El Cazador de la Bruja : Critiques

En 2007, le studio japonais Bee Train fit paraître sur les écrans nippons El Cazador de la Bruja, dernier volume de sa trilogie "girls with guns", après Noir et Madlax. La même année, un manga en un volume dérivé de l'anime sortit au pays du soleil levant, et c'est celui-ci que les éditions Asuka nous proposent de découvrir.

Nadie, chasseuse de primes renommée, se voit confier pour mission la protection d'Ellis, une étrange jeune fille recherchée pour un meurtre dont elle ne se souvient pas. Nadie est chargée d'amener Ellis à un mystérieux commanditaire, mais au fur et à mesure qu'elle la protège des chasseurs de primes et qu'elle découvre chez la jeune fille un mystérieux pouvoir, elle finit par s'attacher à elle, et décide de partir avec elle à la recherche de ses origines...

La couverture d'El Cazador donne le ton: jolies filles peu vêtues et coups de flingues sont au programme. Et à vrai dire, il n'y a pas grand chose d'autre: comme beaucoup de manga dérivés d'animes, nous sommes ici face à un titre qui est avant tout destiné à prolonger le plaisir de ceux qui ont vu et apprécié la série télévisée. Si l'on ne connaît pas cette dernière, on risque, à l'instar des versions papier de la Traversée du Temps ou encore de Samurai Champloo, d'être fortement déçu par une histoire qui ne fait que survoler son sujet et révèle bien peu de choses, ou alors trop vite. En effet, les rares révélations sur Ellis sont données succinctement dans le dernier chapitre, chapitre qui n'offre d'ailleurs pas de véritable fin. Au final, on n'apprend pas grand chose sur les origines d'Ellis, et encore moins sur les raisons qui font d'elle une personne recherchée pour meurtre.

Le scénario peine donc réellement à convaincre, mais qu'en est-il des dessins ?
Même si son coup de crayon reste assez classique mais non moins assez fidèle à l'anime, Shu Hirose s'en donne à coeur joie lorsqu'il s'agit de montrer culottes et soutien-gorge, voire plus. Et à cause de (ou grâce à, selon les lecteurs) cela, El Cazador s'apparente surtout, au final, à un énième titre bourré de fan-service. Les amateurs seront comblés, d'autant que le trait du mangaka est plutôt agréable et met plutôt bien en valeur les formes (ou les non-formes... n'est-ce pas Ellis ?) des protagonistes. En dehors de ceci, on notera quelques scènes d'action basiques, courtes et relativement convaincantes.

Au final, ceux qui ont aimé l'anime trouveront ici un petit prolongement sans prétention, mais aussi sans originalité et sans histoire valable, à leur plaisir.
Pour ceux qui n'ont pas vu l'anime, ou qui l'ont vu et ne l'ont pas aimé (ce qui serait largement compréhensible, celui-ci étant des plus médiocres), il faut bien avouer que El Cazador de la Bruja ne présente quasiment aucun intérêt.

L'édition que nous propose l'éditeur est plutôt correcte au niveau de l'impression. Malheureusement, la traduction (où se sont glissées quelques fautes d'orthographe) et le lettrage restent trop basiques et n'aident jamais le titre à être plus passionnant, et l'adaptation est assez inégale. Malgré tout, nous avons droit à une première page en couleurs, et à une double illustration présentée sous forme de dépliant en début de volume (recto axé "ecchi", verso axé "flingues"... tout est dit).

koiwai