Drop Frame Vol.4 - Actualité manga
Drop Frame Vol.4 - Manga

Drop Frame Vol.4 : Critiques

Drop Frame

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 31 Août 2018

Critique 2
Tandis que Junnosuke continue de se battre pour empêcher le pire et le meurtre de Lou qui doit avoir lieu le 20 août, une nouvelle donnée impensable est désormais à prendre en compte: elle aussi née un 29 février, Lou connaît également un mois d'août décousu chronologiquement. Et en découvrant que Junnosuke sera lui aussi assassiné, elle choisit de dévoiler la vérité à celui dont elle est tombée amoureuse.
Pour la dernière ligne droite de Drop Frame dans cet ultime volume, la situation évolue donc encore, puisque Junnosuke n'est plus seul à agir pour éviter le pire: avec Lou, ils sont désormais à deux pour essayer de se sauver l'un l'autre au coeur de ce mois d'août déréglé. C'est une des caractéristiques les plus brillantes de Drop Frame depuis le début: Shinichiro Nariie a régulièrement su apporter à son récit de nouvelles donnes, de nouvelles possibilités, de nouveaux rebondissements relançant complètement les choses. Le coup de l'overlapping installé dans le tome 3 en était encore un exemple, et jusque dans ce dernier volume le mangaka reste fidèle à ce principe puisque, à son tour, le fait que Jun et Lou agissent ensemble apporte à son tour de nouvelles possibilités. Avant même de passer à l'action, le jeune couple amoureux doit réfléchir en détail sur les jours qu'ils ont déjà vécus, mettre en commun ce qu'ils ont traversé, afin de reconstituer au maximum le puzzle de ces jours désordonnés. On assiste donc, ici, à des phases de discussions assez longues, mais passionnantes, dans la mesure où tout en nous faisant suivre de près la reconstitution des événements, Nariie accentue petit à petit une forte tension dramatique et, surtout, joue vraiment à fond sur son concept jusque dans la résolution. De toutes parts le doute s'installe. Les deux jeunes amoureux peuvent-ils vraiment se sauver l'un l'autre, où est-il déjà trop tard ? Etant donné qu'il ne reste plus qu'un jour à vivre à Lou, la situation devient très critique... De plus, à qui peuvent-ils faire confiance pour les aider ? Les différentes hypothèses qui se présentent sur ce point, surtout sur la possible identité du tueur, sont très tendues, car elles obligent forcément nos héros à jouer avec le feu, à tenter le tout pour le tout... Quelle en sera l'issue ?
L'issue, justement, s'avère pendant quasiment tout le tome d'une tension dramatique assez folle, car en plus de la quête pour la survie, Nariie se permet encore un certain changement d'ambiance en développant un peu plus un autre aspect: l'amour profond qui, en pourtant peu de temps, s'est créé entre Jun et Lou. Quand on voit, tout au long du volume, comment tous deux se débattent l'un pour l'autre, il en ressort un parfum de passion tragique très réussi qu'il est difficile de ne pas ressentir. Et l'issue de cette histoire d'amour possède alors tout autant d'importance que la lutte contre la mort, d'autant plus que les décisions finales de Junnosuke et, plus encore, de Lou, ont un goût dramatique vraiment beau.
Clairement, on peut dire que l'auteur n'a pas choisi la solution de facilité dans ce final, et pourtant il brille. Que ce soit dans l'exploitation très poussée de son concept temporel qui apparaît très réfléchi et cohérent (il y aura peut-être quelques détails qui clochent à relever lors d'une relecture, mais on sait tous que les récits jouant sur le temps sont parmi les plus compliqués), ou dans le sort qui attend Jun et Lou concernant leur amour et leur mort annoncée, Nariie va au bout des choses, et prend bien son temps pour apporter certaines conclusions.
Reste néanmoins une interrogation: celle du chapitre final et de l'identité du meurtrier. La réponse à cette dernière question peut franchement décontenancer pour une raison: il n'y a aucun travail sur le mobile du tueur, pas de réponse claire, et qui plus est la réponse à cette question peut d'abord apparaître comme une ultime pirouette un peu sortie de nulle part. Une chose est alors sûre: on a bien envie de relire toute la série d'un coup, pour essayer de repérer les éventuels indices laissés çà et là. Et dans la mesure où 2-3 détails de ce tome 4 laissaient quand même déjà envisager cette vérité sur l'identité du meurtrier, on a envie de croire que l'auteur avait effectivement pensé son coup. Mais ça, seule une relecture nous le dira. Enfin, concernant son mobile, même si Nariie ne répond à rien, on peut facilement se faire certaines hypothèses, à mettre en lien étroit avec la conception d'un film. Après tout, depuis le début la série est profondément ancrée dans l'univers du cinéma et de la télévision. Mais il reste qu'une certaine frustration peut apparaître sur ce point.
Dans l'ensemble, Drop Frame aura donc très bien tenu son rôle jusqu'au bout, en jouant sans cesse sur différentes ambiances, et en cherchant à exploiter à fond et sous de nombreuses coutures son concept. Etonnant et original, ce court thriller (qui est très, très loin de n'être que ça) se dresse bel et bien comme une lecture très stimulante et prenante.

Critique 1

Conscient de la manière dont il vit ce mois d'août macabre, Junnosuke décide de changer de mode opératoire : ce n'est pas par ses actions qu'il va tenter de changer le cour des choses, mais en impactant discrètement l'avenir d'autrui. Mais une autre surprise l'attend : Lou se confie à lui et dévoile à Junnosuke qu'elle vit, elle aussi, un mois d'août au déroulement anarchique.

Avec ce 4e tome, nous voici à la fin de Drop Frame. Une conclusion qu'on redoutait assez puisque rien ne laissait prévoir la fin du titre, et que sa complexité ne rendait pas impossible une hypothétique conclusion précipitée. Pourtant, c'est très habilement que Shinichiro Nariie parvient à mettre un point final à son intrigue.

C'est une des qualité du titre depuis son premier tome : Drop Frame se renouvelle sans cesse, apporte à chaque fois de nouvelles mécaniques dans son déroulement de puzzle temporel, permettant au protagoniste d'agir de manières différentes à chaque fois, quitte à rendre la narration un peu plus délicate. A ce titre, il faudra relire la série d'une traite pour voir dans quels pièges l'auteur est tombé en ce qui concerne les incohérences temporelles, bien qu'on puisse déjà affirmer qu'il a fait un travail plus qu'honorable de ce côté là, jouer avec les bonds dans le temps étant l'un des exercices narratifs les plus compliqués qui soient.

Ainsi, ce quatrième opus chamboule une nouvelle fois son déroulement en développant le don dont bénéficie Lou, le même que celui de Junnosuke. L'auteur a la bonne idée de les faire travailler ensemble, l'idéal pour faire progresser la trame un peu plus vite et amener de nouvelles surprises. Côté rythme, ce dernier opus est donc une réussite totale tant il nous mène de surprises en surprises tout en faisant monter la tension, à l'approche de la journée décisive qui marquera, ou non, la mort de Lou.
C'est à travers une séquence clef que l'auteur dévoile alors le sort des deux protagonistes, à travers une manœuvre bien pensée, toujours dans l'optique de la réécriture du temps. Le mangaka exploite même à fond cette thématique, amenant alors une conclusion qu'il était très difficile de voir venir et qui apporte une jour totalement nouveau à la série, qui aurait mérité d'être développé sur quelques chapitres supplémentaires. Car c'est un quotidien nouveau qui attend Junnosuke, dans certaines interactions notamment, et on aurait peut-être aimé en voir plus, ne serait-ce pour retrouver une certaine quiétude après quelques tomes si mouvementés.

Pourtant, au cours de la lecture du chapitre final de la série, une question reste en tête du lecteur : l'identité du meurtrier. Shinichiro Nariie aborde ce questionnement de manière astucieuse, notamment sur l'impact d'une telle révélation dans la série. On comprend ainsi sa démarche, même s'il manque tout de même un sacré développement de l'assassin, de son mobile notamment. Reste que la « révélation » de fin de série est efficace, bien qu'elle laisse une certaine frustration derrière elle.

Alors, Drop Frame a le mérite de bénéficier d'une conclusion habile, rythmée et surprenante, évitant alors certains pièges comme la fin trop ouverte, ou une succession de rebondissements sans queue ni tête. Évidemment, à la relecture globale et après réflexion, quelques incohérences subsisteront sans doute, mais tel est le jeu des intrigues jouant avec les sauts dans le temps. Reste que Shinichiro Nariia s'est très bien débrouillé à travers une série assez courte, proposant même ses propres mécaniques innovantes. Une excellente surprise d'un bout à l'autre, donc, même si un volume de plus aurait peut-être été profitable à la série pour mieux la conclure.

Critique 2 : L'avis du chroniqueur
Koiwai

16.5 20
Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato
16 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs