Dorohedoro Vol.10 : Critiques

Chaque nouveau volume de Dorohedoro qui parait dans nos contrées est un petit évènement en soi et ce n'est pas ce dixième opus qui dérogera à la règle. Au contraire. Si l'attente autour de ce tome était énorme compte tenu des récents développements dans la série, le résultat vient dépasser en tout point nos espérances et nous flanque une grande baffe dans la figure au passage ! Entre flash-back mettant en scène le prof et Ai, Caiman qui tombe sur un groupe de yeux en croix, En qui retrouve la trace de Nikaido, un duel épique entre le roi des champignons et la face de lézard et Ebisu qui rentre au bercail, les chapitres ici proposés sont d'une richesse telle qu'on a presque du mal à tout digérer. On croyait la série au top, visiblement Q-Hayashida en avait encore sous la pédale. Tant mieux, ceci-dit.

En fait, le volume dont il est ici question s'apparente à une synthèse parfaitement réussie de tout ce qui fait la force de la série. Humour déjanté, mystère omniprésent, personnages au charisme démesuré, affrontements détonants, intrigue toujours plus travaillée. Les pages où Ebisu découvre ce qu'il est advenu de sa demeure en sont sans doute les exemples les plus parlants. Les changements d'ambiance et de ton y sont tout simplement brillamment orchestrés. En tout cas, la demoiselle à la tête de mort sera particulièrement mise en avant et chacune de ses apparitions est mythique, ni plus ni moins. J'en veux pour preuve les quelques cases où elle nous raconte sa vie, ou encore la manière avec laquelle elle tente de semer Fujita.

Bien entendu, Hayashida ne s’arrête pas là et nous propose bon nombre d'évènements charnières et imprévisibles. Elle n'épargne aucunement ses personnages, nous lance sur de nombreuses pistes en mettant en parallèle différentes scènes, nous poussant à trouver des liens entre telle et telle chose qui ne sont peut-être que de simples hasards... Et même des détails insignifiants semblent parfois prendre un sens décisif. Difficile d'en dire plus sans évoquer de manière trop explicite ce qu'il se déroule. Et ce serait un affront que de vous priver d'autant de surprises plus inattendues les unes que les autres. C'est, quoi qu'il en soit, un véritable régal que de voir évoluer tout ce petit monde et de démêler peu à peu les fils qui forment l'intrigue de Dorohedoro. Et ne parlons même pas du nouveau chapitre bonus relatant le quotidien de Chidaruma... Un bonheur de tous les instants !

Bien plus d'un simple divertissement, la série en impose de plus en plus sur le plan scénaristique sans pour autant négliger son univers graphique unique et fascinant. Irréprochable dans sa mise en scène et nous offrant des pages d'une richesse hallucinante et d'une qualité toujours constante, l'auteur réalise un nouveau sans-fautes. Rares sont les manga capables de nous faire autant vibrer et de susciter une telle attente entre chaque sortie. Enfin, il semblerait bien que nous soyons arrivé à un tournant majeur dans l'oeuvre avec la disparition probable de plusieurs de ses figures de proue et le suspens est plus que jamais à son comble une fois la dernière page tournée ! Grandiose, magique, sidérant. Et vous pouvez rajouter à la liste tous les adjectifs positifs qui vous viennent à l'esprit ! Et encore, ce ne sera peut-être pas suffisant...

Shaedhen