Critique du volume manga
Publiée le Mercredi, 17 Mars 2021
Chronique 2 :
En creusant auprès d'Umezawa, le président du BDE du lycée Suisei-Gakuin, Anzu a pu en apprendre plus sur la famille de Seiji, et les griefs que retient l'adolescent contre son père tyrannique. Lorsqu'elle s'ouvre à son supérieur de son propre Bureau Des Élèves, la demoiselle ne s'attendait pas à une telle réaction : Seiji souhaite dormir chez elle. Les sentiments des deux camarades seraient-ils en train de se cristalliser ?
Comédie lycéenne feel-good sur son premier tome, Don't worry, be happy a pris une direction très intéressante avec un second opus aux élans plus sérieux, exploitant la rancœur de Seiji contre son père, créant un lien avec Umezawa et expliquant bien des choses autour des personnages. Sachant qu'il ne restait que deux volumes avant la fin de la série de Kaori Hoshiya, on pouvait s'attendre à ce que ce chemin progresse à bon rythme.
Pourtant, l'autrice nous prend presque à contrepied en nous livrant un troisième volet exclusivement centré sur le triangle amoureux central. Il n'est pas encore l'heure pour Seiji de confronter son paternel (si cela devait arriver dans l’œuvre), la mangaka préférant sceller l'intrigue sentimentale majeure de son titre. Chaque chapitre devient ainsi une étape durant laquelle l'un des deux beaux éphèbes vont tenter de se rapprocher d'Anzu, chacun à sa manière et conformément à leur caractère respectif. Derrière un schéma extrêmement classique, le récit développé se révèle particulièrement drôle et doux, sans jamais trop en faire et traitant toujours ses figures principales avec humanité et crédibilité. Et si l'ensemble peut faire office de romance lycéenne banale, certains de ses éléments jouent complètement avec les codes du genre, donnant au tout quelques petits pics d'originalité. On n'en dira pas plus pour ne pas dévoiler l'un des instants phares du tome, mais Kaori Hoshiya montre une maîtrise du genre admirable.
Un autre point positif de cet opus vient de sa manière à na pas rester entre ses quatre murs, et à explorer les horizons. Le BDE est presque absent du tome au final, le groupe de personnage évoluant dans différents environnements, le point culminant étant alors la scène de bal chez Randô, soit une excellente idée. Un autre bel instant du volume durant lequel quelques enjeux comiques et sentimentaux portent très bien le récit, et donnant à l'histoire un petit côté glamour et chic agréable. Notre seul regret viendra justement du personnage de Randô, trop en retrait et assez stéréotypé en tant que figure masculine gay très maniérée. Pourtant, le garçon est aussi humain qu'attachant, et mériterait un focus plus appuyé et nuancé.
Don't worry, be happy se confirme une nouvelle fois comme une comédie romantique lycéenne classique à première vue, mais garnie de brillantes petites idées tout en dressant une belle ambiance. Il ne reste déjà plus qu'un opus avant la fin de l'histoire, chose qu'on regrette déjà. On se demande aussi dans quelle mesure Kaori Hoshiya fixera tous les enjeux de son intrigue, créant ainsi une certaine curiosité chez le lecteur.
Chronique 1 :
Aussi improbable que ça puisse paraître, Seiji a demandé à Anzu s'il peut dormir chez elle, et la mère de l'adolescente, visiblement pas d'un naturel très inquiet, accepte sans souci ! Le début de ce troisième volume fait donc monter subitement la tension sentimentale, où chacun des deux adolescents pourrait bien se révéler un petit peu plus de façon assez personnelle... mais également avec humour ! Kaori Hoshiya titre assez bien parti du contraste entre le statut de Seiji et la maison de pauvres où il s'apprête dormir, mais c'est surtout la mère d'Anzu qui régale par certaines de ses réactions (ne serait-ce que ses tentatives d'obtenir un eu d'argent, elle ne perd pas le nord ! ).
Entre les éléments comiques et quelques nouveaux approfondissements sentimentaux entre Anzu et Seiji, le tout début du tome s'avère donc plutôt bien campé, alors qu'il partait pourtant d'un rebondissement très gros et facile. Mais ce sont bien les conséquences de cette nuit qui animent le plus le volume, car en apprenant ce qui s'est passé, Umezawa décide de passer à la vitesse supérieure pour tenter de conquérir Anzu, avant qu'elle ne lui échappe définitivement...
Sont alors au programme, des tentatives de séduction maladroites, une sortie à deux sous haute surveillance, une soirée de Noël chez le richissime Randô... Cette fois, on y est immanquablement: Don't worry, Be happy ! n'échappe plus à l'habituelle recette du triangle amoureux adolescent, avec une héroïne convoitée par un beau brun et un blond non moins mignon, avec pour toile de fond des événements très classiques et assez idéaux (le coup de la soirée de réveillon chez des richards en tête). Dans tout ça, on regrette un peu que le récit ne poursuive pas vraiment le travail sur Seiji et sa relation houleuse avec son père (peut-être dans le 4ème et dernier tome ?), et, surtout, qu'il perde un peu de vue les promesses du début sur l'évolution et l'ouverture d'Anzu la jeune fille ayant finalement vite changé sur certains points. Et pourtant, difficile de s'ennuyer face à la manière que la mangaka a de reprendre ces classiques de la romance scolaire, puisqu'elle le fait avec beaucoup d'humour ! La manière dont le BDE se met à épier la sortie d'Anzu et d'Umezawa comporte quelques instants très drôles, surtout quand Seiji s'agace ou que Masaki fait des siennes (ce dernier reste un très bon ressort comique, mais tout de même, dommage qu'après 3 tomes il ne se limite qu'à ça). Quant à la soirée de réveillon, elle réserve forcément quelques surprises un peu idéalisées et classiques, comme quand Anzu se retrouve dans une robe de riches, mais ça ne dure jamais bien longtemps et Hoshiya se fait alors un plaisir de jouer sur quelques maladresses ainsi que sur le statut de notre héroïne, pauvresse se retrouvant paumée au beau milieu d'une fête de gros richards.
En filigranes, la mangaka réussit tout de même également à bien exploiter son trio principal. Elle a beau s'ouvrir et ne plus se contenter d'être obstinément rationnelle et pragmatique, Anju garde certains de ses traits de caractère (sa façon de placer les examens avant tout, ou son désir de ne pas dépendre des autres) qui continuent d'en faire une héroïne assez intéressante. Et elle-même amène quelques moments d'humour un peu cruel efficaces, par sa manière de ne capter absolument rien aux sentiments du maladroit Umezawa (même si au bout d'un moment, on peut trouver que cet aspect tourne un peu en rond). Umezawa lui-même, mieux mis en avant se révèle être un personnage bénéfique, sincère, ne faisant pas de coups bas, désireux de "se battre" à armes égales contre Seiji. On devine en lui un adolescent bon... alors comment Seiji, avec la personnalité qu'on lui connaît, réagira-t-il ? Dans tout ça, Kaori Hoshiya parvient plutôt bien à gérer cette part sentimentale qui occupe désormais une place importante, non sans un certain réalisme bienveillant (Umezawa beau vouloir faire part de ses sentiments, il se rend déjà bien compte que le coeur d'Anzu est déjà pris), et avec quelques passages sentimentaux très réussis (les quelques mots des pages 82-83, entre autres, sont bien tournés).
Par rapport au début de la série, on pouvait attendre un peu plus de Don't worry, Be happy!, mais cela n'empêche pas la série de conserver ici un vrai charme, même si elle retombe finalement dans des choses globalement plus classiques et prévisibles. On espère désormais que le 4ème et dernier tome saura conclure comme il se doit cette petite lecture agréable.
En creusant auprès d'Umezawa, le président du BDE du lycée Suisei-Gakuin, Anzu a pu en apprendre plus sur la famille de Seiji, et les griefs que retient l'adolescent contre son père tyrannique. Lorsqu'elle s'ouvre à son supérieur de son propre Bureau Des Élèves, la demoiselle ne s'attendait pas à une telle réaction : Seiji souhaite dormir chez elle. Les sentiments des deux camarades seraient-ils en train de se cristalliser ?
Comédie lycéenne feel-good sur son premier tome, Don't worry, be happy a pris une direction très intéressante avec un second opus aux élans plus sérieux, exploitant la rancœur de Seiji contre son père, créant un lien avec Umezawa et expliquant bien des choses autour des personnages. Sachant qu'il ne restait que deux volumes avant la fin de la série de Kaori Hoshiya, on pouvait s'attendre à ce que ce chemin progresse à bon rythme.
Pourtant, l'autrice nous prend presque à contrepied en nous livrant un troisième volet exclusivement centré sur le triangle amoureux central. Il n'est pas encore l'heure pour Seiji de confronter son paternel (si cela devait arriver dans l’œuvre), la mangaka préférant sceller l'intrigue sentimentale majeure de son titre. Chaque chapitre devient ainsi une étape durant laquelle l'un des deux beaux éphèbes vont tenter de se rapprocher d'Anzu, chacun à sa manière et conformément à leur caractère respectif. Derrière un schéma extrêmement classique, le récit développé se révèle particulièrement drôle et doux, sans jamais trop en faire et traitant toujours ses figures principales avec humanité et crédibilité. Et si l'ensemble peut faire office de romance lycéenne banale, certains de ses éléments jouent complètement avec les codes du genre, donnant au tout quelques petits pics d'originalité. On n'en dira pas plus pour ne pas dévoiler l'un des instants phares du tome, mais Kaori Hoshiya montre une maîtrise du genre admirable.
Un autre point positif de cet opus vient de sa manière à na pas rester entre ses quatre murs, et à explorer les horizons. Le BDE est presque absent du tome au final, le groupe de personnage évoluant dans différents environnements, le point culminant étant alors la scène de bal chez Randô, soit une excellente idée. Un autre bel instant du volume durant lequel quelques enjeux comiques et sentimentaux portent très bien le récit, et donnant à l'histoire un petit côté glamour et chic agréable. Notre seul regret viendra justement du personnage de Randô, trop en retrait et assez stéréotypé en tant que figure masculine gay très maniérée. Pourtant, le garçon est aussi humain qu'attachant, et mériterait un focus plus appuyé et nuancé.
Don't worry, be happy se confirme une nouvelle fois comme une comédie romantique lycéenne classique à première vue, mais garnie de brillantes petites idées tout en dressant une belle ambiance. Il ne reste déjà plus qu'un opus avant la fin de l'histoire, chose qu'on regrette déjà. On se demande aussi dans quelle mesure Kaori Hoshiya fixera tous les enjeux de son intrigue, créant ainsi une certaine curiosité chez le lecteur.
Chronique 1 :
Aussi improbable que ça puisse paraître, Seiji a demandé à Anzu s'il peut dormir chez elle, et la mère de l'adolescente, visiblement pas d'un naturel très inquiet, accepte sans souci ! Le début de ce troisième volume fait donc monter subitement la tension sentimentale, où chacun des deux adolescents pourrait bien se révéler un petit peu plus de façon assez personnelle... mais également avec humour ! Kaori Hoshiya titre assez bien parti du contraste entre le statut de Seiji et la maison de pauvres où il s'apprête dormir, mais c'est surtout la mère d'Anzu qui régale par certaines de ses réactions (ne serait-ce que ses tentatives d'obtenir un eu d'argent, elle ne perd pas le nord ! ).
Entre les éléments comiques et quelques nouveaux approfondissements sentimentaux entre Anzu et Seiji, le tout début du tome s'avère donc plutôt bien campé, alors qu'il partait pourtant d'un rebondissement très gros et facile. Mais ce sont bien les conséquences de cette nuit qui animent le plus le volume, car en apprenant ce qui s'est passé, Umezawa décide de passer à la vitesse supérieure pour tenter de conquérir Anzu, avant qu'elle ne lui échappe définitivement...
Sont alors au programme, des tentatives de séduction maladroites, une sortie à deux sous haute surveillance, une soirée de Noël chez le richissime Randô... Cette fois, on y est immanquablement: Don't worry, Be happy ! n'échappe plus à l'habituelle recette du triangle amoureux adolescent, avec une héroïne convoitée par un beau brun et un blond non moins mignon, avec pour toile de fond des événements très classiques et assez idéaux (le coup de la soirée de réveillon chez des richards en tête). Dans tout ça, on regrette un peu que le récit ne poursuive pas vraiment le travail sur Seiji et sa relation houleuse avec son père (peut-être dans le 4ème et dernier tome ?), et, surtout, qu'il perde un peu de vue les promesses du début sur l'évolution et l'ouverture d'Anzu la jeune fille ayant finalement vite changé sur certains points. Et pourtant, difficile de s'ennuyer face à la manière que la mangaka a de reprendre ces classiques de la romance scolaire, puisqu'elle le fait avec beaucoup d'humour ! La manière dont le BDE se met à épier la sortie d'Anzu et d'Umezawa comporte quelques instants très drôles, surtout quand Seiji s'agace ou que Masaki fait des siennes (ce dernier reste un très bon ressort comique, mais tout de même, dommage qu'après 3 tomes il ne se limite qu'à ça). Quant à la soirée de réveillon, elle réserve forcément quelques surprises un peu idéalisées et classiques, comme quand Anzu se retrouve dans une robe de riches, mais ça ne dure jamais bien longtemps et Hoshiya se fait alors un plaisir de jouer sur quelques maladresses ainsi que sur le statut de notre héroïne, pauvresse se retrouvant paumée au beau milieu d'une fête de gros richards.
En filigranes, la mangaka réussit tout de même également à bien exploiter son trio principal. Elle a beau s'ouvrir et ne plus se contenter d'être obstinément rationnelle et pragmatique, Anju garde certains de ses traits de caractère (sa façon de placer les examens avant tout, ou son désir de ne pas dépendre des autres) qui continuent d'en faire une héroïne assez intéressante. Et elle-même amène quelques moments d'humour un peu cruel efficaces, par sa manière de ne capter absolument rien aux sentiments du maladroit Umezawa (même si au bout d'un moment, on peut trouver que cet aspect tourne un peu en rond). Umezawa lui-même, mieux mis en avant se révèle être un personnage bénéfique, sincère, ne faisant pas de coups bas, désireux de "se battre" à armes égales contre Seiji. On devine en lui un adolescent bon... alors comment Seiji, avec la personnalité qu'on lui connaît, réagira-t-il ? Dans tout ça, Kaori Hoshiya parvient plutôt bien à gérer cette part sentimentale qui occupe désormais une place importante, non sans un certain réalisme bienveillant (Umezawa beau vouloir faire part de ses sentiments, il se rend déjà bien compte que le coeur d'Anzu est déjà pris), et avec quelques passages sentimentaux très réussis (les quelques mots des pages 82-83, entre autres, sont bien tournés).
Par rapport au début de la série, on pouvait attendre un peu plus de Don't worry, Be happy!, mais cela n'empêche pas la série de conserver ici un vrai charme, même si elle retombe finalement dans des choses globalement plus classiques et prévisibles. On espère désormais que le 4ème et dernier tome saura conclure comme il se doit cette petite lecture agréable.