Critique du volume manga
Publiée le Jeudi, 02 Octobre 2025
Pour notre plus grand plaisir, l'excellent manga de Yumi Tamura fait son grand retour en France après une longue pause, avec la publication simultanée des tomes 8 et 9 en ce début de mois d'octobre, si bien qu'il était plus que temps pour nous de revenir sur le 7e volume, que nous avions mis de côté suite au long stand-by de l'éditeur.
On retrouve donc notre cher Totonô alors que, comme chaque année à la même date, il retrouve son professeur M. Amatatsu devant la tombe de sa défunte épouse Kiwa, disparue cinq ans auparavant. Le jeune étudiant a bien connu Kiwa quand il était petit, garde d'elle des souvenirs aussi vagues que bons et précieux, et sans doute est-ce ce qui explique en partie sa proximité avec Amatatsu. C'est là que le professeur lui propose un petit boulot, le temps d'un weekend: l'accompagner dans un grand chalet en montagne à l'occasion d'une réunion entre amateurs d'énigmes. Entre étudiants perspicaces à commencer par Totonô bien sûr, amis universitaires d'Amatatsu et connaissances faites sur le net, sept hommes sont réunis là, pour un petit jeu d'énigmes qui va prendre des proportions de plus en plus étonnantes, dès lors qu'il est question d'un meurtre qui aurait été commis dans cette résidence cinq années plus tôt. Est-ce un mensonge, une réalité, ou un peu des deux ? Dans le même temps, en ville, la police piétine face à une successions de meurtres commis par différents stalkers...
Occupant l'entièreté du tome, cette fameuse réunion au chalet ne manque pas de captiver, tant Yumi Tamura va parvenir à nous amener sur des chemins assez sinueux et plutôt imprévisibles ou, au bout du compte, beaucoup de choses vont se rejoindre et se révéler, que ce soit au sujet des petits histoires énigmatique que se racontent les personnages, du meurtre qui aurait eu lieu dans le chalet cinq ans auparavant, de la disparition de Kiwa, et même des meurtres commis par des stalkers à l'extérieur. Ici, pendant longtemps, la mangaka, toujours aussi habile dans son écriture, joue entre la fiction et la réalité, les mensonges et les vérités, toujours en jouant bien sur la manière dont Totonô peut penser hors des clous, naturellement, sans se forcer, en comprenant petit à petit les choses qui le chiffonnent, en désamorçant les pièges et en évitant le pire d'arriver grâce à son esprit en ébullition, et en poussant constamment le lectorat à se questionner en même temps que lui sur tout ce qui lui passe par la tête, qu'il s'agisse de simples constatations du moment un peu déconnectées du reste, ou de réflexions plus prégnantes, notamment sur l'idée de tuer ou d'être tué.
Ainsi ressort-on de ce tome avec une excellente impression, comme souvent avec cette série d'enquêtes vraiment pas comme les autres, tant elle reste portée, entre autres, par son personnage principal qui pense sans cesse en dehors de la boîte.