Critique du volume manga
Publiée le Vendredi, 20 Janvier 2012
En compagnie du Dr Rocca, Irya est au Maroc après avoir suivi la piste d'un mystérieux disque antique trouvé à Santorin. Alors qu'il s'engage dans d'antiques catacombes remplies de pièges, le pire danger pour lui est peut-être plus proche de lui qu'il ne le croit... Le groupe du Vieux de la Montagne a en effet envoyé l'un de ses plus redoutables assassins, répondant au pseudonyme d'Hercule...
Retardé d'un mois du fait d'un problème chez l'imprimeur, Dossier A revient enfin dans nos librairies pour ce qui semble constituer le début de sa conclusion ! C'est avec une exploration de tombeau digne d'Indiana Jones, mais en moins dynamique, que notre archéologue nippon semble se rapprocher de plus en plus de la vérité... Prudence, car à révélations conséquentes, rebondissements conséquents ! Garaku Toshusai tente de faire monter la dramaturgie du moment avec un ennemi de taille en la présence d'Hercule. Mais en pratique, le constat est assez mitigé : en voulant tantôt humaniser, tantôt déshumaniser cet adversaire redoutable, les réactions du personnage deviennent de plus en plus improbables. Plutôt que de saluer le talent de persuasion d'Irya, on se contentera de relativiser l'incohérence de son ennemi, amenant à un dénouement bien facile. Cependant, le cadre antique et mystérieux apporte à lui seul une ambiance suffisamment délectable pour se laisser envouter.
Heureusement, cette virée tumultueuse dans les bas-fond de Tétouan ne sera pas vaine dans la quête de l'Atlantide, avec la découverte d'un artefact contenant la "vérité"... Le récit tente alors de faire monter le suspens en tentant de ralentir l'ouverture inéluctable de la boîte à secrets, mais ne saura que rallonger inutilement la sauce avec des historiettes anecdotiques à l'autre bout de la planète, mettant en scène la mère d'Irya ou le petit Rui. Sérieusement, qu'est-ce qu'un chapitre sur la cuisine hispanique vient faire là, dans un moment si crucial de l'aventure ? En revanche, on appréciera que le récit refasse le point sur Le Vieux de la Montagne, groupe dont les motivations semblent encore bien obscures, même après onze volumes.
Ce tome est à l'image de la série dans son ensemble : en dents de scie. Les auteurs tentent de consolider un scénario riche en références et arrivant à ses grandes révélations, mais échouent à faire passer l'émotion nécessaire pour offrir un souffle d'intensité à leur œuvre. Il n'en ressort que les défauts majeurs, mêlée à un sentiment d'impatience et de frustration quant à l'ouverture du fameux "pot de Salomon". Encore faudrait-il qu'à l'intérieur, il y ait un bon génie pour faire accélérer les choses jusqu'à une conclusion aboutie et intéressante...