Enfants du temps (les) - Weathering With You Vol.1 - Actualité manga
Enfants du temps (les) - Weathering With You Vol.1 - Manga

Enfants du temps (les) - Weathering With You Vol.1 : Critiques

Tenki no Ko

Critique du volume manga

Publiée le Mardi, 01 Septembre 2020

Nouveau film d'animation à succès de Makoto Shinkai sorti dans les salles françaises le 8 janvier 2020, Les Enfants du Temps a vu sa version roman paraître ce même chez Pika Edition, et en juillet dernier c'est l'adaptation manga qui a été lancée par l'éditeur dans notre langue. Vouée à compter un total de 3 volumes, celle-ci fut lancée au Japon dans le magazine Afternoon des éditions Kôdansha en 2019, et s'apprête à s'achever avec un dernier opus prévu dans son pays d'origine en octobre.

Un exemplaire de L'Attrape-coeurs de Salinger sous le bras, le jeune Hodaka Morishima, 16 ans, vogue sur un bateau en direction de Tokyo. L'adolescent fugueur a choisi de fuir son île natale où il étouffait, pour tenter sa chance dans une capitale où la pluie ne cesse plus de tomber. Mais en route sur le bateau, dans un puissant typhon, il croit distinguer comme une silhouette de dragon dans le ciel, puis manque de se noyer avant d'être secouru par un certain Kei Suga. Quo qu'il en soit, le voici désormais livré à lui-même au coeur de la capitale, sans logement ni emploi, refusé partout... tout du moins, jusqu'à ce qu'il retrouve Kei et sa collègue la belle Natsumi. Le jeune homme, en plus de le loger et de le nourrir, lui propose alors un bien curieux emploi: travailler pour une revue dédiée au paranormal, et faire des recherches sur la légende urbaine de la "fille-soleil", une fille qui serait capable de faire percer, à travers les incessants nuages de pluie, les rayons du soleil en appelant l'astre solaire de ses voeux. Hodaka n'y aurait volontiers pas cru si, en retombant sur une jeune fille de 18 ans nommée Hina et qu'il avait sauvée juste avant, il n'avait découvert qu'elle est précisément une "fille-soleil"...

Avec les débuts des Enfants du Temps, pas de surprise pour celles et ceux qui connaissent déjà bien le travail de Makoto Shinkai: une nouvelle fois, l'auteur initial de l'oeuvre se base sur le récit d'une relation entre une fille et un garçon avec, en toile de fond, son habituelle fascination pour le ciel et ce qu'il peut cacher. Ajoutons à cela une nouvelle pointe de fantastique telle qu'il y en a déjà eu dans certains scénarios de l'artiste (Your name. en tête), ainsi que la quasi inévitable opposition entre ville et campagne, et on obtient du Shinkai pur jus où les premiers temps visent surtout à installer les principaux personnages et la relation des deux héros.

Ainsi, pas de grands chambardements dans ce tome d'"introduction", qui nous compte l'arrivée de Hodaka à Tokyo après avoir fui son île natale où il se sentait étouffer (mais il n'est pas dit qu'il ne ressentira pas une autre forme d'étouffement dans la capitale), son nouvel emploi "journalistique" pour Kei, et surtout la naissance d'une relation vouée à être assez forte entre lui et la fameuse Hina. Wataru Kubota, mangaka dont c'est la toute première série, va parfois vite en besogne, dans la mesure où le background des deux héros (les raisons de la fuite de Hodaka, les difficultés de Hina et de son frère à joindre les deux bouts depuis la mort de leur mère...) est vraiment évoqué très succinctement et que leur petite affaire de site internet s'installe très vite tandis que chaque cas est juste entraperçu. Néanmoins, on ressent suffisamment la relation de confiance que tous deux tâchent de bâtir, ainsi que la possible naissance de sentiments plus profonds. L'essentiel est donc accompli honnêtement avant que, tout comme pour Your name., des enjeux plus grands ne commencent à poindre en toute fin de tome autour notamment d'éléments ancestraux.

Qui plus est, ce début d'adaptation a pour lui de réelles qualités visuelles, avec des planches fluides et jamais vides où le mangaka parvient bien souvent à adopter des angles de vue immersifs et intelligents, surtout pour certaines mises en avant des rues tokyoïtes. Souvent tirés de photos, les décors sont tantôt pas assez retravaillés (on voit vraiment qu'il s'agit de photos) tantôt très bien revus, mais dans tous les cas il permettent une immersion quasi totale dans le récit. Quant aux personnages, leur design se veut très proche de celui du film, évidemment, avec un trait jeune et fin plutôt classique de ce genre d'adaptation mais permettant des expressions assez fines et suffisamment nuancées. Enfin, côté fidélité, Wataru Kubota ne prend pas de risques par rapport au long-métrage, hormis pour quelques légers détails secondaires.

En somme, il s'agit d'un début tout à fait honnête pour une adaptation qui, si elle suit bien le déroulement du film, devrait gagner en intensité par la suite. Concernant l'édition, on a droit à un travail soigné avec un papier assez épais, souple et sans transparence, une très bonne impression où l'encre ne bave aucunement, 4 premières pages en couleurs sur papier glacé, des choix de polices soignés, et une traduction claire de Shoko Takahashi.
   

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
14.75 20
Note de la rédaction