Devilman vs Getter Robot - Actualité manga

Devilman vs Getter Robot : Critiques

Devilman Dai Getter Robo

Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 16 Août 2018

Ce n'est pas nouveau: dans la longue et riche carrière de Gô Nagai, l'auteur n'a jamais hésité à offrir ou à laisser à d'autres artistes (comme Yû Kinutani, l'auteur d'Amon) des crossover et spin-off autour de ses oeuvres les plus célèbres, ce genre de projet trouvant également parfois des embranchements en animation. Récemment, en 2010, Nagai a récidivé en signant lui-même le récit en 4 chapitres Devilman Tai Getter Robo, renommé Devilman VS Getter Robot pour son édition en France par Black Box. Comme son nom l'indique, il s'agit là d'un crossover entre deux sagas bien connues de l'auteur: Devilman et ses démons d'un côté, et Getter Robot et ses mechas de l'autre.


Dans ce titre, les deux ennemis emblématiques des deux oeuvres, les démons et l'Empire des dinosaures, s'unissent dans le but de reprendre le contrôle de la planète qui était la leur avant que les humains n'apparaissent. Pour vaincre ces deux adversaires, pas le choix : les trois pilotes vedettes de Getter Robot et leur amie Michiru doivent s'allier à Akira et Miki de Devilman. Qui sortira vainqueur de cet affrontement au sommet ?


Ce one-shot, concrètement, n'est rien d'autre qu'un pur produit destiné aux fans de l'auteur, et Gô Nagai ne cherche d'ailleurs pas à mentir sur la marchandise, en délivrant quelque chose qui commence vite, qui se termine vite également, et qui ne souffre d'aucune baisse de rythme en se contentant d'un scénario qui fait le strict minimum (alliance de gentils contre alliance de méchants, petites rixes entre les gentils avant de bien s'accepter, combat, et fin) afin de divertir le plus simplement du monde. Entre les élans de violence caractéristiques du mangaka et son habituel aspect un peu grivois, la recette Nagai est là... même si elle pourrait parfois déplaire à certains lecteurs à cause d'un côté un peu forcé. On pense ici surtout à la première moitié du volume, où Michiru et Miki, certes belles dans leur nudité, ne sont pas forcément à leur avantage en dehors de ça (une séance de tripotage un peu longuette passée, les voilà déjà kidnappées... heureusement elles auront un rôle un peu plus vaillant par la suite). Mais dans l'ensemble, les fans devraient prendre plaisir à retrouver les personnages des deux sagas, y compris côté antagonistes puisque certaines têtes charismatiques comme Sirène sont bien présentes.


Au-delà de cette recette très simple, l'une des principales attentes était évidemment de voir le résultat des alliances autour des deux séries, et de ce côté-là Gô Nagai effectue un travail honnête. L'évolution de l'entente entre Akira et les héros de Getter Robot est aussi simple qu'efficace, la complicité entre Miki et Michiru reste assez plaisante... Le plus intéressant vient toutefois des possibilités de fusion que le crossover amène. Que ce soit du côté des héros ou du côté des antagonistes (notamment quand les démons se fondent dans les Mechasaurus), Nagai parvient à offrir quelques bonnes idées de design, tout en exploitant honnêtement les spécificités de chacune de ses séries-mères (comme la dislocation de Getter Robot). On était curieux, côté combats et designs, de voir ce que pouvaient donner ce crossover, cette alliance, ce mélange entre une oeuvre de démons et une série de mecha, et le résultat parvient à être convaincant, même si on en aurait bien pris un peu plus.


Les dessins, eux, restent fidèles à ce que l'auteur offre souvent: en dehors des designs, on a un bon sens de la mise en scène, avec des découpages assez vivants, beaucoup de grandes cases qui en jettent assez parfois, et un dynamisme certain.


Devilman VS Getter Robot ne va vraiment pas chercher loin dans son pitch et se suit très vite sans offrir de surprise, mais Gô Nagai, malgré quelques petits passages un peu poussifs, parvient assez bien à exploiter les spécificités des deux oeuvres d'origine et à assurer le spectacle. Un petit divertissement qui, au final, n'a absolument aucune prétention, et qui assure l'essentiel pour pouvoir plaire aux fans de longue date, qui sont les premiers (les seuls ?) visés.


Le grand format des éditions Black Box est à nouveau au rendez-vous, avec une qualité de papier et d'impression satisfaisante. Le travail de lettrage est soigné, tout comme la traduction et l'adaptation d'Aline Kukor qui ne souffrent d'aucun couac. Comme toujours avec Black Box, il n'y a pas de jaquette amovible, mais la présence de deux rabats de couverture.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
12.5 20
Note de la rédaction