Ere des cristaux (l') Vol.3 - Actualité manga
Ere des cristaux (l') Vol.3 - Manga

Ere des cristaux (l') Vol.3 : Critiques

Hôseki no Kuni

Critique du volume manga

Publiée le Mardi, 23 Mai 2017

Fort de ses nouvelles guibolles version calcaire dernier cri, Phosphophyllite – dit « Phos » – part en vadrouille pour sa première campagne de chasse au Sélénien. Le v’là donc à faire fine équipe avec Améthyst le double. Très rapidement, un assaut sélénien se présente et tourne au vinaigre façon sévère; Phos est loin d’être prête à quoi que ce soit. D’autant qu’il s’agirait d’un Sélénien d’un nouveau genre. Haruko Ichikawa ne manquera point de rappeler que si lors du précédent ouvrage son protagoniste principal avait pu bénéficier d’une évolution non négligeable, celle-ci n’était point encore suffisante pour ne serait ce que lui permettre de prétendre à un niveau minimal. Bref, il y a encore du pain sur la planche avant d’aller se friter comme peut se le permettre l’infatigable Bort.

Alors que perdu dans ses pensées – toujours à l’égard du ténébreusement empoisonné Cinabre –, Phos participera aux préparatifs de la grande hibernation annuelle : la moindre intensité de la lumière durant la saison rend difficile l’existence à ces êtres de cristal, lesquels préfèrent alors s’en retourner sommeiller. Tout le monde s’endort ; Antarticite s’éveille. Ledit Antarticite, habituellement sous forme liquide, se cristallise pour prendre forme par temps de basse température : plus il fait froid, davantage il devient puissant. Par ailleurs, la double planche lors de laquelle celui-ci émerge de son berceau, avec ce mur de losanges tout de verre pour deux tiers chacun enneigés, est saisissant de beauté et très démonstratif de ce dont l’auteur est capable : résolument démesuré !

Ainsi s’amorce un creux romanesque figurant parmi les meilleurs crus : un tome entier sous la neige ; des paysages de banquise fracassée à perte de vue ; le silence assourdissant d’une solitude chevillée au corps. Comme cela pouvait être attendu, et sans que ceci ne soit un secret de polichinelle pour quiconque, Phos ne s’en ira point dormir avec ses congénères : pour la période, elle accompagnera  le mystérieux Antarticite. Une mésaventure qui en cachera une autre conduira ces deux-là aux abords de la « plage de la création », cet endroit où naissent les êtres de cristal. L’auteur étoffe son univers plein de cristaux et offre à son protagoniste principal une nouvelle mue tout autant improbable et intelligente que celle qui put intervenir lors du précédent tome.

Après un ouvrage sous les eaux, Haruko Ichikawa plonge son lectorat dans le froid silencieux des amas de glace. Tandis que le frêle monde de cristal se dévoile davantage, les atmosphères de blizzard maculé se révèlent le propice théâtre des contrastes de noir et de blanc auxquels aime tant s’abandonner l’auteur. Clôturé par un final ahurissant – alliant simplicité, cohérence, beauté et puissance –, ce troisième ouvrage apparaît tel un véritable coup de maître. L’ère des Cristaux est de ces œuvres dont les chercheurs de pépite-manga en quête de belle singularité ne manqueront point de se saisir.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Alphonse
18 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs