Erased Re - Actualité manga
Erased Re - Manga

Erased Re : Critiques

Boku Dake ga Inai Machi

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 30 Août 2017

Après s'être achevé il y a quelques mois, Erased, le populaire thriller temporel de Kei Sanbe, revient pour un ultime round avec Erased Re, un volume "bonus" regroupant des chapitres supplémentaires qui approfondissent certains éléments de l'intrigue.


Une précision d'emblée : veillez bien à lire tout la série-mère avant d'attaquer ce spin-off, sans quoi vous vous exposeriez à des spoils et ne pourriez pas profiter pleinement des chapitres qui sont proposés ici, étant donné qu'ils font essentiellement écho à la dernière ligne droite de la série, à partir du moment où Satoru se retrouve dans le coma.


Au programme, cinq chapitres revenant sur 4 personnages en particulier.


Le premier chapitre se consacre à Kayo, et a de quoi remuer quelques coeurs sensibles dès les premières pages, en présentant la réaction de la fillette juste après avoir appris que Satoru, celui qui l'a sauvée, a eu un "accident" et est plongé dans le coma. A partir de là, Kei Sanbe nous propose de la suivre pendant quelques dizaines de pages, et nous montre une enfant qui, même en arrivant au collège, était décidée à ne jamais arrêter d'aller voir son ami à l'hôpital. Mais en voyant la jeune fille agir ainsi au risque de sacrifier son adolescence et de ne s'inscrire dans aucun club, Sachiko, la toujours bienveillante mère de Satoru, prend une décision... Le chapitre, poignant, est vraiment bien tourné, car il dégage bien le ressenti de Kayo, puis dans la mesure où il permet aussi de montrer la bonté de certains autres personnages (comme Misato), mais surtout parce qu'il parvient à sublimer le lien que la fillette a bâti avec Satoru bien sûr, mais également avec Sachiko. Ainsi, Kayo, après avoir été sauvée par Sachiko et Satoru, pourrait bien, sans en avoir conscience, simplement par sa présence, sauver à son tour la mère de notre héros...


Les deux chapitres suivants reviennent sur Kenya, le perspicace meilleur ami de Satoru, qui a été l'un de ses plus précieux alliés pour sauver Kayo puis, bien des années plus tard, pour arrêter le meurtrier. Kei Sanbe parcourt plusieurs années de la vie du garçon et, grâce au choix de raconter directement les choses de son point de vue, nous fait bien comprendre que sous son air sûr de lui, Kenya a beaucoup changé au contact avec Satoru. Né dans une famille assez laissée et toujours premier en classe, le petit garçon se sentait supérieur, mais en même temps las et un peu trop seul. Et alors que lui-même prenait conscience de ce que subissait Kayo sans être capable d'agir, Satoru lui a ouvert les yeux et l'a poussé à changer. L'auteur, dans sa narration, va à l'essentiel avec clarté, sait également faire ressortir la situation familiale du jeune garçon, entre une mère discrète, mais qui donne tout pour lui, et un père qui a choisi de lui faire confiance. Sans oublier sa profonde admiration pour la courageuse mère de Satoru, puis, plus tard, la naissance de sa collaboration avec Sawada.


Dans le chapitre suivant, on retrouve Sachiko, la mère de notre héros, pour un approfondissement de son point de vue pendant la période allant du retour de notre héros dans son corps d'enfant jusqu'à l'instant où son désir de sauver Kayo a commencé à se concrétiser. On revit donc les grandes lignes  plusieurs événements de la série-mère, mais vus par l'oeil de Sachiko. On savait déjà cette femme courageuse et profondément attachée à son fils, et cela se confirme dans ce chapitre très touchant, où elle voit son enfant changer, s'affirmer, grâce à sa détermination à sauver sa camarade de classe. Le chapitre répond à quelques questions qui étaient restées en suspens (pourquoi élevait-elle seule Satoru ? Comment a-t-elle fait pour débarquer au bon moment lors de l'altercation de son fils avec la mère de Kayo ?), mais ce qui séduit surtout est bien le travail fait sur cette femme, observatrice privilégiée de son enfant, qu'elle soutient avec une infinie bienveillance. Elle qui, autrefois, s'inquiétait de voir Satoru trop détaché de certaines choses et pas assez impliqué dans ce qu'il entreprenait, a pu le voir changer, et a pu lui apporter son soutien et sa confiance jusqu'à être complètement fière de lui.


Enfin, le dernier chapitre ne pouvait que se consacrer à Airi. Le mangaka choisit de revenir sur elle juste avant sa rencontre de la toute fin avec Satoru sous le pont. On découvre une jeune fille qui, sous ses airs souriants et enthousiastes, connaît elle aussi quelques doutes, et on se plaît alors à imaginer que la "rencontre prédestinée" avec Satoru lui permettra de se relancer dans la vie... La toute dernière page, faisant directement écho à la toute fin du tome 8, nous permet de dire que la boucle est bien bouclée.


Loin de se contenter de petits bonus, Erased Re apporte réellement des choses à la série-mère, en approfondissant efficacement les personnages et en apportant quelques détails supplémentaires. En cela, il s'agit d'un excellent épilogue à l'oeuvre maîtresse de Kei Sanbe.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
16 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs