Equipe Z (l') Vol.1 - Manga

Equipe Z (l') Vol.1 : Critiques

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 11 Mars 2016

Dans la ville de Bordeaux, le Métropolis FC attire tous les regards dans le milieu du football et n’accepte que la crème de la crème en matière de joueurs. Mais suite à un pari, le coach Adrien souhaite monter une équipe de talentueux joueurs à qui on a refusé de donner leur chance, une équipe composée de marginaux qui n’ont rien à envier aux professionnels : l’Equipe Z. Hugo et Majid sont deux adolescents issus de milieux différents, mais partageant l’amour du ballon. Leur rencontre a lieu par un duel de ballon, mais celle-ci est aussi marquée par leur invitation pour les sélections de l’Equipe Z. Les épreuves seront rudes, mais pour eux comme pour d’autres, c’est le moyen de briller et d’accomplir leur rêve...

Le paysage du global manga s’enrichit d’une œuvre sur le football ! L’Equipe Z est, en effet, une création que nous devons à trois Européens : Albert Carreres, Edmond Tourriol et Daniel Fernandes. Albert et Edmond ont pour point commun plusieurs de projets de bande dessinée, mais aussi le fait d’être à la tête de deux séries jadis proposées par les Humanoïdes Associés, Hand 7 et Zeitnot. Cette association n’est donc pas le fruit du hasard sans compter que derrière L’Equipe Z se trouve le studio Makma, spécialisé dans les travaux liés aux bandes dessinées, auquel deux des auteurs appartiennent. Bien entendu, tous trois sont des inconditionnels de football, une évidence quand on regarde les autres travaux des auteurs.

L’Equipe Z peut s’inscrire dans la droite lignée des shônen sportifs à laquelle appartient Captain Tsubasa. La série s’intéresse en effet au devenir d’une bande de jeunes joueurs amenés à passer les difficiles sélections de l’Equipe Z et espérer avoir une place dans le prestigieux FC Métropolis, club fictif de la ville de Bordeaux dans l’œuvre présente. Ainsi, ce premier tome prend le parti de ne pas présenter de match et de focaliser son propos sur une étape à laquelle on ne pense pas forcément lorsque l’on parle footbal, la sélection et l’entraînement. Tout le long du volume, l’intrigue nous raconte la première partie des sélections et la manière dont une poignée de héros parviendra à se hisser vers leur rêve fait de terrain et de ballon rond.

Le pitch de la série est en fait l’opportunité pour les auteurs de raconter une histoire humaine, car sur ce premier volet, plus que le football, ce sont bien les personnages qui sont mis en avant, qui tissent des liens et qui évoluent ensemble. Le sport est ainsi traité de la manière la plus noble qui soit et l’intrigue se concentre à chaque occasion sur les rapports humains que tous entretiennent. Cela passe par l’entraide, mais aussi les difficultés de sympathiser avec autrui ou encore la manière de s’accepter l’un l’autre et ce peu importe les différences. Si la série met d’abord en avant Hugo et Majid, les protagonistes de l’œuvre, de nombreuses figures sont aussi à l’honneur au cours de ces chapitres, permettant de renouveler les interactions sociales et d’apporter une réelle diversité au titre. On sent alors que le message véhiculé est entièrement positif et vise à montrer un sport où chacun à sa place et où la collectivité prime sur le talent inné.

Pour toutes ces raisons, l’histoire qui nous est présentée ici est façonnée de manière à s’approcher du shônen sportif comme nous le connaissons bien, même à travers des œuvres actuelles comme Haikyû !!. Les messages transmis par ce tome sont positifs et l’accent est mis sur des personnages rendus attachants, mais il est un autre exercice pour que la série se rapproche d’œuvres nippones : la présentation des codes graphiques. Albert Carreres, en amoureux du manga qu’il est, a un style très agréable qui puise aussi bien dans la bande dessinée franco-belge que dans le manga, un style hybride que l’on reconnaît souvent chez les Européens. Le dessinateur propose ainsi un découpage vif et dynamique tout le long du volume et bien qu’aucun match de football ne soit présenté dans cet opus, cela n’empêche pas la narration d’être endiablée. Le design des personnages reste dans cette veine et bien qu’épuré, il met parfaitement en avant l’identité franco-espagnole de la série. Grâce au travail spécifiquement fait sur les faciès et la gestuelle, il est aussi très expressif et permet de rendre vivant ce premier opus à chaque moment.

Le titre est servi par une très bonne édition de la part de Kotoji. L’œuvre étant en partie française, la question de la traduction ne se pose pas, mais les choix de l’éditeur sont globalement cohérents. Le papier et l’impression sont de bonne facture, et on apprécie grandement le papier mat utilisé pour la couverture. On regrette peut-être simplement l’absence d’une ou deux pages couleur qui auraient été la bienvenue pour souligner l’étendue du style d’Albert Carreres, mais ça reste du chipotage.

L’Equipe Z est ainsi une bonne surprise dans le paysage du global manga, ainsi que dans le milieu des titres sportifs. Ce premier tome prend le risque de s’intéresser à la dimension sportive et aux personnages plutôt qu’aux matchs eux-mêmes, il repose sur une galerie de figures attachantes et variées ainsi qu’un style graphique qui a du charme en plus d’être particulièrement dynamique. Reste quelques petites facilités narratives ci et là qui ne portent toutefois pas préjudice à l’œuvre. En demeure ainsi une lecture rafraîchissante et très agréable, on reste alors très attentif à l’évolution de la série.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato
14.5 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs