Eau amère (l') : Critiques

Nagi Watari

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 05 Juin 2009


Il y a cinq ans, Kan Takahama inaugurait la collection Sakka de Casterman avec Kinderbook. Il aura fallu attendre février 2009 pour avoir l'occasion de lire en français une autre oeuvre de la mangaka. L'eau amère est en réalité un recueil d'histoires courtes sélectionnées par l'auteur pour la présente édition, qui ont toutes pour particularité d'aborder le thème de l'amour de manière pour le moins originale.

En nous plongeant dans des tranches de vie dont on sort comme on y est entré, c'est à dire en toute discrétion, l'artiste nous invite à suivre les histoires de différents amants. Qu'il s'agisse de narrer la fin d'une histoire d'amour, le passé d'une autre, ou encore les difficultés d'une troisième, les errances et les contradictions d'une quatrième... l'amour est ici toujours présenté comme un échec, un raté. Takahama, dans chacune des huit histoires du recueil, nous dépeint, sur un ton résolument doux-amer, mélancolique mais jamais pessimiste, le quotidien de personnages imprévisibles (notamment les personnages féminins), à la fois originaux et authentiques. Sans jamais prendre un quelconque parti, la mangaka se contente de décrire ce qu'elle met en scène de fort belle manière.

A l'unicité de la narration vient s'ajouter le style graphique très personnel, qui se démarque tout d'abord des carcans habituels de par le cadre noir présent sur l'ensemble des 230 pages du livre. Le dessin en lui-même, à mi-chemin entre le crayonné et l'esquisse, fait pourtant preuve d'un réalisme de chaque instant, et capte à merveille le moindre mouvement du corps, la moindre expression faciale. Le tout est régulièrement saupoudré de scènes teintées d'un érotisme bourré de sensualité.

Oeuvre intimiste et atypique sur bien des points, L'eau amère en touchera profondément certains alors qu'il laissera les autres de marbre. A essayer.

Au niveau de l'édition, le titre bénéficie d'un grand format qui rend parfaitement honneur aux dessins. Impression et traduction sont également de qualité.


koiwai


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
16 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs