Empreinte du mal (l') Vol.1 - Actualité manga

Empreinte du mal (l') Vol.1 : Critiques

Akusaga

Critique du volume manga

Publiée le Lundi, 13 Juillet 2009

Ce premier opus d’une série de deux volumes est la seconde nouveauté de Delcourt, aux côtés du Monde de Misaki. Le récit commence par une première histoire, un peu déconnectée du reste du volume, afin de nous présenter le personnage complexe de Zen. Enfin, nous le présenter … On ne le voit qu’à travers la courte apparition de Russo, qui tente de comprendre ne serait ce qu’un peu cette idole marquée au fer rouge par le mal. Dans une société où tout est réglementé, où l’ordre règne de manière quasi tyrannique, Zen est le plus grand criminel, le marginal le plus dangereux et gênant. On peut constater sa formidable froideur, son manque de pitié et son charisme à toute épreuve. Les trois autres chapitres se suivent plus ou moins, puisque un personnage quelque peu secondaire du deuxième amène les deux autres. Au fil des pages, la philosophie du personnage nous apparaît de plus en plus évidente, même si le dernier chapitre renforce son mystère et l’incompréhension totale que l’on peut éprouver à son égard. Il est dur de se rapprocher de Zen, de le comprendre, mais sa vision des choses n’est pas aussi mauvaise qu’il n’y paraît. Face à un système pourri, celui qui s’en détache a-t-il foncièrement tord ? L’anti héros mis en scène dans cette histoire renforce l’atmosphère sombre, cruelle et violente. La lecture n’est pas toujours évidente (le point de vue de Zen n’est pas des plus trivial), pourtant elle est très agréable.

L’amnésie du héros a beau être un élément classique, le sentiment de violence qui l’a marqué depuis lors, son détachement vis-à-vis des autres nous rappelle un certain personnage de Stigma (par l’auteur de Saiyuki) : ce premier tome, s’il n’est pas aussi réussi, s’appui sur les mêmes bases, les mêmes clés de réussite : de belles paroles, une histoire de fond et l’évolution d’un amnésique aux idées fixes. Russo, Lîn, Hakka et le colonel sont autant d’éléments essentiels à l’intérêt de l’histoire. En effet, on peut en quelque sorte dire que si Zen est dominée, ce n’est pas uniquement par cette unique pensée qui habite son esprit, mais aussi par ceux qui croisent sa route et décident inconsciemment du chemin qu’il emprunte.

Le graphisme fin et artistique d’Otomen est ici exploité, pour le plus grand plaisir des lectrices. Zen est un beau garçon, au regard perçant mais sensuel, au physique de rêve et très certainement à la voix suave … Les autres personnages ne sont pas en reste puisque, dans tous les cas, un certain charme se dégage d’eux. Lîn, par exemple, rayonne de charisme, et Hakka respire la lâcheté et la facilité. Cependant, malgré le trait agréable de l’auteur et les splendides dessins de Zen (surtout ses yeux …), on peut déplorer un certain manque de dynamisme dans les postures, qui ne sont pas toujours bien dessinées : les corps un peu trop fins semblent parfois rigides et cassants. Le cadrage, quant à lui, est souvent anarchique. Même si cela convient bien à l’ambiance de lecture, il est ennuyeux que celle-ci devienne fastidieuse lorsque que l’on réfléchit à quelle case lire dans quel ordre … Enfin, les nuances sont presque oubliées : les ombres sont trop marquées, les dégradés se font rares, sauf dans certaines scènes où notre héros est mis en scène. Le petit format adopté par l’édition se prête bien à la lecture, et le prix s’avère satisfaisant pour la qualité du titre. Au final, une petite surprise que ce manga, qu’on aurait pu penser un peu facile et plat. En refermant le tome, quelque chose demeure, et ce contre toute attente.


NiDNiM


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
NiDNiM
17 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs