DR. Dmat Vol.1 - Actualité manga
DR. Dmat Vol.1 - Manga

DR. Dmat Vol.1 : Critiques

Dr. Dmat - Gareki no Shita no Hippocrates

Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 13 Février 2014

Critique 1


On connaissait déjà Hiroshi Takano pour son travail de scénariste sur l’Affaire Sugaya et sur les premiers volumes d’Ascension. De plus, les quelques aperçus disponibles des dessins d’Akio Kikuchi, que l’on découvre en France avec la série, laissent rêveurs ; autant dire que l’on attendait Dr . DMAT avec une certaine impatience.

Hibiki Yakumo, médecin généraliste à l’hôpital Arisugawa, se voit affecté à la DMAT. Cette unité, littéralement la « Disaster Médical Assistance Team », a pour fonction d’agir directement sur le terrain pour venir en aide au mieux aux victimes de sinistres, souvent dans des conditions précaires.

De mon point de vue, le manga est difficilement appréhendable dans la mesure où il hésite entre deux extrémités dans sa narration. Je m’explique.
Notre héros se retrouve engagé du jour au lendemain dans un service où la vie de nombreuses personnes dépendront de ses agissements, et ce parce que son patron (il est bon de préciser que ce dernier ressemble à un gorille et qu’il s’entraîne à un quelconque sport de combat lorsqu’il revêt sa casquette de DRH) a remarqué que dans la partie « Quelles sont vos motivations » de sa feuille d’embauche, Hibiki a inscrit « Je veux sauver des vies ». Un peu léger comme compétences.
De plus, les interventions de l’équipe DMAT apparaissent très vite comme très héroïques, de par les punchline balancées de ci de là au détour d’un AVC ou encore du nombre de morts à l’issue des sauvetages spectaculaires de ce volume, qui s'élèvent à zéro. On retiendra enfin les quelques gags du volume, qui font souvent mouche.

Le problème ne vient pas de ces éléments de façon directe, mais seulement du fait que la carte des « supers médecins » n’est pas jouée à fond, et qu’elle peine à l’emporter face à l’aspect réaliste de la série. Car oui, la série l’est aussi.
Le volume est ponctué d’explications inhérentes aux opérations effectuées en cas de tel ou tel accident, parfois même au point d’en devenir indigeste, et on sent que le sujet a été étudié de façon approfondit par l’auteur qui nous présente des scènes qui sonnent justes, qui respirent le professionnalisme. Le fait qu’il faille soigner les victimes dans un ordre précis en fonction de leurs symptômes et qu’il faille parfois choisir qui va vivre ou pas est présenté de façon assez convaincante, mais pas assez poussée.
Je n’ai rien contre les récits nuancés, au contraire, mais ici, le décalage est trop important pour paraître naturel, et il en résulte une sorte d’incompréhension quant à la nature de l’œuvre.

Malgré ces quelques points noirs, la lecture est agréable et fluide, et la mise en scène est prenante, on notera même quelques passages particulièrement aboutis de ce côté.

Graphiquement, le trait est fin et maîtrisé (quelques fausses notes au niveau des regards seulement), rappelant parfois celui de Shin’ichi Sakamoto, et le patron de l’hôpital semble sur certaines images avoir été dessiné par Boichi. Très beau, et on appréciera grandement l’utilisation du pinceau à certains moments.

Un premier volume qui ne fait pas totalement ses preuves au vu de la carrière de son scénariste, mais qui s’avère malgré tout efficace. On attend un peu plus de la suite.

L’édition est bonne, tant au niveau de l’encrage, du papier que de la traduction.


Critique 2


Les Dmat, ou Disaster Medical Assistance Team. Existant dans plusieurs pays du monde et arrivée au Japon à partir de 2004 pour faire face aux nombreux cataclysmes secouant l'archipel nippon, ces équipes spéciales de sauveteurs d'urgence sont appelées uniquement pour les cas de grands accidents ou de catastrophes, pour soigner dans des conditions extrêmes, avec les moyens du bord les victimes qui peuvent encore être sauvées.
Ce sont ces sauveteurs de l'extrême que Hiroshi Takano, scénariste engagé et très minutieux que l'on a déjà pu voir à l'oeuvre sur L'affaire Sugaya et les premiers tomes d'Ascension, a choisi de dépeindre quand il a commencé DR. Dmat début 2011 (au moment de la catastrophe du 11 mars 2011... Un signe ?). Pour cela, il s'est accompagné du dessinateur Akio Kikuchi.

L'immersion chez les Dmat se fait via un dénommé Hibiki Yakumo, jeune médecin généraliste surdoué, capable d'analyser avec précision n'importe quelle situation, si bien qu'il a été recommandé auprès de la Disaster Medical Assistance Team de Tokyo. C'est un nouveau monde qui s'ouvre pour lui, car là où il était auparavant habitué aux petites tâches à l'hôpital, il va devoir désormais agir sur le terrain, dans l'urgence, en tentant de contrôler son stress (d'autant qu'il ne supporte pas les histoires sanglants) pour mieux analyser les meilleures façons de sauver toutes les victimes, y compris celle qui semblent dans un état plus que critique.
Dans ce premier tome, tandis que se présentent ceux qui seront ses collègues, il va devoir faire face à deux premiers cas extrêmes : un carambolage impliquant six véhicules, et un incendie dans un immeuble où se trouve la personne à laquelle il tient le plus au monde. Dans le premier cas, il se confrontera aux dures réalités de la Dmat : devoir faire des choix impliquant le sacrifice de certaines victimes au profit du sauvetage des autres. Dans le deuxième cas, il s'agira pour lui de mettre de côté ses émotions personnelles, car la Dmat doit avant tout sauver le plus de vies possible.
Le stress est omniprésent, et les auteurs le rend très bien, en nous plongeant constamment dans l'esprit de Hibiki, à ses côtés, en plein dans l'enfer de ces accidents graves. Savoir contrôler son stress, prendre les décisions qui s'imposent après avoir analysé chaque situation, puis opérer avec les moyens du bord, le tout en très peu de temps et avec un matériel restreint : telles sont les tâches qui attendent Hibiki et ses compagnons. Des tâches loin d'être évidentes, et qui demandent de la pratique... Et pourtant, Hibiki prouvera dans ces deux premiers cas toutes ses qualités le poussant à pouvoir sauver tout le monde, à éblouir ses collègues, en réussissant à mettre ses craintes de côté pour aller à l'essentiel, et pour improviser de la meilleure des manières.

Les missions dépeintes jouent constamment sur un flux tendu, avec un stress palpable, et sont dépeintes avec brio par un dessin à la fois sobre, réaliste et limpide, très immersif, capable de croquer autant des visages marqués la plupart du temps que des figures claires quand il le faut, et jouant beaucoup sur les plans large et les plans rapprochés. Ce souci de réalisme n'empêche pas Akio Kikuchi d'offrir des planches très emphatiques dans les instants les plus intenses, pour un rendu réellement jubilatoire. Restent les nombreuses explications techniques, essentielles et très intéressantes, mais qui brisent un peu le rythme très tendu par moments. Des explications démontrant bien le souci de réalisme du scénariste.

On ne cachera pas certains défauts : une glorification trop forte de Hibiki qui parvient à sauver tout le monde pour l'instant en réalisant l'impossible (ce ne sera sans doute pas toujours le cas), des personnages caricaturaux (Hibiki en prodige introverti, le pompier viril et très brut de décoffrage, les jolies infirmières, la petite soeur toute mimi et peu pudique, Murakami le chirurgien rival, la femme à l'origine de l'incendie très ingrate physiquement...), et de grosses coïncidences (l'implication de la petite dès la deuxième histoire...). Mais le fait est que l'ensemble parvient à trouver un bon équilibre entre l'immersion engagée et très technique au coeur des Dmat, et le divertissement spectaculaire et efficace. Le premier volume de DR. Dmat se dévore comme une très bonne série médicale américaine, avec ce que ça implique de grosses ficelles peu subtiles et de grands instants de courage à la gloire de ces sauveteurs. Une affaire à suivre avec le tomes suivants, que l'on espère toutefois un peu plus subtils.

L'édition proposée par Kazé Manga est très bonne, avec première page en couleur, impression de bonne qualité, traduction de très bonne facture, et pas mal d'astérisque sur certains termes technique... mais pas tous, malheureusement. Il faut dire que les termes techniques sont nombreux... Un lexique en fin de tome aurait pu être une bonne idée.


Critique 2 : L'avis du chroniqueur
Koiwai

15 20
Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Luciole21
15 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs