En scène ! Vol.24 : Critiques

Depuis sa participation à Phaeton, Kanade a parfaitement compris que quand on est danseuse professionnelle il ne peut y avoir aucun jour de relâchement, car il faut une réelle constance quand on danse dans des spectacles. Dominée par sa passion encore et toujours intacte, elle est alors plus décidée que jamais à vivre pour la danse au quotidien et à être toujours au top. Et cette motivation est d'autant plus forte qu'elle se fait une joie à l'idée de retrouver prochainement, Li Zixuan, qui va intégrer l'école du Royal Ballet directement en upper ! Mais alors que rien ne semble pouvoir écarter notre héroïne de son rêve, il semble en être tout autre pour deux de ses camarades: Rebecca et Matt. Il ne fait plus aucun doute que ces deux-là, partenaires de danse, sont de plus en plus attirés l'une par l'autre, sous l'oeil avisé de leurs amis qui tâchent de les pousser à se déclarer leurs sentiments. Mais une chose les en empêche : les règles de l'école, interdisant strictement toute relation amoureuse entre jeunes élèves. Troublés par ce qu'ils ne peuvent s'empêcher de ressentir, les deux adolescents vont-ils s'écarter de leur rêve ? C'est mal connaître Keira, qui leu fait une proposition: créer, à l'occasion du prochain concours de chorégraphie, un pas-de-deux spécialement pour eux...

Dans un tel cadre de proximité et à l'âge des premiers émois sentimentaux, il était inévitable qu'un jour l'amour s'en mêle au sein de l'école do Royal Ballet, et c'est donc enfin le cas avec ce 24e volume, à travers le cas de Rebecca et de Matt. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que Cuvie aborde efficacement la chose, car ici elle ne se contente pas de mettre en scène une petite romance adolescente et en tire très bien parti pour aborder de nouvelle chose sur le plan de la danse. Ainsi, d'un côté, l'observation de Rebecca et de Matt par Kanade est l'occasion pour notre héroïne de comprendre un peu plus l'amour, de s'y immerger pour le bien de la danse, elle qui n'a jamais été amoureuse de sa vie jusque-là et dont le seul amour reste justement la danse. De l'autre côté, la mangaka tâche d'aborder avec crédibilité l'une des strictes réalités de l'école de danse où les élèves doivent éviter de se laisser écarter des cours et de la danse par leurs sentiments. Et enfin, voire surtout, la manière dont l'amour des deux adolescents est mis en avant à travers la chorégraphie de Keira est passionnante: non seulement Cuvie imagine une très jolie petite chorégraphie pointue qui montre encore toute sa maîtrise du sujet, mais en plus cela affirme encore un peu plus les talents de chorégraphe de Keira qu exploite à bon escient ses deux cobay... euh, danseurs, et enfin le tout relance l'esprit de rivalité de ce cher Tobby en vue du prochain concours de chorégraphie où lui aussi compte bien briller.

Tout cela nous donne déjà un volume assez beau et bien mené, mais bien sûr Cuvie n'oublie jamais le reste, en particulier l'approche des examens pour passer en upper, le besoin de Kanade d'assurer sa bourse afin de poursuive ses études au Royal Ballet... et, surtout, l'arrivée, dans les dernières dizaines de pages, d'une chose à laquelle l'oeuvre, de par sa volonté de réaliste, ne pouvait pas échapper, et qui risque de pas mal bouleverser les choses dès le prochain tome.