Critique du volume manga
Publiée le Mercredi, 25 Avril 2012
Le moins que l'on puisse dire, c'est que le dixième opus avait marqué de son empreinte les différents personnages du récit. Caiman, qui a enfin retrouvé sa tête d'origine, est laissé pour mort, As n'est pas en bien meilleur état, Nikaido est à l'agonie elle aussi et la dernière fois qu'on a vu Ebisu elle avait été plus ou moins coupée en deux. Bref, c'est pas la joie ! Ce onzième tome permettra cependant de recoller les morceaux (si je puis dire...) et de panser les plaies. Enfin, cela n'empêchera pas pour autant une mystérieuse créature de faire son apparition et de rajouter une couche au chaos ambiant !
On aurait pu aisément penser qu'après un la folie qui a animé le volume précédent Q-Hayashida calmerait quelque peu le jeu histoire de nous permettre de reprendre notre souffle quelques instants. Que neni mes amis, ç'aurait été bien trop facile et ennuyeux. Au contraire, elle ne tarde pas à nous présenter Kaas, entité cauchemardesque s'il en est. Qui est-elle exactement ? Bonne question. Si certaines questions ont trouvé leur réponse dans les derniers chapitres, en voila donc déjà de nouvelles qui pointent le bout de leur nez ! Mais ce n'est là qu'une infime partie de tout ce qui nous sera ici proposé. Une fois encore, on navigue entre les nombreuses forces en présence en permanence, on plonge dans les rêves de Caiman et l'on se paye même le luxe d'un petit aparté aussi délirant qu'à l'accoutumée mettant cette fois-ci en scène ce brave Kikurage. Au final, il n'y a que l'habituel chapitre bonus qui se révèle être un peu moins réussi que les précédents. Mais bon, le relever, c'est plus pour chipoter qu'autre chose. Pris dans sa globalité, ce nouveau volume de Dorohedoro est une claque supplémentaire qu'on dévore bien trop vite tant la narration est brillamment orchestrée. Certains regretteront peut-être que les destinées de l'un ou l'autre personnage ne trouvent finalement pas leur conclusion aussi rapidement qu'on l'avait imaginé mais, en réalité, ce n'est pas une déconvenue pour autant. Au contraire.
Mais, au delà de tout ce qui a déjà été mentionné, ce qui frappe peut-être le plus à travers les différents chapitres qui nous sont ici offerts, c'est le niveau graphique atteint par l'auteur. Certes, ce n'est pas neuf et depuis le début le monde de Dorohedoro est un régal pour les yeux. Cependant, si la perfection existe, Q-Hayashida s'en rapproche de plus en plus. Crasseuses quand elles doivent l'être, claires et précises lorsque le moment l'impose, les pages qu'elle nous fourni sont d'une qualité qui dépasse parfois l'entendement. Et je n'évoque même pas la mise en scène à tomber par terre nous laissant au passage sur un nouveau cliffhanger de pure folie. Profitons-en par ailleurs pour souligner une nouvelle fois l'excellent travail réalisé par Soleil sur le titre. Oui, le prix est élevé et oui, les sorties sont espacées mais on a par contre droit à un produit d'excellente facture, pages couleurs et traduction aux petits oignons à la clé.
Décidément, on commence sérieusement à se demander si la série va réussir à maintenir le niveau d'excellence qui est le sien depuis un bon moment maintenant jusqu'à son terme. En tout cas, ce onzième opus lui fait largement honneur et vient nous émerveiller une fois de plus avant de nous torturer par l'attente du prochain volume qu'il ne tarde pas à susciter !