Erased Vol.6 - Actualité manga
Erased Vol.6 - Manga

Erased Vol.6 : Critiques

Boku Dake ga Inai Machi

Critique du volume manga

Publiée le Mardi, 16 Février 2016

Il était parvenu à sauver Kayo, Aya Nakanishi et les autres. Mais en tentant de venir en aide à une Misato isolée, Satoru, sans le savoir, s'est précipité dans la gueule du loup. Sa méfiance s'était un peu endormie, sa confiance fut un peu trop facile, et le couperet tombe implacablement dans une première partie de volume où il réalise que tous les indices étaient sous ses yeux. Et pendant que la cruelle vérité se dessine, Kei Sanbe fait des merveilles d'ambiance en jouant habilement sur les expressions faciales inquiétantes, sur le noir, mais aussi sur les bulles (la double page où Satoru est comme assommé par la déferlante du monologue du tueur est impressionnante, tant elle cristallise la perdition que peut ressentir notre héros à cet instant), et sur quelques éclats de mise en scène, comme ces quelques zooms ou cette implacable chute de la voiture...

Et rideau. S'en suit un nouveau voyage dans le temps, mais qui ne concerne pas Satoru. Un flahsback venant expliquer bien des choses sur le tueur. Son goût pour les enfants, sa fascination pour la mort... Comment est né tout cela ? Réponse dans ce passage raconté par le principal concerné, pour un résultat qu'il était difficile de rendre plus immersif, d'autant qu'il arrive au bon moment pour profiter d'une atmosphère déjà très sombre, à la fois fascinante et cauchemardesque, et qu'il nous plonge au mieux dans la psychologie retorse et inquiétante du personnage...

Ainsi la première moitié du volume s'avère-t-elle impressionnante, et donne-t-elle presque envie de crier à l'injustice. Ce n'est pourtant rien à côté de la seconde moitié du volume... qu'il apparaît impossible d'analyser en profondeur sans spoiler, comme le laissait déjà deviner le sommaire du tome cachant volontairement les dates pour ne pas gâcher la surprise.
On évitera donc d'en dire trop, pour simplement souligner la façon dont cette deuxième moitié prend une voie surprenante et prend aux tripes dans ce qu'elle propose. Entre la détresse silencieuse puis le courage de Sachiko, des retrouvailles à la fois heureuses et tristes avec des personnages qui ont bien changé, la narration au plus proche d'un personnage devenu en partie amnésique, ou la notion de "prisonnier du temps" qui n'a jamais semblé si juste et dure dans la série, Kei Sanbe fait des merveilles, entretient une atmosphère indescriptible, mais saisissante où s'entremêlent détresse, frustration, soulagement... et n'a pas son pareil pour entretenir l'attente d'un lecteur presque en détresse et qui se demande même si un nouveau retour dans le temps serait encore possible pour changer tout ça.

Chapeau, donc. Même si les choses restent classiques du genre concernant le tueur, elles s'avèrent fortes dans leur atmosphère, et la voie que prend ensuite le récit ne manque pas de surprendre et de nous laisser dans une attente folle. Le petit mot de Kei Sanbe en fin de tome, où il avoue une petite incohérence sans grand impact, est également sympathique.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
17.5 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs