Eromanko - Actualité manga

Eromanko : Critiques

Eromanko

Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 18 Avril 2019

Même s'il n'est pas parmi les artistes les plus actifs de sa profession, Hajime Okano officie depuis le début des années 2000 dans le domaine du hentai, et il était sans doute temps d'avoir un aperçu de son travail en France. L'auteur ayant tendance à pas mal faire dans le shotacon (le pendant masculin du lolicon, mettant donc en scène des petits garçons...), mieux valait choisir précautionneusement le titre à sortir en France, et heureusement les éditions Boy's Love ne s'y sont pas trompées en nous amenant Eromanko (ou Eroman Ko), une histoire en 6 chapitres sortie au Japon chez Kaiôsha.

Ici, nous allons suivre les déboires de Hitomi, une responsable éditoriale dans une maison d'édition érotique, qui se voit chargée par son patron de rassembler des auteurs populaires, quitte à devoir utiliser son corps pour ça (un corps qu'elle n'hésite pas à utiliser avec le président lui-même). Rapidement elle repère un auteur qui, sous son allure adorable et juvénile, cache un énorme potentiel pour l'érotisme ! Mais l'esprit foisonnant de ce garçon a besoin d'expériences physiques et de photos pour exercer comme il faut son art. Et Hitomi, après avoir joué de ses charmes pour l'engager, est tellement séduite par ses talents autant en manga qu'au lit qu'elle se laisse amadouer et finit par devenir son assistante personnelle... sans se douter de ce qui l'attend. Car tandis qu'elle tombe peu à peu amoureuse du jeune garçon, ce dernier, lui, n'a aucune idée de ce qu'est l'amour, et il l'emmène surtout de force dans tous les délires, y compris les plus lubriques, susceptibles de nourrir son imaginaire d'auteur de hentai...

Le moins que l'on puisse dire est que Hitomi est une héroïne qui ne manque pas de charme: Okano sait dessiner une femme souvent ravissante, aux jolies formes, et séduisante dans bien des cas, que ce soit nue (souvent), dans sa tenue de responsable, etc... N'hésitant pas à user de ses charmes, elle finit pourtant par tomber dans son propre piège en ne pouvant bientôt plus se passer de son jeune protégé, à ses risques et périls vu tout ce qu'il va lui faire subir d'expériences. C'est qu'on aurait parfois presque mal au coeur de la voir s'éprendre de ce garçon qui n'y connaît rien en amour et qui bien souvent la malmène pour son travail et se retrouve souvent forcée de faire des choses dont elle n'a pas vraiment envie, mais peut-être finira-t-elle par y trouver son compte...

De son postulat de départ, Okano fait de bonnes choses, car évidemment l'imagination d'auteur érotique du jeune homme passe par plusieurs étapes, sexe classique, gangbang, tentacules, fantasy... L'auteur, dans un mélange parfois étrange où il joue à la fois sur des agressions envers Hitomi et de l'humour (faut voir la façon dont il offre des bouilles chibi aux zizis), se plaît alors à offrir un panel assez varié de fantasmes parfois très rares dans les publications hentai françaises (ne serait-ce que les tentacules), et tout ceci confère à son manga une certaine imagination ainsi que beaucoup de diversité. Qui plus est, en ancrant son récit dans le monde du manga hentai, le mangaka ne se prive pas pour nous y immerger à quelques reprises, en nous faisant découvrir quelques informations dessus, en décrivant certains problèmes auxquels il peut faire face, voire en offrant son point de vue sur les possibles vertus de ce genre. La seule chose que l'on regrettera un peu, c'est que sur la longueur l'imagination et la diversité tends à s'amoindrir un peu.

Visuellement, Okano offre un rendu qui ne plaira pas forcément à tout le monde, de par sa manière de faire quelque chose qui est proche de la modélisation 3D. Selon les goûts, les planches pourraient donc parfois paraître froides, mais sans doute est-ce une question d'habitude, car au-delà de ça le trait de l'auteur est assez charnel et généreux, et il se fait un plaisir d'offrir son héroïne sous toutes les coutures dans des scènes parfois assez rentre-dedans. Dans l'ensemble c'est plutôt joli et maîtrisé. Un avertissement toutefois concernant le héros: il a beau être un auteur de manga majeur dans le récit, Okano joue pour lui sur un physique juvénile, sans doute un relent du goût de l'auteur pour le shotacon. Ca peut clairement rebuter.

L'édition française est, dans l'ensemble, satisfaisante. Le papier et l'impression sont bons, la traduction n'est pas toujours très inspirée mais fait le job, les 4 premières pages en couleur sont un bonus sympathique. On appréciera beaucoup la postface où Okano revient assez longuement sur chaque chapitre.
  

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
14.75 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs