Devilman - Edition 50 ans Vol.2 - Actualité manga
Devilman - Edition 50 ans Vol.2 - Manga

Devilman - Edition 50 ans Vol.2 : Critiques

Devilman

Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 27 Septembre 2018

Akira Fudô, qui a fusionné avec le démon Amon, doit désormais accepter son rôle de défenseur de la Terre face aux hordes de démons qui s'apprêtent à sévir. La transformation du jeune homme n'a pas échappé à Sirène, démone aussi belle que redoutable et qui dirige d'autres créatures. Ne pardonnant pas à Akira Fudô d'avoir fait sien le pouvoir d'Amon, elle projette une vengeance imminente...


Après un premier tome servant de longue introduction, sombre et macabre, Devilman peut véritablement commencer avec ce second opus qui, derrière une formule classique, traduit toutes les intentions morbides et pessimistes de Gô Nagai, lorsque le mangaka dessinait sa série.


Trois arcs scénaristiques composent ce second volet, le plus long d'entre eux étant consacré à Sirène, une démone considérée comme un adversaire phare de Devilman et qui a su marquer les mémoires les lecteurs. Pour cause, un long chapitre sans temps morts, faisant intervenir bon nombre de créatures et qui brise déjà l'image qu'on se faisait de Devilman, celle d'un homme-démon redoutable et presque invincible. Un combat d'autant plus remarquable pour les étranges contrastes développés dans ce chapitre : la série met en scène le combat d'Akira contre des démons, opposés aux humains, et c'est pourtant un affrontement teinté de nombreux sentiments qui nous est proposé. Face à Devilman, une Sirène élégante habitée par la colère, la fierté, mais aussi le regret quand il s'agit d'impliquer ses propres subalternes dans sa chute. On commence alors à sentir les questionnements du récit sur notre propre humanité ainsi que nos démons, une thématique qui sera davantage fouillée par la suite...


Et en termes de sujets à traiter, ce deuxième volume de Devilman est loin d'être avare puisqu'il propose une intéressante analyse des démons, en tant que prédateurs naturels des humains qui n'en n'avaient pas jusque là. Doivent-ils se plier à la loi de la nature ou, au contraire, agir avec nos instincts et notre mentalité humaine pour refuser le règne de l'ennemi ? Tant de questions fascinantes, parfaitement mises en relief avec la manière de l'auteur de justifier le folklore du récit, créant un véritable univers cohérent autour de la série.


Enfin, c'est toute la noirceur de l’œuvre de Gô Nagai qui commence à être représentée dans ce tome. Un constat qui se fait surtout en ce qui concerne les deux chapitres finaux, plus courts, mais particulièrement éprouvants. Le mangaka se montre ici sans scrupule et met sa morale de côté, quitte à s'en prendre à de jeunes enfants pour lesquels on ne se serait pas inquiétant dans n'importe quelle autre œuvre. Mais le constat, pessimiste, est là : Akira Fudô a beau posséder un incroyable pouvoir, il ne s'agit pas d'un héros glorifié au point d'empêcher n'importe quel drame. En résultent deux chapitres glaçants et riches en émotion, tandis que les larmes d'Akira ne cessent de couler, déchirant le cœur du lecteur. Et c'est un effet totalement voulu : l'homme-démon, héros de cette histoire, véritable équilibre entre l'humanité et la part sombre d'un individu, est le plus meurtri dans cette histoire qui ne prend aucune pincette pour développer ses idées et son ambiance.


Plus qu'un simple manga d'action et de gros monstres, Devilman confirme tout son potentiel d’œuvre portant magnifiquement ses thématiques, sur ce second opus. Une lecture aussi passionnante qu'éprouvante émotionnellement. L'aura du récit nous marque déjà, témoignant du statut presque légendaire du manga de Gô Nagai.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato
17 20
Note de la rédaction