Docteur Méphisto Vol.1 : Critiques

Depuis la "secousse du diable", Shinjuku est plongé dans le chaos. Une seule règle est de mise : "On ne touche pas à l'hôpital du docteur Méphisto !"
Shinjuku est désormais coupé du reste du monde et s'est transformé en un no man's land sans foi ni loi où pullulent les monstres en tout genre. Or, selon la prédiction, c'est précisément là que se trouveraient "les douze organes éternels". Commence alors une lutte sans merci entre Méphisto, le séduisant docteur du monde des ténèbres et Megged, un sorcier maléfique qui veut réunir lesdits organes "pour ressusciter dieu".

Inaugurée en 2011, la collection Shonen Girl de Tonkam continue de s'enrichir en nouvelles séries et pour cette fois-ci elle marque le retour d'auteurs déjà connus en France, Hideyuki Kikuchi pour avoir scénarisé Vampire Hunter D ainsi que d'autres séries et Kairi Shimotsuki, la dessinatrice de Brave 10. Tels les autres titres de la collection, Docteur Méphisto reprend les codes du genre : personnages masculins plus nombreux que les féminins, relation entre personnages plus accentuée et un dessin mettant en valeur la beauté de ces beaux jeunes hommes, tout ceci en gardant quelques codes du shonen pur et dur.

Nous voici donc transporté dans un univers pas comme les autres, où Shinjuku se voit complètement métamorphosé depuis un évènement tragique dont nous n'avons pas plus de renseignements. Depuis, la zone s'est transformée en véritable enfer où résident des monstres plus affreux les uns que les autres où il est dangereux de s'aventurer; cependant seul un hôpital y est encore d'actualité, tenu par un docteur célèbre à travers le pays pour ses prouesses extraordinaires, le docteur Méphisto.
Mais on dit que c'est dans ce monde que se trouvent les douze organes éternels qui permettraient de ressusciter dieu, objectif de Megged, un sorcier étrange qui a le pouvoir de se liquéfier à sa guise. Commence donc une quête afin de retrouver tous ces organes mystiques pour éviter sans doute une des plus grandes tragédies...

Nous avons affaire à 3 personnages principaux : Méphisto, ce docteur taciturne à l'allure d'un Apollon dont les objectifs sont encore flous, Soyogi, jeune homme étrange sorti de nulle part qui ne connait rien à son propre sujet mais qui possède un organe éternel en lui et enfin Megged, méchant de l'histoire dont on ne connait pas grand chose également.
Docteur Méphisto fait partie de ces mangas où l'on se retrouve plongé dans un univers sans qu'on nous explique clairement le pourquoi du comment, les personnages ont tous des secrets, leurs objectifs (ainsi que ceux des auteurs !) ne sont pas réellement annoncés et dont on se laisse porter sans trop savoir vers où on va... Mise en scène classique mais pas tout le temps efficace, nous verrons bien au fil des volumes vers quoi la série va se tourner.

Difficile ainsi de porter un jugement clair et concis sur ce premier volume : les quelques bases du récit se posent, quelques scènes de combats ont lieu, les relations entre les divers personnages prennent forme et le tout s'arrête d'un coup, dont il n'est pas facile de prévoir la suite. On sort un peu déçu par contre du fait que l'on ne voit pas trop le quartier de Shinjuku soi-disant devenu un véritable enfer, le peu de dessins montrant la ville nous montre un univers quasi-similaire au notre, c'est un peu dommage.
Pour l'instant, rien de transcendant donc : la lecture s'avère sympathique mais il manque du petit quelque chose, de la petite étincelle qui nous donne cette envie fulgurante de lire la suite. En parlant d'elle, Tonkam a de quoi étonner sur ce sujet : pourquoi avoir déjà sorti cette série chez nous, dont la publication est très lente au Japon (un tome sorti également, il y a un an, et la date de parution du second volume n'est pas encore annoncée) ?

Notons cependant que le trait de Shimotsuki est toujours aussi beau et que la lecture de Docteur Méphisto est un vrai régal pour les yeux. L'auteur maîtrise également très bien son découpage et l'action se révèle très fluide.
L'éditeur a également fait du travail convenable, excepté peut être sur un point : très étrange de mettre un gros panneau publicitaire imprimé sur la couverture ! Cela aurait été mieux d'imprimer ceci sur une bande de papier retirable...

Ainsi Docteur Méphisto commence d'une manière sympathique mais sans nous surprendre, il va par contre falloir se montrer très patient avant de pouvoir lire la suite !

Kiraa7