Enfant du dragon fantôme (l') Vol.1 - Actualité manga
Enfant du dragon fantôme (l') Vol.1 - Manga

Enfant du dragon fantôme (l') Vol.1 : Critiques

Hone Dragon no Mana Musume

Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 30 Septembre 2021

En attendant le recueil Esprits d'ailleurs prévu pour octobre, l'année 2021 des éditions Komikku se veut plutôt calme en nouveautés: Les Tisserands de la Vérite en mars, Le Fossoyeur en avril, le one-shot Mon frère cet otaku en juin, Le Lien du Destin en août... et, au milieu de tout ça, en mai dernier, L'Enfant du Dragon Fantôme, série lancée en grandes pompes puisque la parution française de ce coup de coeur éditorial s'est faite en étroite collaboration avec les ayant-droit japonais afin de le proposer rapidement, la série ayant débute dans son pays d'origine en 2020, et son tome 1 y étant paru en avril dernier donc seulement un mois avant son arrivée dans notre langue.

De son nom original Hone Dragon no Mana Musume (littéralement "La Fille Magique du Dragon d'Os"), la série suit tranquillement son corus au japon, à l'heure actuelle, dans le MAGCOMI des éditions Mag Garden (éditeur chez qui on trouve aussi The Ancient Magus Bride et L'Enfant et le Maudit, entre autres). Il s'agit de la première publication française d'Ichi Yukishiro, mangaka qui a débuté sa carrière en 2016 et dont c'est la deuxième série.

L'oeuvre nous immisce dans un monde fantastique, peuplé d'humains mais aussi de créatures comme les dragons... et où existe également le "Forêt de l'abandon", une forêt où les humains ot pris pour habitude de jeter n'importe quoi, les choses considérées comme inutiles... Mais qui aurait cru qu'un jour, une pauvre petite fille de 5 ans endormie y serait balancée comme un vulgaire déchet dans un sac ? Après une chute vertigineuse et quelques tristes roulés-boulés, la fillette se réveille sans comprendre ce qui lui est arrivé, au pied d'un colossal dragon qui se reposait là... La créature va-t-elle dévorer cette jeune vie ? Bien au contraire, cette bête majestueuse, qui sent qu'elle n'a plus beaucoup de temps à vivre, ressent vite une certaine tendresse pour cette petite humaine dont, contrairement à lui, la vie ne fait que commencer. Elle s'appelle Eve. Elle va lui donner le nom de Dodo, lui qui n'avait jamais porté de nom. Entre eux deux, un lien proche de celui d'un père avec son enfant va naître. Il va lui apprendre le plus de choses possible pour survivre, notamment s'agripper d'arbre en arbre et se nourrir, tout en se demande toujours pourquoi elle a été jetée ainsi... du moins, jsuqu'à ce que le vieux dragon, 5 ans plus tard, ne succombe de vieillesses, en laissant la petite fille désemparée... Mais puisqu'il est tout pour elle, Eve va réaliser l'impensable: apprendre à maîtrise la puissante magie qui semble en elle et, six mois plus tard, parvenir à faire revenir l'âme du dragon sous la forme d'une fantôme-squelette. L'affection entre eux deux est telle qu'auparavant. Et, pour le bien de sa protégée, le dragon-fantôme entreprend alors de quitter la forêt avec elle afin de la faire renouer avec la société humaine, tout en essayant lui-même de combler des regrets qu'il avait laissés.

Les mangas réunissant une petite humaine et un non-humain sont vraiment devenus monnaie courante ces dernières années. On en a encore eu un exemple avec le très chouette Conte des Parias aux éditions Doki-Doki il y a quelques mois. Et de leurs côtés, avec The Ancient Magus Bride, L'Enfant et le Maudit et le regretté Somali et l'esprit de la forêt, Komikku n'a jamais cessé de démontrer son attrait pour ce type de récits, en en ayant même été un précurseur en France via le succès de Magus Bride. A force, ce schéma pourrait lasser... mais il suffit de bonnes idées et d'un univers attachants pour qu'une oeuvre de ce type séduise, et c'est tout ce qu'Ichi Yukishiro arrive à faire avec ce très beau premier tome.

L'intrigue en elle-même reste assez simple pour l'instant, avec ce dragon revenu d'entre les morts pour guider sa petite protégée, au gré de premières rencontres (comme Yule, un humain avide d'argent avec qui Eve va s'associer pour découvrir la société et son fonctionnement) et de premières petites aventures. Mais petit à petit, la quête de nos héros s'enrichit, entre les différentes interrogations sur Eve (pourquoi a-t-elle été abandonnée ? A cause de la magie puissante qu'elle renferme et qui la faisait peut-être passer pour une sorcière ?), et la quête plus personnelle de Dodo pour retrouver ses enfants qu'il a parfois perdus de vue depuis longtemps. Et le mangaka parvient vraiment joliment à présenter le tout par le prisme du lien qui s'est créé, au fil des années, entre le dragon et la fillette humaine, qui semblent être vraiment tout l'un pour l'autre. Dodo a élevé la petite fille comme si elle était sa propre fille, celle-ci lui a prouvé en retour tout son affection en le faisant revenir après bien des efforts, leurs interactions sont souvent jolies, et évidemment elle témoignent d'un bel amour familial brisant les barrières entre espèces.

Et visuellement, c'est souvent top. En plus de livrer des décors bien présents et immersifs, le dessinateur offre un rendu fluide, des designs soignés pour le bestiaire (les dragons en tête, bien sûr), et un paquet de super bonnes bouilles à la petite Eve qui n'a pas son pareil, avec ses frimousses, pour faire sourire et se faire attachante.

Dans un registre parfois surreprésenté, L'Enfant du Dragon fantôme tire donc son épingle du jeu en s'offrant une entrée en matière pleine de charme, qui donne très facilement envie de découvrir la suite du parcours commun d'Eve et de Dodo.

Côté édition, mention spéciale à la jaquette au logo-titre bien trouvé et bénéficiant d'un beau vernis sélectif, et aux deux pages bonus où l'auteur présente ses designs initiaux avec quelques brèves descriptions. A part ça, la qualité de papier et d'impression est satisfaisante, le lettrage est propre, et la traduction de Melody Pages est claire.
  

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
16 20
Note de la rédaction