Drop Out : Critiques

Dropout

Critique du volume manga

Publiée le Lundi, 22 Avril 2024

Venu enrichir la trop discrète collection OHNI des éditions Niho Niba en juin 2023, Drop Out est la toute première publication française de Fan no Hitori, une auteur X qui, en une douzaine d'années de carrière exclusivement dans le domaine du hentai, s'est bâti une solide réputation dans un registre généralement orienté vers le sexe bourrin et les pointes de fantasy. D'ailleurs, les sept histoires (dont la première, s'étalant sur trois chapitres et donnant son nom à l'ouvrage, est un peu plus longue que les autres) de ce recueil datant de 2014 (et étant le tout premier livre de l'auteur) furent toutes initialement prépubliées dans le magazine Comic Unreal de l'éditeur Kill Time Communication, un magazine surtout connu pour ce genre d'histoires 18+ ne faisant pas du tout dans la dentelle.

Vous l'aurez donc sans doute compris rien qu'à ces lignes d'introduction, et même en voyant la jaquette très dégoulinante et donnant une idée des places que vont avoir les femmes dans ce bouquin: ne cherchez aucune délicatesse au fil des différents récits du recueil, où tout sera toujours question de viols et d'asservissement des différentes héroïnes ainsi que de dégénérescence morale pour en faire des objets, des jouets accro au sexe. A ce titre, Fan no Hitori ne fait pas semblant et y va franco sur le plan graphique, en faisant volontiers dans les excès, à la fois au niveau des courbes très généreuses des filles, de leurs expressions de crainte et de plaisir, et dans les sécrétions de ces messieurs. L'auteur va même plus loin en mettant notamment en images déformations de corps et vomissements de sperme sous les coups d'immenses engins d'hommes parfois non-humains (coucou le minotaure), ou encore accouchements de créatures non-humaines.

Drop Out vient donc se ranger dans cette catégorie de hentai très sales et immoraux où mieux vaut ne pas se poser de questions sur l'image de la femme et où il faut accrocher aux surenchères de crade. Pour ma part, comme d'habitude, j'ai énormément de mal avec ce type de production dégradante, mais en mettant le ressenti personnel de côté il faut bien avouer que l'ouvrage fait le taff pour les personnes aimant précisément ce style de hentai. Surtout, ce qui est peut-être le plus appréciable à mes yeux, c'est que le mangaka chercher à explorer différents registres, en surfant tour à tour sur la fantasy, la science-fiction, le western, ou même le cadre scolaire qui part sévèrement en vrille. Une diversité donnant lieu à pas mal de choses différentes en termes de personnages (humains, semi-humains...) et justifiant facilement la classification de Drop Out dans la collection OHNI de l'éditeur. Une collection qui, redisons-le encore, nous semble trop discrète, au vu des ouvrages inventifs qu'elle pourrait accueillir.

Concernant l'édition française, on a droit à un travail convaincant de la part de Niho Niba malgré l'absence de pages couleur: la jaquette donne immédiatement le ton, le papier et l'impression sont de bonne qualité, la traduction du Studio Charon est dans le ton bourrin du recueil, et le travail d'adaptation graphique et de lettrage par Jef.Mod est assez propre.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
13 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs