Devil’s Relics Vol.1 - Actualité manga

Devil’s Relics Vol.1 : Critiques

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 31 Octobre 2018

En juillet 2017, une annonce retentissante résonne sur les réseaux sociaux : le chanteur Maître Gims prépare un manga en collaboration avec Darcy, son frère, le dessinateur japonais Yoshiyasu Tamura, et le scénariste de bande-dessinée Jean-David Morvan. Après une présentation du projet lors de Japan Expo 2018, le premier volume de Devil's Relics paraît dans les librairies en cette fin octobre. Évidemment, la réputation de Maître Gims fait de cette sortie un engouement particulier, attendu par pas mal de curieux, et redouté par les détracteurs du chanteur. L'heure est maintenant venue pour chacun de juger le premier tome pour ses propres qualités plus que pour les artistes derrière l’œuvre.

Dans un monde presque apocalyptique, une légende dit que le Diable aurait disparu en laissant derrière lui des parures qui confèreraient d'incroyables pouvoirs à leurs possesseurs. C'est dans ce monde, délabré et corrompu, que vit Kaïs, un jeune adulte qui possède un grand talent au combat, mais qui n'aime pas se battre. Orphelin, il vit avec sa tante, tenancière d'un maigre commerce peu rentable, et renfloue les comptes en participant à des combats clandestins. Aussi délabré soit ce monde, Kaïs assumera-t-il ce train de vie pour le restant de ses jours ?

Dès les premières pages de Devil's Relics, fameux chapitre proposé en avant-première depuis cet été, le constat est un peu déroutant : le lecteur est projeté dans un univers où il est questions de parures convoitées, et où notre héros Kaïs devient la cible de détenteurs de pouvoirs énigmatiques, sans qu'on n'en sache plus... avant d'opérer vers un retour vers le passé de deux ans. Dès lors, l'intrigue peut véritablement commencer, la volonté première étant de donner un aperçu de ce que deviendra le protagoniste et le scénario, et prouver que les auteurs savent déjà très bien où ils vont ainsi que leur orientation très marquée par les nekketsu et autres shônen à pouvoirs. Preuve en est : ce contexte d'enchères et son petit côté Hunter X Hunter, ou la mise en scène très "toriyamesque" de ces premiers affrontements.

A partir du second chapitre, l'histoire de Devil's Relics revient aux bases du personnage de Kaïs, figure centrale du récit, et héros tragique qui attire l'attention. Une opposition entre la présence de certains codes et et un protagoniste qui ne les respecte pas forcément car si Kaïs a une force hors du commun, son absence de réelle ambition et son dégout des combats font de lui quelqu'un pour lequel on voue très rapidement une certaine empathie.

La suite de ce premier volume a alors pour tâche de planter l'univers, un monde presque post-apocalyptique qui a des airs de Hokuto no Ken, ainsi que les présentation du héros et de ses camarades avant un élément déclencheur qui devrait mettre le feu aux poudres. Une formule classique mais pas inintéressante puisque le titre dégage une certaine identité, et gardant encore sous le coude bon nombre de ficelles. Par exemple, le concept des parures reste encore mystérieux et n'est pas du tout évoqué dans la deuxième partie de tome, donnant l'impression que tout cet opus n'est qu'un prologue avant une aventure vaste et au grand potentiel.

Ainsi, si l'intrigue qui nous est présentée n'est pas une révolution en soit, elle endosse sans problème son rôle de déclencheur scénaristique. Finalement, fustiger Maître Gims sous prétexte de sa carrière musicale n'aura pas eu grand sens, le récit qui nous est proposé étant caractéristique d'un auteur ayant grandi avec des pionniers des années comme Dragon Ball, Hokuto no Ken ou encore Saint Seiya. Pour autant, Devil's Relics ne se contente pas d'être une simple redite de ces œuvres emblématiques, et nous tease un fond suffisamment intéressant pour que la série mérite d'être suivie par les amateurs du genre.

Graphiquement, ce premier tome s'en sort aussi plutôt bien. Ayant évolué en partie avec l'écurie Shûeisha avec une publication dans le Gekkan Shônen Jump (à ne pas confondre avec l'hebdomadaire qui publie One Piece), l'auteur démontre un style très adapté pour les séries d'action. Si la mise en scène des séquences de combats manque encore de finesse, les personnages sont rendus très vivants par leurs expressions, tandis que les environnements bien décortiqués aident l'immersion du lecteur dans ce monde post-apocalyptique. A noter que l'artiste est aussi peintre, aussi il serait intéressant de pouvoir apprécier son style par le biais de quelques pages couleur. Ce qui constitue le seul point noir de l'édition pour peu qu'on soit pointilleux. A ce titre, Glénat nous offre un volume de qualité tout à fait correcte, fidèle aux titres de la collection shônen de l'éditeur. Les quelques bonus concernant la vie de Yoshiyasu Tamura en atelier s'avèrent particulièrement amusants, en plus d'être instructifs.
  

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato
14 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs