Entre les lignes Vol.8 - Manga

Entre les lignes Vol.8 : Critiques

Ikoku Nikki

Critique du volume manga

Publiée le Lundi, 16 Septembre 2024

Après avoir demandé son avis à Makio, Emiri prend son courage à deux mains pour révéler à Asa son homosexualité et pour lui avouer qu'elle sort avec quelqu'un. Quant à Asa elle-même, une question l'obsède actuellement: quel genre d'homme était son père ? Qui était-il ? A quoi réfléchissait-il ? Qu'aimait-il ? Et surtout, l'aimait-il, elle ? Bien que certains proches, Emiri en tête, ne pensent pas que ce soit une bonne idée car elle risquerait de découvrir des choses peu plaisantes, Asa choisit malgré tout de jouer les détectives en interrogeant ses proches sur leur relation avec leur propre père, dans l'espoir de comprendre ce qui l'interpelle tant sur le défunt Hajime qui était si discret. Enfin, quand notre jeune héroïne n'est pas occupée à mener son enquête, les préparatifs du festival du lycée lui font sentir que, dans la vie,il y a peut-être une partie des gens qui jouent le premier rôle, tandis que les autres sont condamnés à rester des personnages secondaires...

C'est au fil de ces différents axes que l'on voit Asa continuer d'évoluer, de gagner en maturité en s'interrogeant sur nombre de choses, et ce sont bien ces interrogations qui permettent à Tomoko Yamashita d'aborder encore nombre de sujets gravitant généralement autour de la complexité des relations humaines: la façon dont on voit les autres, la tendance à catégoriser les gens (par exemple, Asa est parfois perçue comme "celle qui a perdu ses parents", si bien que certains camarades de classe ne savent pas comment se comporter avec elle), le sens de chaque mot que l'on dit, le fait que l'on n'est pas obligé de tout se dire même dans une relation solide, l'inutilité de mettre un nom sur les relations et à mettre sur les gens des étiquettes car chacun un ses propre nuances, et par extension la difficulté d'être ou de devenir pleinement soi-même en société.

La grande qualité de la mangaka est, comme toujours, d'aborder ces sujets avec d'infinies nuances, en se calant précisément entre les cases toutes faites, à travers les écrits, les discussions, les interrogations, les confidences que les différents personnages se font. Et cette subtilité d'écriture de a par de Yamashita, en plus de nous offrir des réflexions d'une justesse inouïe, permet aussi de livrer certains moments particulièrement forts, à l'image du focus effectué sur Emiri et sur toutes les réflexions pas méchantes mais qui l'ont longtemps cloisonnée et empêchée d'être elle-même, car ces réflexions des autres ne laissaient pas envisager la possibilité qu'elle soit homosexuelle.

En somme, on est toujours sur un bijou d'écriture avec cette série.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
16.75 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs