Ecole impudique (l') Vol.6 - Actualité manga

Ecole impudique (l') Vol.6 : Critiques

Harenchi Gakuen

Critique du volume manga

Publiée le Mardi, 05 Février 2019

Au bout de son incursion mouvementée au sein de l'école impudique pour filles, Yasohachi Yamagishi a épousé celle qui fut l'égérie de sa toute première école: Jûbei, alias Mitsuko Yagyû ! Mais ce n'est certainement pas pour ça que le jeune homme va se ranger, et il a donc décidé de reprendre sa scolarité au sein du collège impudique, où a déjà été le chantre de nombre de coups fourrés, a retrouvé des visages connus comme Godzilla à barbe, a croisé la route de nouveaux (enfin, surtout nouvelles) élèves, et doit encore se confronter à de nouveaux adultes comme Nichons ou surtout Spaghetti Jane, qui lui en veut pour la mort de son fiancé le professeur Macaroni. Que ce soit pour survivre ou surtout pour continuer de s'adonner aux pratiques impudiques, le conflit est relancé !

Après la fin d'une deuxième grande partie qui n'était pas tout à fait à la hauteur de ses possibilités, Gô Nagai a entamé dans le précédent volume de l'école impudique la troisième et dernière grande partie de sa série, avec quelques promesses que l'on espérait voir être bien exploitées, afin d'offrir un final digne de ce nom à ce manga devenu culte. Le pari est-il réussi ? Oui et non ?

Oui, car assurément on continue de s'amuser à la lecture de ce dernier pavé de plus de 400 pages: toujours en roue libre, le mangaka se fait un plaisir d'étaler son humour grivois où, pour l'époque, ses personnages se montrent bien souvent sans limites, et où au-delà de la simple débauche ils permettent même parfois des moments humoristiques visant clairement choquer les plus puritains, on pense par exemple à ce que l'auteur fait parfois avec les nombreux bébés de l'un des enseignants. Nagai conserve d'un bout à l'autre un ton très libre qui peut réellement faire du bien. Et cela, même si ça se traduit aussi par une tendance à partir de plus en plus en vrille.

Mais malgré cette tonalité qui reste souvent délicieuse grâce aux nombreux excès qu'elle se permet, il faut tout de même se rendre à l'évidence: Gô Nagai, avant même ce dernier tome, semblait déjà avoir fait le tour, et ici ça se confirme tout au long d'une lecture certes assez efficace mais qui ne possède plus la même originalité ni le même mordant que l'ensemble de la première partie ou même que certaines fulgurances de la deuxième. Beaucoup de situations, de schémas narratifs, paraissent se répéter, ont un petit goût de déjà vu, le mangaka ayant finalement de plus en plus tendance à jouer sur des éléments similaires. Il était donc sans doute temps que l'oeuvre s'arrête, avant de réellement s'essouffler, pendant qu'elle avait encore de bons moments à proposer. Et cela, même s'il n'y a ici pas de réelle conclusion... Mais pour une oeuvre de ce genre ce n'est pas très gênant: mieux vaut se dire que L'école impudique est éternelle, et que quelque part Yasohachi, Yagyû et les autres continuent de s'en donner à coeur joie dans leurs frasques !

Au final, cette série, qui fut non seulement le premier grand manga de Gô Nagai mais aussi le premier gros succès historique du magazine Shônen Jump, n'a pas volé sa réputation et vaut largement le détour. La première grande partie reste de très loin la meilleure et aboutit dans son 3e tome sur un climax dingue ayant assis la réputation du mangaka, tandis que sur la 2e moitié de la série les deux grandes parties suivantes font durer le plaisir avec une certaine efficacité mais en laissant entrevoir de plus en plus un brin de lassitude. Dans tous les cas, on ne peut qu'être ravis d'avoir la chance de pouvoir découvrir en France ce monument peut-être trop méconnu du manga.
  

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
14 20
Note de la rédaction