Etoiles au bout des doigts (les) Vol.1 - Actualité manga

Etoiles au bout des doigts (les) Vol.1 : Critiques

Tsuki o Mezasu, Hoshi ni Naru

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 10 Août 2022

Courte série dont les deux tomes sont parus simultanément aux éditions Akata en juillet, Les Étoiles au bout des doigts nous permet de découvrir en France Naka Nakaoka, une mangaka qui, à ce jour, a conçu 4 courtes oeuvres depuis ses débuts professionnels en 2016. De son nom nom original Tsuki o Mezasu, Hoshi ni Naru (ce qui pourrait être traduit littéralement par "Visez la lune, devenez une star"), il s'agit à la fois du plus long et du plus récent manga de l'autrice, et a été prépublié au Japon en 2018 sur le sur le site .Bloom de Homesha, une filiale des éditions Shûeisha.

Tout commence par des premières pages où un étudiant, Misumi Nari, s'apprête à prendre le train pour rentrer voir ses parents et retrouver quelqu'un. A l'intérieur du transport, une petite fille à côté de lui se met à chantonner "Brille, brille, petite étoile", une chanson qui semble lui rappeler bien des choses. Nari se plonge alors dans ses souvenirs, à une époque où il était apparemment bourré d'incertitudes, en particulier concernant le piano où on l'a souvent vu comme un prodige, qu'il pratique depuis l'âge de 3 ans, et dont il semble voué à faire son métier. Et c'est alors qu'il était en plein doute qu'est apparu dans sa vie un bien étonnant camarade de classe, Minatobe, qui a une surprenante requête à lui faire: lui apprendre à jouer un morceau bien particulier au piano, pour faire plaisir à sa petite soeur pour son anniversaire. Totalement novice en piano au point de ne connaître aucune base (pas même l'emplacement des notes sur le piano), Minatobe va pourtant se donner à fond dans cet apprentissage aux côté de Nari. Et à partir de là, une amitié va tout naturellement apparaître entre les deux garçons...

Si l'apprentissage de Minatobe pour l'anniversaire de sa soeur n'occupe en réalité que le premier chapitre, cela ne signifie évidemment pas que la suite manque d'intérêt, bien au contraire: en effet, chacun des trois assez longs chapitres composant ce premier opus propose une nouvelle étape de la vie adolescente des personnages et plus particulièrement de Nari, ce dernier étant le personnage le plus central et étant celui par lequel quasiment tout passe, ne serait-ce que parce que ce sont généralement à travers ses pensées que l'on suit les choses. Dans le deuxième chapitre, il sera question de la participation du jeune garçon à la chorale du lycée en tant que pianiste accompagnateur pour une représentation, ce qui l'obligera à se confronter à certains de ses vieux démons du passé l'ayant poussé à arrêter les concours. Des démons qui referont encore surface dans le chapitre 3 via sa cousine Kano, jeune fille affirmant le détester pour certaines raisons que l'on vous laisse découvrir.

La construction narrative proposée par Naka Nakaoka est plutôt intéressant. Chacun des trois chapitres propose une nouvelle petite étape chronologique, quitte à ce que l'autrice effectue de très brèves ellipses (d'un mois, par exemple) entre chacun d'eux pour croquer l'essentiel, le tout à travers un rendu toujours très doux et posé, également assez sensible dans les dessins fins, ce qui accompagne fort bien l'aspect introspectif autour de Nari. Car il va de soi que chaque étape permet de mettre en lumière les tourments, regrets et incertitudes que notre héros a pu avoir vis-à-vis du piano, entre les interrogations pour savoir s'il aime jouer ou non ou l'impact parfois négatif que son talent a pu avoir sur d'autres dans un domaine qui reste forcément concurrentiel. Et les évolutions connues petit à petit par Nari vont évidemment de pair avec Minatobe, un garçon voué à avoir un fort impact sur lui, sans que rien ne soit forcé. L'autre personnage principal de la série, avec son côté un peu naïf (vouloir apprendre un morceau de piano en deux semaines quand on n'y connaît rien, faut oser) mais surtout sa douceur, sa gentillesse et sa bienveillance, est particulièrement appréciable, et c'est alors avec tendresse que l'on regarde la relation entre ces deux-là évoluer tout doucement.

A l'arrivée, ce premier volume s'avère être une lecture agréable, douce, assez introspective et portée par un joli style visuel assez personnel. Autant dire que l'on découvrira avec plaisir la suite et fin de ce court récit dans le deuxième tome !

Du côté de l'édition, on pourra éventuellement reprocher un papier un petit peu transparent et doté de quelques légers moirages par instants, mais absolument rien de dramatique. Le livre, souple, est agréable à prendre en mains, l'impression reste globalement très bonne, la traduction de Julie Debelhoir est fluide et accompagne bien le ton du récit, le lettrage de Camille Roginas est propre, et la jaquette de Clémence Aresu, tout en restant proche de l'illustration de l'édition japonaise, s'offre un logo-titre joliment travaillé.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
15 20
Note de la rédaction