Divci Valka Vol.10 - Actualité manga
Divci Valka Vol.10 - Manga

Divci Valka Vol.10 : Critiques

Divči valka

Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 16 Janvier 2020

1430. Voici déjà un peu plus de cinq ans que Jan Zizka, leader des forces hussites, est mort, tout comme sa plus fidèle combattante Vlasta, et que notre héroïne Sarka a disparu dans le courant de la rivière. Quelque part à Nuremberg en Allemagne, au coeur du Saint-Empire, une jeune fille orpheline et vivant dans la rue, Eliza, s'infiltre dans une taverne animée dans le seul but de chaparder un peu de pain afin de survivre. Quand elle est prise sur le fait et est sur le point d'être punie, une superbe danseuses de la troupe des "chats blancs", Marie, vole à son secours puis lui propose de rejoindre la troupe. En acceptant, l'orpheline ne sait pas encore que son trajet va la mener jusqu'en France, ni qui est réellement Marie, amnésique et recueillie par la troupe plus de cinq ans auparavant alors qu'elle était évanouie au bord d'une rivière...

Sur une ellipse de cinq ans, Kouichi Ohnishi nous fait d'abord un peu peur, de par la tournure un peu "hors-sujet" de certains événements. Des jeunes danseuses se grimant en neko et faisant des danses félines, à cette époque, vraiment ? Voila qui pourrait sortir un peu certains lecteurs et lectrice de l'emprise historique du titre, et malheureusement cela continue de temps à autre par la suite, même si ce n'est jamais long. Certains petits détours sont peu utiles ou auraient pu tenir en moins de cases (en tête ces moments de danse en mode nekomimi qui occupent parfois des pages entières), d'autres instants se justifient assez peu (comme le dépucelage d'Eliza)... Pourtant, fort heureusement, bien souvent l'intérêt historique et celui du parcours de l'héroïne prennent bien le dessus.

Ainsi, ici, l'ellipse permet plusieurs choses. Tout d'abord, éviter à l'auteur de trop rallonger la chose autour du conflit catholiques vs hussites: sans traîner, Ohnishi expose efficacement le contexte où la révolte hussite a continué de gagner du terrain, où la 4e Croisade fut un nouvel échec, et où même Nuremberg, cité centrale du Saint-Empire, est sous la menace. Ensuite, placer Sarka dans un tout nouveau contexte qui aura son importance tout au long du volume: amnésique, renommée Marie, la voici dans l'autre camp, celui voué à guerroyer contre les Hussites... Alors que se passera-t-il quand elle se retrouvera nez à nez avec ses anciens camarades ? Enfin, esquisser un petit focus sur les artistes itinérants à cette époque, aspect que l'auteur approfondit encore un petit peu plus dans ses pages bonus.

Et c'est précisément le statut itinérant de la troupe des chats blancs qui permet ensuite à l'auteur d'emmener ses personnages jusqu'à Paris, afin de s'attaquer à un autre gros morceau historique ayant eu lieu à la même période: la Guerre de cent ans, le conflit entre Français et Anglais, et le rôle d'une des plus célèbres figures historiques de France: Jeanne d'Arc. En faisant se croiser les destins de son héroïne et de la pucelle d'Orléans, l'auteur étonne mais ne fait pas cela en vain. Bien sûr, en moins d'un tome, il évoque vraiment l'essentiel des derniers mois de la vie de Jeanne, de façon rapide, mais avec une certaine application. Tous les principaux enjeux y ressortent bien, y compris le lien qui est créé ici avec le conflit hussite via l'arrivée de la 5e et dernière Croisade, ainsi que les côtés les plus sales de la guerre (Ohnishi n'a jamais hésité là-dessus dans sa série, ce que subit Jeanne une fois captive en est une nouvelle preuve), ou tout simplement la pureté que Sarka/Marie, même amnésique, continue de dégager, étant même prête à se sacrifier pour les autres.

Près d'un an après le précédent volume, on replonge donc facilement dans la lecture, celle-ci restant intéressante. Le mangaka a parfois tendance à presque partir en vrille et à prendre des petits détours, mais finit toujours pas retomber sur ses pattes en abordant des facettes historiques prenantes, d'autant qu'il continue de s'appliquer à les décortiquer un peu plus dans ses pages bonus (en plus des artistes itinérants au Moyen-Âge, on a droit ici à 2 pages sur la force de l'armée hussite en 1430, et à deux autres pages sur Jeanne d'Arc et la Guerre de cent ans).

  


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
13.5 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs