Enfants de la baleine (les) Vol.2 - Actualité manga
Enfants de la baleine (les) Vol.2 - Manga

Enfants de la baleine (les) Vol.2 : Critiques

Kujira no Kora wa Sajou ni Utau

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 22 Janvier 2016

Au contact de Chakuro et de son peuple, la mystérieuse Lycos retrouve peu à peu des sentiments... mais elle a à peine le temps de les mettre à profit. Alors qu'elle tente de prévenir les Anciens d'une terrible menace qui approche, il est déjà trop tard : des soldats masqués débarquent sur leur petit territoire de glaise, et ouvrent le feu sur tout le monde. En un instant, la vie paisible des habitants de la Baleine de glaise s'effondre, les morts s'accumulent, et Chakuro voit Samy mourir sous ses yeux...

La fin du premier volume nous laissait sur de fortes attentes, tant le rythme de voyait bousculé par l'arrivée soudaine de la violence. La suite de ce bouleversement insondable se poursuit et s'achève avec force. Abi Umeda délivre des images de violence assez dures, sans pour autant que son dessin y perde de sa richesse. Et à l'instar de la plupart des habitants de la Baleine, le lecteur ne comprend pas. Pourquoi tant de violence, soudainement ? Face au drame qui est en train de se jouer, certains "maqués" ne peuvent que laisser exploser leurs sentiments, leurs émotions... et leur saimia.

Si la mangaka, au gré de ses planches toujours aussi belles, nous plonge dans le choc et l'incompréhension, c'est toutefois la toute fin de cette bataille et ses conséquences qui intriguent le plus. Car l'heure est déjà venue de comprendre un peu plus qui sont les agresseurs d'Apathoia, qui est Lycos, et pourquoi les habitants de Phaleina se retrouvent agressés de la sorte. La réponse à cette dernière question puise sa source dans un lointain passé... mais est-ce seulement une raison valable pour abattre tout le monde ?
Et dans ce parfum de mort, certaines têtes émergent un peu plus, comme Ginshu de la milice, Masso ou Kuchiba du côté de la Baleine, et, dans le camp adverse, le commandant Orca et surtout le dénommé Leodari. Ce dernier irrite un peu dans sa façon d'être un sadique bien cliché, mais il pourrait s'avérer très intéressant par la suite.

Les conséquences de la bataille, elles, se ressentent surtout à travers les personnages principaux. Tandis que Chakuro reste sous le choc de la perte de Samy et dans l'incompréhension, le choix de Lycos est riche de sens dans la mesure où elle a pu cerner que tout ce que son peuple pensait de Phaleina est faux... mais la haine pourra-t-elle s'arrêter pour autant ? Ohni, qui rêvait tant de voir le monde extérieur, en ressort radicalement changé... Cet amas de violence, est-ce là tout ce que l'extérieur a à lui offrir ? Enfin, le rôle de Suoh et celui de Neri prennent une orientation intéressante, dès lors que les Anciens prennent une décision dramatique concernant la Baleine...

"Sais-tu ce qui fait la beauté du monde ? C'est que les âmes de tous ceux qui y ont vécu se fondent en lui".

Certaines scènes marquent par leur beauté. Tout le passage des visions de Chakuro au contact de Néri, avec ces sortes de tâches autour des cases qui accentuent le parfum de vision, possède une sorte d'onirisme et de mélancolie saisissante. Les doubles pages, notamment celles mettant en avant l'architecture de la Baleine perdue dans l'immensité de sable, sont sublimes. Et la scène des obsèques des "enfants" morts, brève, mais presque contemplative, est superbe elle aussi.
Et tout ce travail sert très bien l'évolution des principaux personnages, ces enfants qui ne sont sans doute pas décidés à se laisser dicter leur vie, leur mort, et leurs émotions. Umeda en profite pour confirmer une vision du monde et des hommes qui risque d'être très intéressante.

Ce deuxième tome, marquant, confirme donc toutes les belles promesses laissées par le premier volume.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
16 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs