Egregor Vol.5 - Manga

Egregor Vol.5 : Critiques L'Appât

Critique du volume manga

Publiée le Lundi, 18 Janvier 2021

Chronique 2 :

Tandis que Foa, Fara, Wilda et Gaeron cherchent un moyen de quitter la ville pour partir à la recherche de Kalina qui a été visiblement emprisonnée dans la mythique Fosse de la Damnation, le chaos continue de s'abattre, en particulier à Waldgarth, mais pas uniquement. Les plans ennemis semblent avoir parfaitement fonctionné: tandis que les Egides ont désobéi aux ordres en regagnant leur village respectif pour y découvrir le pire et être retenus par les Ramasseurs, les Faucheurs profitent de l'absence de ces chevaliers pour passer à l'attaque à la capitale, situation rendue d'autant plus délicates pour les officiers de Waldgarth que Fauchard de Guisarme, Faux dormante de l'Adoration, s'est lui aussi éveillé !

Voici déjà environ 2 volumes que le récit d'Egregor, qui semblait d'abord partir sur un schéma très classique, a su surprendre en intensifiant bien vite et efficacement son sujet, via une amples attaque ennemie arrivée plus rapidement qu'on ne l'aurait cru, permettant dès lors à Jay Skwar de jouer sur une narration éclatée entre différents personnages ou groupes de personnages que l'on suit en parallèle. Et si, au vu du nombre élevé de visages dans la série, on aurait pu se sentir perdu dans l'enchainement de focus, fort heureusement les premières pages de présentation des personnages et de rappel des faits sont toujours aussi utiles pour resituer vite et bien.

Ainsi, toute une part de ce tome joue encore sur une multiplicité de focus, nous amenant à suivre les agissements de différents personnages qui, tous, tâchent de lutter contre les Faucheurs et les Ramasseurs, pour tenter de sauver ce qui peut encore l'être. D'un côté, on suit avec intérêt le face-à-face des instructeurs du Rempart du Salut Durendal et Zulfiqar contre le Tisserand, manipulant comme des marionnettes ses sujets empoisonnés. D'un autre côté, on suit avec tout autant d'intérêt la résistance de Dusack, de Messer et des autres protecteurs de Waldgarth face à l'arrivée imminente des Faucheurs, déjà joliment ralentie par le sacrifice de leur compagnons Koncerz... Mais à l'heure où ils espèrent voir vite revenir Florett victorieux, c'est peut-être bien une douche froide qui les attend. Enfin, plusieurs petits focus ont lieu sur différents Egides et autres combattants, qui tâchent de vaillamment faire face aux Ramasseurs: Arondight, Clarent ou encore Caliburn sont autant de visages qui ne sont pas oubliés et qui, au détour de certaines pages, dégagent même un sacré charisme sous le dessin assez intense de Kim Jae Wan, en particulier Arondight. Mais peut-être retiendra-ton plus encore le cas de la dénommée Sophisma, qui se retrouve face à un adversaire qui, en plus d'être plutôt particulier, laisse entrevoir certains mystères concernant Kalina. Après tout, pourquoi donc les ennemis l'ont-ils emprisonnée, plutôt que de la tuer ?

En somme, côté action et passages de personnages à d'autres, le récit reste bien rythmé, clair si tant est que l'on reste attentif, encore ponctué d'éléments supplémentaires et de personnages gagnant en intérêt... Mais dans tout cela, nos jeunes héros initiaux ne sont pas oubliés. Certes, ici il n'y a pas grand chose à se mettre sous la dent concernant le petit groupe de Foa, qui commence tout juste son échappée en quête de Kalina, mais cet aspect reste assez rythmé par les petites querelles internes ou par l'utilité des connaissances de Gaeron, tandis que les toutes dernières pages laissent sur un bon cliffhanger. En revanche, c'est du côté d'un autre personnage que les choses deviennent plus constantes: celui qui s'affiche sur la jaquette, Hatal. Ayant laissé derrière lui la Guilde de l'Arcane pour recherche la troupe de pirates ayant assassiné ses parents, le jeune garçon suit donc de son côté sa propre quête, sans être au courant des graves événements qui sont en train de s'abattre, mais risquant d'y être ben vite confronté dès lors qu'un groupe de Faucheurs arrive pour mettre à sac le village où il se trouve... Tout en assurant assez bien le spectacle, les deux auteurs proposent surtout ici des éléments qui intriguent de plus belle pour le background de l'oeuvre (notamment l'hostilité envers les Îliens), et plus encore quelques nouveaux personnages qui gagneront sans doute en importance. On pense à Hengel Double-Hameçon, Traqueur d'Argent de l'Ecole de l'Acuité et jeune homme se montrant d'emblée assez prétentieux voire détestable dans sa manière de mettre en doute les Egides. Mais plus encore à Skeggox, un homme qui, sous ses allures de vieux soiffard, surprend déjà beaucoup par sa nature, ses capacités et le mystérieux passé douloureux qui semble être le sien.

On reste alors sur une lecture assez dense et bien menée, tant on sent que Jay Skwar sait où il va dans ses différentes axes qu'il mène efficacement en parallèle. De quoi promettre une suite d'autant plus prenante à Egregor, série de dark fantasy qui ne manque pas d'intérêt jusqu'à présent.


Chronique 1 :

En l'absence des Égides, repartis pour défendre leurs villages respectifs, les soldats de Waldgarth font face aux Faucheurs dont les assauts sont particulièrement rudes. Fort heureusement, le sacrifice de Koncerz et de ses hommes porte ses fruits, ce dernier ayant pu détruire le barrage permettant de remplir de nouveau les douves de la forteresse, et créer un rempart contre l'ennemi. Mais les Faucheurs n'ont pas dit leur dernier mot pour autant...
De leur côté, les Égides sont arrivés trop tard pour protéger leurs terres respectives, les cadavres s'accumulent, et les Moissonneurs sont là pour récupérer les corps sans vie. Foa et son petit groupe parviennent à s'infiltrer sur un navire évacuant les civiles pour partir délivrer sa mère, retenue dans une sordide prison légendaire, tandis que Hatal, pourtant loin de tous ces combats, doit faire face à une invasion de Faux. Mais une rencontre inattendue va changer son destin...

Le récit d'Egregor se montre particulièrement dense depuis que Walgdarth subie l'invasion des Faucheurs de l'Adoration. Présentant d'abord une rupture avec la linéarité qu'on pouvait imaginé de la série, ce chamboulement a permis de diriger l'intrigue vers de multiples pistes, et créer tout un tas d'axes voués à s'approfondir au fil des chapitres et des opus.

Ce cinquième volume va, en grande partie, confirmer cette manière de raconter l'histoire en s'intéressant longuement à un personnage particulier : Hatal. Parti en quête de l'assassin de ses parents, le jeune homme vit ici sa propre aventure et doit livrer ses propres affrontements, tout en faisant quelques rencontres importantes pour son arc de scénario. Ce n'est pas pour rien que le personnage est à l'honneur sur la couverture puisque, individuellement, il est celui dont le récit occupe le plus de place dans ce volume.

Il y a d'abord de quoi être surpris par ce focus, le périple de Hatal tranchant un petit peu avec toute l'histoire tournant autour de l'invasion de Waldgarth. Car si Egregor, depuis son second tome, a toujours narré différents points de vue, tous ceux exploités dans les tomes 3 et 4 se raccordaient d'une manière ou d'une autre à la bataille principale contre l'armée de Faucheurs. Cette fois, c'est un peu différent puisque Hatal a ses propres objectifs et semble assez loin de ce qui se déroule à la capitale du comté d'Hurstland. Pourtant, la démarche a du sens quand on sait que Game of Thrones est l'une des grandes inspiration de Jay Skwar pour son titre. Le découpage narratif d'Egregor est assez similaire, aussi on comprend que, tôt ou tard, les scénarios se regrouperont. Et en attendant, le focus sur Hatal demeure intéressant puisqu'il montre d'autres facettes de l'univers, tout en plantant quelques promesses supplémentaires à travers une mésaventure rythmée, apportant son lot de nouveaux personnages intrigants. On ne demande alors qu'à en voir plus sur le quête personnel du jeune homme, et de son nouveau compagnon de route qu'est l'étrange Skeggox, qui semble être poursuivi par un lourd passé.

Et conformément à la narration de l'auteur pour son œuvre, les différentes pistes évoquées jusqu'à présent continuent d'être exploitées, qu'il s'agisse de l'aventure de Foa pour retrouver sa mère, l'opposition de certains guerriers au comte d'Hurstland, ou les péripéties séparées d'une poignée d’Égides tombée dans le piège de l'ennemi. Le découpage implique alors d'avoir en tête les événements récents de l'histoire pour mieux les retrouver, mais le tome parvient alors à faire progresser justement chacun de ces axes, tout en continuant d'appuyer son lot de questionnements. Car de multiples points d'ombre subsistent, volontairement d'ailleurs, aussi l'aura mystérieuse derrière chacun de ces points de vue maintient un intérêt solide. Sans compter la toute fin du tome, apportant un cliffhanger pour le point intense et donnant bien envie de découvrir rapidement la suite, de l'aventure de Foa notamment...

Il en résulte un cinquième volume d'Egregor qui maintient l’intérêt de la série, grâce aux qualités narratives bien présentes, aux personnages charismatiques dans l'ensemble, et à la patte de Kim Jae Hwan particulièrement bien adaptée à l'ensemble. Si le lecture demande une attention certaine, notamment une revue des précédents événements pour bien resituer les différents contextes, elle reste originale dans sa forme, au vu de ce qui se fait sur le marché français en terme d'heroic fantasy et de dark fantasy.
  

Critique 2 : L'avis du chroniqueur
Koiwai

15 20
Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato
15 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs