au contraire de nombreux yaois. Kizuna, par exemple, a bien essayé de se donner un relief en adoptant une histoire construite, mais Fake semble avoir trouvé le bon équilibre : quelques enquêtes policières intéressantes et variées intimement liées aux relations entre personnages. On peut d’ailleurs noter que tout le manga n’est pas focalisé sur le couple principal, qui n’en est pas encore vraiment un : à aucun moment Sanami Matoh ne néglige humour ou rebondissements au profit de sentiments mièvres. Les scènes de baisers sont émouvantes voires amusantes, et la chute du premier volume ne peut que nous donner envie de savoir la suite. En effet, que signifie vraiment ce laisser aller ? Ryo, au départ ahuri de l’intérêt que lui porte son coéquipier, va-t-il prendre au sérieux ces avances ? Ici, rien ne va trop vite et le manga laisse supposer d’une réelle réflexion sur la relation de deux hommes, un point pour Fake ! De plus, le concept de réaliser un chapitre « à part » en honneur à Vikky et Cal est une bonne initiative de la part de l’auteur.

Les graphismes, en revanche, peuvent être rebutants. Selon les moments du volume, les dessins peuvent être chaotiques même si aucun réel problème de proportion n’est à relever, à part peut être chez Vikky. La mangaka fait preuve d’irrégularité, puisque certains croquis sont très beaux alors que d’autres … Pourtant, les personnages sont charismatiques (on les identifie bien, sauf sur les premières pages de chapitres, qui sont trop sombres pour un rendu de la couleur de cheveux par exemple) et l’humour parfaitement retranscrit. Enfin, l’édition est tout à fait correcte, de par son format agréable et sa qualité de papier. A part quelques fautes, rien à signaler. Intérêt, univers agréable et singulier… Fake a beaucoup de potentiel malgré un graphisme des plus déstabilisant. Ceux qui ne seront pas rebutés par les premiers chapitres ne pourront qu’aimer ce premier volume d’un yaoi n’ayant pas pour unique but d’expliquer la copulation homosexuelle …

NiDNiM

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
NiDNiM
15 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs